Le président du Mouvement rodriguais (MR), Nicolas Von Mally, et Johnson Roussety, du Front patriotique rodriguais (FPR), ont réuni la presse pour dénoncer l’abattage « cruel » auquel ont eu droit les têtes de bétail à Rodrigues. Le MR a déposé une motion de blâme à l’Assemblée régionale contre le chef commissaire Serge Clair.
Cette motion de blâme s’appuie sur quatre points : le fait que le chef commissaire « a fui devant ses responsabilités et n’a pas rassuré les éleveurs », l’abattage « cruel, au nez et à la barbe » de ces derniers, le « manque de plan de relance » pour l’élevage rodriguais et la pénétration de la maladie à Rodrigues. « Nek zet zanimo anba, koup likou. Zanimo pe galoupe disan pe fane ek lot pe kwinse ek JCB pou abat. » Tels sont les propos de Nicolas Von Mally pour qualifier l’exécution du bétail. Il se dit aussi inquiet quant aux risques que les cadavres contaminent les nappes phréatiques.
Le président du MR se dit également concerné par le fait que des animaux sains connaissent, eux aussi, le même sort. Déplorant le manque de discernement, il estime que les animaux non infectés par la fièvre aphteuse auraient dû être isolés et placés en quarantaine le temps de faire un suivi sur leur état de santé. Pour lui, l’exécution du bétail est « digne d’un acte d’horreur » et se pratique « purement sur une base politique ». Et de poursuivre : « Dimounn pe dir nou ki pe fer zanimo sot barier depi kot infekte pou al kot bann seki pa infekte. »
Pour Nicolas Von Mally, des fonds doivent être puisés dans le Chief Commissioner’s Reflief Fund et le Prime Ministers Relief Fund pour venir en aide aux éleveurs qui ne pourront s’adonner à leurs activités pendant plusieurs années. Sans compter, dit-il, que « leurs emprunts doivent être rayés ».
Le minority leader Gaëtan Jabeemeessur a, pour sa part, déploré que même si la fièvre a été détectée dans le Nord, l’abattage ait débuté dans le Sud, « sans aucune explication au préalable ». Pour lui, un « vent de panique » s’est installé sur Rodrigues, et ce « accentué par l’exécution barbare, qui se fait devant femmes et enfants ».
Même son de cloche du côté du FPR, où Johnson Roussety se dit contre l’abattage qui a été pratiqué, envisageant même des poursuites et des manifestations. « Eski chef comisair inn panse ki lanpler ek tromastism ki sa laksion-la pou koze ? » Il compte de fait solliciter les instances de la protection des animaux. Pour lui, les autorités auraient dû envisager la mort par taser électrique.
Pour lui, le chef commissaire « n’arrive pas à gérer cette crise », d’autant, dit-il, que les éleveurs ne pourront exporter les animaux pendant trois ans. Il se demande dès lors ce qu’il adviendra des éleveurs et de leurs familles.
Selon Johnson Roussety, c’est « un fait inéluctable » que cette fièvre trouve son origine en Afrique du Sud. « Zanimo finn amene depi Lafrik disud ek finn met lor zil au Crabe. Zis gardien gagn drwa al laba. Tou bann zanimo finn mor ek finn zete dan delo », a-t-il déclaré. Il déplore par ailleurs « l’absence de traitement » et le « retard du vaccin ». Il a également exprimé sa solidarité avec les éleveurs et a qualifié la situation de « out of control ».
RODRIGUES—ÉLEVAGE: La fièvre de la polémique
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