Le chef commissaire, Johnson Roussety; « Un discours du budget qui va énumérer les grands axes pour la prochaine année financière »
En vue de la première présentation du budget par le nouveau gouvernement de l’Assemblée régionale de Rodrigues, prévue pour le 29, l’Alliance Libération au pouvoir a démarré les consultations budgétaires. La société civile et les forces vives ont fait leurs propositions en ce sens, en présence des membres du conseil exécutif, menés par le chef commissaire, Johnson Roussety, son adjoint, Franceau Grandcourt, et de l’Island Chief Executive, mais sans le commissaire Louis Ange Perrine, retenu par d’autres obligations.
Une soixantaine de personnes avaient répondu à l’invitation des autorités régionales. Et tour à tour, l’Association des écoles maternelles, les PTA des différents établissements scolaires, le centre Carrefour, le RCSS, le RPSWU, Shoals Rodrigues, Wildlife, les acteurs évoluant dans le secteur de la Santé, ainsi que la Rodrigues Government Employees Association (RGEA), pour ne citer que ceux-là, ont justifié leurs propositions.
Le chef commissaire a indiqué que cet exercice concerne « seki popilasion anvi trouve kom bann mezir ek bann proze, bann lide pour amelior so lavi, ek bann problem ki enan dan sosiete sivil ». Il ajoute que : « le 29 avril aura lieu le discours du budget à l’Assemblée régionale. Un discours qui va énumérer les grands axes pour la prochaine année financière. Et la priorité du moment sera l’eau. Sa production, sa distribution et son assainissement ainsi que ses infrastructures, entre autres. »
Le chef commissaire avance que depuis 2009, le SIDPR a fait ressortir que le secteur de l’eau à Rodrigues est archaïque et dépassé. « C’est pour cela que dans un précédent gouvernement nous avions mis en place la Rodrigues Water Company qui avait fait ses preuves en apportant des améliorations dans la gestion de l’eau. Bann kinn vini apre nou finn kraz konpani-la. Apre kan minis Padayachy finn dir zot bizin kre konpani, lerla zot rekre enn konpani. Mais il n’a jamais été question de privatiser l’eau à Rodrigues. Quand une compagnie appartient à l’Assemblée régionale, comme c’est le cas pour RodClean, cela ne veut pas dire privatisation. Au contraire, le gouvernement a un contrôle sur ces compagnies », ajoute-t-il.
Pour sa part, l’adjoint au chef commissaire, Franceau Grandcourt, a remercié ceux présents pour leurs contributions au développement de Rodrigues. Il a souligné que ce présent gouvernement favorise les échanges entre les différents partenaires, ainsi que la participation de toute la population dans les prises de décisions quand il s’agit de relever les défis qui concernent l’avenir de Rodrigues.
« C’est un exercice très important et nous sommes là pour montrer notre volonté de rencontrer et de travailler avec la population afin de discuter ensemble de la meilleure façon de faire face aux défis pour l’avenir de notre île et de notre génération future. Rodrigues est petite et vulnérable et nous devons engager des réflexions en profondeur afin de voir comment notre île doit être à l’avenir. Il faut définir comment nous devons agir et comment doit être la contribution de chaque Rodriguais pour que nous puissions atteindre cet objectif », a-t-il dit.
Il rappelle que chaque Rodriguais doit se remettre en question par rapport à ses habitudes, car le nouveau gouvernement prône le développement soutenu, conformément aux Sustainable Development Goals, déjà définis par les Nations unies. Il souligne que dans chaque région, les Rodriguais auront l’occasion de discuter de l’avenir de leur île.
« Zordi nou anvi guet ansam avek zot ki zot bann aspirasion pou nou guet kouman nou kapav satisfer zot. Nous ne pourrons pas faire plaisir à tout le monde pour cette première fois, mais nous devons travailler ensemble », déclare-t-il en faisant état du fait qu’il existe « de gros problèmes » s’agissant de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de la gestion des ressources naturelles et de la santé, entre autres, mais qu’il importe maintenant de définir les priorités.
La plupart des propositions soumises concernent l’approvisionnement en eau, les infrastructures publiques, la création d’emplois, le secteur de la santé, la grossesse précoce, le nettoyage de l’île à travers les postes à pourvoir au sein de RodClean, l’éducation, une plus grande contribution des artistes, entre autres.
En vue d’un nouveau programme budgétaire, il est crucial, selon Franceau Grandcourt, de prendre les taureaux par les cornes. « Les ressources humaines sont cruciales à cet égard. Se kan minis Padayachy ti vinn dir zot ki zot bizin kre enn konpagni ki zot inn fer li. Aster sa konpani ki nou ti met an plas la, zot inn kraz li, ek aster zot remet li anplas. Ek bann dimounn ki zame finn manifeste pou delo, aster zot pe mont lor simin pou manifeste pou gagn delo. Nou pe fer bann dimounn ki pe rod sap travay gouvernman rezional ki nou pou la sinkan, nou pou la ankor », a-t-il dit.
La représentante de la RGEA, Julienne Meunier, intervenant en l’absence du président Alain Tolbize pour des raisons médicales, reconnaît que tous les représentants de la société civile ont eu l’occasion de s’exprimer. Pour elle, il est temps de prendre en considération le lot de travail demandé aux fonctionnaires et les moyens et les outils mis en place pour que ces fonctionnaires puissent répondre à l’appel.
« Gouvernman pe dir sekter piblik bizin kapav Deliver The Goods parski nou klian se piblik. Eski gouvernman pe donn nou mwayen pou satisfer popilasion la ? Eski linn demann nou ki zafer ek ki zouti nou bizin pou fer sa ? Gouvernman nek dir. Nousi fonksion piblik nou anvi fer. Me eski inn donn nou mwayen pou fer sa ? Zour donn fonksion piblik mwayen pou fer so travay, travay la pou fer mo garanti ou. Koz zis seki enan pou koze, nou pou fer travay la marse. Donn nou mwayen, staff, personel, zouti, nou pou reponn a laspirasion dimounn », fait comprendre Julienne Meunier.
La RGEA a soumis un mémoire aux autorités concernant cet exercice. Un mémoire où tout est expliqué en détail. La RGEA prôle la Food Security and Food Sovereignty” comme une priorité.
S’agissant du secteur touristique, un plan a été établi par cette instance syndicale. La RGEA a toujours réclamé une restructuration de la fonction publique, en mettant les ressources humaines à disposition pour que « bann fonksioner kapav fer zot travay kouman bizin ». Un travail qui sera vulgarisé dans les jours qui viennent.