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Rodrigues : Le nouveau GM régional se met en place et passe à l’action

Première réunion ce matin de l’Executive Council sous la présidence du chef commissaire Johnson Roussety et séance de l’Assemblée régionale le 18.

Le nouveau gouvernement régional, dont les membres ont prêté serment, samedi, se met en place et passe à l’action. Les commissaires, fraîchement nommés au sein de l’Executive Council, ont un premier rendez-vous ce matin à La Résidence, Port-Mathurin alors que les membres de l’Assemblée régionale ont été convoqués pour une séance le vendredi 18 mars.

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Samedi, les 17 membres de l’Assemblée régionale et le Chairperson, Christian Léopold, ont prêté serment devant le président de la République, Pritvirajsingh Roopun, et en présence du Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, et du Private Parliamentary Secretary, Francisco François.

Le principal dossier, qui sera à l’agenda des délibérations du gouvernement régional de ce matin, sera l’état des lieux par rapport à la propagation du variant Omicron du Covid-19. Le chef commissaire, Johnson Roussety, l’a mentionné lors de son intervention après sa prise de fonctions samedi. L’objectif est de prendre connaissance de l’état de la situation sur le terrain d’autant plus que le ministère de la Santé a procédé à une réouverture complète des frontières depuis vendredi.

Pour ce qui est de la séance de l’Assemblée régionale de Rodrigues du vendredi 18, le chef commissaire devrait faire une déclaration de politique générale, sous forme de discours-programme de l’Alliance Libération après dix ans de règne sans partage de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR). D’ailleurs, il n’a pas raté de donner le ton samedi, le temps de dresser un audit général des affaires de Rodrigues.

« L’apartheid politique a fait souffrir Rodrigues pendant plus d’une décennie. » Tels sont les mots lancés samedi par Johnson Roussety. Ainsi, dès ce matin, le nouveau gouvernement régional prend ses quartiers à Port-Mathurin. Sur le plan administratif, il faudra s’attendre à une première série de transferts, mutations et de mises à l’écart de fonctionnaires perçus comme étant proches de l’OPR ou de Serge Clair.

C’est ainsi que l’on devrait bientôt être fixé sur l’identité du nouveau Island Chief Executive, qui succédera à Davis Hee Hong Wye, lequel aura longtemps été aux côtés du chef commissaire sortant et leader de l’OPR, et qui ne serait dès lors pas dans les bons carnets de la nouvelle administration dirigeante. Il se chuchote que le principal concerné pourrait même activer son départ à la retraite pour éviter toute humiliation politique. Par contre, il était présent à la cérémonie de prestation de samedi.

Dans tous les cas de figure, la priorité du moment, pour le nouveau chef commissaire, Johnson Roussety, mais aussi pour le nouveau commissaire à la Santé, Nicolas Volbert, reste la gestion de la situation sanitaire dans l’île, où le variant Omicron affiche une propagation record. Idem pour la réouverture de l’aéroport de Plaine-Corail aux Mauriciens et aux Touristes, qui demeure, elle aussi, une préoccupation majeure.

Pour le nouveau chef commissaire, la victoire de l’Alliance Libération est « synonyme d’un réveil politique du peuple rodriguais et de l’entame d’une nouvelle ère de développement ». En résumé, après deux mandats consécutifs de l’OPR, dit-il, l’heure est à « une politique de rupture ». Johnson Roussety rappelle par ailleurs qu’il siègera comme membre de l’Assemblée nationale « pour la troisième fois », ajoutant que son équipe et lui « travailleront dans l’intérêt de tous les Rodriguais ».

Affirmant avoir été autrefois « victime de persécutions politiques », il dira que ses proches et lui sont « passés par des moments difficiles ». Il en profitera aussi pour rendre hommage à sir Anerood Jugnauth, « un grand ami de Rodrigues ». Le nouveau chef commissaire a en outre estimé que « the call of duty of 2022 couldn’t remain unheard », justifiant ainsi son retour sur la scène politique rodriguaise et l’unification des partis de l’opposition, qui a permis, dit-il, « d’apporter le changement souhaité par le peuple » de Rodrigues.

Il a en outre dit son intention, durant son mandat de deux ans comme chef commissaire, de  gouverner Rodrigues « in all fairness », tout en affirmant vouloir s’aligner sur les Sustainable Development Goals des Nations Unies « pour entamer un nouveau cycle de développement ». Ses priorités, dit-il, restent les dossiers de l’eau, du tourisme et de la connectivité rodriguaise, à travers le port et l’aéroport.

Sur le volet économique, le nouveau chef commissaire dira sa volonté de travailler en collaboration avec le gouvernement central, « surtout dans cette conjoncture post-Covid-19 ». Il est en effet d’avis que le soutien de l’État est « nécessaire pour que Rodrigues puisse se relever de l’impact de la pandémie ».

Pour sa part, le leader de l’Union pour le Peuple de Rodrigues (UPR), Franceau Grandcourt, a prêté serment comme Deputy Chief Commissioner, avant de succéder à Johnson Roussety comme chef commissaire en 2024.

« Mission accomplie. Les Rodriguais ont voté pour le changement. Nous comprenons que le peuple a des exigences. Nous comprenons aussi l’impatience des Rodriguais. Il y a l’attente d’une harmonie sociale et économique », a-t-il dit, précisant aussitôt que la nouvelle équipe dirigeante arrive « avec un plan de développement durable pour tous ».

Il poursuit : « Nous allons construire une île Rodrigues forte, solidaire et unie. » Avant d’avoir quelques mots pour Serge Clair : « Je tiens à remercier le gouvernement sortant, dirigé par l’ancien chef commissaire, pour sa contribution. Je lui souhaite une bonne retraite et qu’il continue de contribuer au développement de Rodrigues. »

L’élu de la Local Regional No 2 Maréchal, Ravina Varok, ayant récolté le plus gros pourcentage de votes, a déposé la motion pour la nomination de la Chairperson de l’Assemblée régionale, le choix se portant sur l’ancien parlementaire Christian Léopold. Il aura pour Deputy Chairperson Justar Tolbize, du Mouvement indépendantiste de Rodrigues, partenaire politique de l’Alliance Libération.

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