À Rodrigues, la course en vue des élections générales s’intensifie. L’Oorganisation du Peuple de Rodrigues (OPR) a déjà annoncé ses deux candidats, et la plupart des petits partis semblent soutenir ce choix sans trop de résistance. Le dépôt officiel des candidatures approche à grands pas, prévu pour mardi, et l’alliance doit faire face à un dilemme stratégique : parmi trois partis, deux seulement seront sélectionnés pour cette -joute cruciale. Comment procéder pour maintenir l’unité si prônée ? Sans cette cohésion, l’alliance pourrait bien s’effondrer. Chaque parti doit veiller à ne pas s’éloigner du troupeau, sous peine de finir isolé et vulnérable.
La solution idéale ? Un vote interne, suivi d’un pacte tacite : le parti exclu devra mobiliser ses troupes en soutien aux deux autres. Une unité de façade, certes, mais nécessaire pour affronter les défis à venir.
Le retour de Von Mally, la force tranquille
Et Von Mally dans tout cela ? Le vétéran politique, qui avait pris du recul, revient avec une stratégie bien réfléchie. « Si les Rodriguais me rejettent cette fois, je comprendrai qu’ils n’ont plus besoin de moi », a-t-il déclaré, prêt à tirer sa révérence si tel est le verdict des urnes. Ses paroles résonnent, marquées par une honnêteté rare dans le paysage politique actuel. En écho à son passé, Von Mally, autrefois propulsé par son électorat à l’Assemblée nationale, se tient prêt à relever un ultime défi, porté par un soutien indéfectible en ligne, notamment via les interventions percutantes de son colistier, Reddy Augustin, sur des sujets aussi sensibles que la santé.
PMSD et le cas Perrine : l’ambition au rendez-vous
De l’autre côté, le PMSD a été le premier à choisir son candidat, affichant sa fierté avec son slogan « 100 % Rodriguais ». Louis Ange Perrine, leader charismatique et commissaire à l’Assemblée Régionale de Rodrigues, met tout en œuvre pour renforcer les rangs de son parti. Mais la vraie question est de savoir si l’électorat historique du PMSD est toujours fidèle. En misant sur l’alliance nationale avec le MSM, Perrine prend un pari risqué : une victoire le propulserait au sommet, mais une défaite pourrait bien remettre en question ses cartes.
Johnson Roussety : l’ambition et la fête
Johnson Roussety, quant à lui, a déjà un passé de réalisations en tant que chef commissaire. Ainsi, il espère séduire de nouveau les Rodriguais, mais il doit faire face à un reproche récurrent : son entourage, souvent accusé de privilégier les célébrations et favoriser un petit groupe proche autour de lui. Sa stratégie est claire, mais a-t-il su rallier suffisamment de voix, notamment dans la région Nord, autrefois bastion de Serge Clair, leader historique de l’OPR et Père de l’Autonomie ?
Franceau Grandcourt, la sérénité au pouvoir
Franceau Grandcourt incarne une autre approche. Plus calme, plus posé, il se vante d’avoir embauché près d’un millier de Rodriguais dans la fonction publique et d’avoir initié des projets environnementaux comme Rod Clean. Mais cette sérénité suffira-t-elle à faire la différence dans une élection où la compétition est féroce ?
L’unité ou rien : l’alliance face à son destin
En fin de compte, l’alliance n’a pas d’autre option que l’unité. Toute division ferait le jeu de l’OPR, qui a intelligemment choisi de présenter un homme et une femme, une combinaison équilibrée qui reflète l’importance de la parité dans la représentation politique. Il est temps pour l’alliance d’emboîter le pas, de faire des choix clairs, et de montrer aux Rodriguais qu’ensemble, hommes et femmes peuvent façonner un avenir plus équitable et plus représentatif.