La situation à Rodrigues concernant les relations sexuelles impliquant des mineurs est alarmante, avec plus d’une dizaine de cas signalés depuis décembre. Ces incidents concernent principalement de jeunes adultes et des filles mineures, la plupart en cours de scolarité. Selon les travailleurs sociaux, ces délits se produisent souvent à la fin du cycle scolaire ou lors d’événements festifs comme le festival créole.
Les cas sont généralement rapportés par les parents plusieurs mois après, souvent lorsqu’ils découvrent que les jeunes filles sont enceintes. Une analyse des situations révèle que la plupart des victimes viennent de milieux défavorisés ou de familles monoparentales, où elles vivent avec leur mère ou leurs grands-parents. Cette dynamique familiale, associée à un manque de supervision parentale et à l’absence d’activités structurées, expose les jeunes à des risques accrus.
Face à cette situation, il est crucial d’adopter une approche globale et proactive, combinant prévention, éducation et encadrement. D’abord, il importe de renforcer l’éducation sexuelle grâce à un programme scolaire obligatoire. Soit en introduisant des cours d’éducation sexuelle appropriés à chaque tranche d’âge, mettant l’accent sur le consentement, les conséquences des relations sexuelles précoces et la responsabilité personnelle. L’accent doit être aussi mis sur la formation des parents en organisant des ateliers pour les aider à discuter de ces thèmes avec leurs enfants et à mieux superviser leurs activités en ligne.
En deuxième lieu, il faut occuper les jeunes pendant les périodes de vacances. Ainsi, pendant les vacances scolaires, il faut créer des camps, des activités sportives (comme le taekwondo), des ateliers artistiques et des stages pour occuper les jeunes de manière constructive. Privilégier l’engagement communautaire en collaborant avec des Ong et des groupes locaux pour offrir des espaces sûrs et des activités enrichissantes.
Troisièmement, il est nécessaire de renforcer la surveillance numérique et l’encadrement. Les contrôles parentaux sont indispensables. Mais pour cela, il importe de sensibiliser les parents à l’utilisation d’outils pour limiter l’accès aux contenus inappropriés. La régulation des plateformes est ainsi de mise en travaillant avec les fournisseurs d’accès à Internet et les réseaux sociaux pour bloquer les contenus nocifs accessibles aux mineurs.
Des sanctions dissuasives seront les bienvenues en renforçant les peines pour les auteurs de relations sexuelles avec des mineurs afin de dissuader ces comportements. Il faut aussi doter la police d’outils spécialisés pour enquêter sur les cas suspects, notamment en accédant à des dispositifs numériques en toute légalité.
Une autre mesure est le soutien aux jeunes victimes et leurs familles. Il s’agit de fournir une assistance psychologique aux jeunes filles concernées et à leurs familles. Et d’offrir des opportunités éducatives et professionnelles pour aider les jeunes mères à reprendre le contrôle de leur avenir. De plus, un programme de service civique durant les vacances pourrait inculquer de la discipline et des valeurs citoyennes aux jeunes, tout en leur offrant un cadre structurant.
La problématique nécessite, donc, une mobilisation de toutes les parties prenantes : autorités publiques, parents, enseignants, travailleurs sociaux et société civile. En mettant en œuvre des solutions innovantes et inclusives, il est possible d’assurer un avenir meilleur à la jeunesse, en préservant leur bien-être et leur dignité.