Annabelle Fleury est une styliste sculptant de lumière ses robes. Un style épuré, floral… Elle sait transcender ses émotions dans chacun de ses vêtements. Fort de son expérience, elle a voulu diversifier son style en s’accordant cette fois une pause gourmande. Elle s’est mise au fourneau en créant une recette de macarons déclinée en huit saveurs. Distiller saveurs et élégance, autant dire que l’univers ambiancé et coloré d’Annabelle Fleury a vite fait des émules.
Côté pile, il y a Annabelle Fleury, styliste et ayant sa propre marque, Oriya; et côté face, la pâtissière émérite et son autre marque, Rêve sucré. Mais Annabelle, elle, estime qu’il n’y a qu’une seule facette de sa personnalité, mais avec deux métiers, Certes différents dans leur approche, mais qui sont en réalité reliés par son univers créatif. « J’ai toujours été créative et je suis ravie de pouvoir utiliser cet avantage dans deux secteurs, qui demandent constamment de se renouveler. »
Au niveau de la mode, Annabelle s’affranchit de tous les codes avec ses vêtements stylés. En vraie perfectionniste, elle joue beaucoup sur les détails, comme les couleurs et les formes, pour avantager la silhouette. Sa force motrice réside en sa capacité de faire son propre marketing, couplé de cette habilité à communiquer à travers les réseaux sociaux.
Oriya, sa marque de vêtements, parvient ainsi à se positionner. La créatrice en vogue prévoit même une nouvelle collection chic d’été pour les différentes fêtes de fin d’année, avec des couleurs acidulées tendance, dont le vert et le bleu. Et, pour Rêve sucré, elle prévoit de nouvelles propositions de coffrets associées à ces fêtes.
Tissage des tweeds pour Chanel
Annabelle a un très beau parcours et s’est distinguée en travaillant avec des créations textiles haut de gamme. Et elle reconnaît qu’avant de lancer Oriya, elle avait rejoint la prestigieuse équipe de Malhia Kent, qui effectue les créations textiles de haute facture pour Chanel, Valentino, Paco Rabanne, Versace, Ungaro… « La maison Malhia Kent crée et tisse pour les plus grands créateurs internationaux. Le fameux tweed Chanel est d’ailleurs réalisé par la maison Malhia Kent, à Paris. J’étais chargée avec l’équipe de réaliser le tissage des tweeds pour la Chanel pour les collections qu’ils présenteraient dans les différentes Fashion Week, ainsi que pour les autres grandes marques », dit-elle.
« On réalisait aussi énormément d’échantillons textiles pour le grand salon Première Vision à Paris, où toutes les prestigieuses marques haut de gamme se donnaient rendez-vous pour le choix de leurs matières premières pour les collections de la Fashion Week. » Mais au-delà de ces prestigieuses marques, « on réalisait aussi des tissus pour de grandes personnalités, des stars, des princes, des maharajas etc. » confie-t-elle.
Le choix du nom Oriya, pour lancer sa ligne de vêtements, découle d’une langue indo-européenne, dit-elle. Mais c’est aussi le nom d’un sari que les femmes portent dans l’État d’Orissa, en Inde. « J’ai toujours été fascinée par l’univers indien; mon projet professionnel pour la fin de mes études portait d’ailleurs sur le sari. » Elle poursuit : « Dans tous les types de sari, le drapé Oriya était celui qui m’avait le plus plu. L’élégance du sari et ce nom rare d’Oriya m’ont séduite. Quant à Rêve sucré, le nom évoque une immersion dans un monde de délices et de gourmandises, où on se laisse emporter par un instant de plaisir gourmand tout comme dans un rêve où on s’accorde un moment de détente. »
Créée il y a une quinzaine d’années déjà, la marque Oriya d’Annabelle Fleury a connu le succès escompté. Pourtant, l’idée de faire du stylisme son métier n’avait jamais effleuré la créatrice, privilégiant plutôt une carrière de… vétérinaire. Mais d’où vient ce changement soudain ? Le déclic s’est produit après ses études, où la mode semblait s’imposer comme un possible choix de carrière.
« Partant du principe qu’il faut aimer le métier qu’on choisit, je me suis orientée vers les filières artistiques. Depuis petite, j’avais pour passions le dessin, l’artisanat et la création. » En 2006, elle s’est envolée pour Paris pour se perfectionner dans le stylisme. « J’ai réussi le concours la première année. J’étais parmi les 90 premiers sur un total de 270 élèves. Par la suite, j’ai fait un BTS design de mode et textile, et j’ai obtenu mon diplôme en juin 2009. »
Après trois ans, c’est avec un diplôme en poche qu’elle rentre à Maurice, bien décidée à lancer un petit business. « Oriya, c’est avant tout une boutique en ligne de vêtements sur-mesure. Aujourd’hui, les femmes, avec leur travail, n’ont plus le temps d’aller physiquement en boutique. Oriya, surtout il y a 15 ans, aura été une véritable petite révolution pour les femmes, car le concept de boutique en ligne était alors nouveau. Cela leur permettait de se faire plaisir tout en gagnant du temps. »
Pause gourmande
Mais la mode n’est pas tout, car si Annabelle aime faire plaisir avec ses vêtements, elle est tout aussi envieuse de le faire avec ses plaisirs gourmands. Et chez Rêve sucré, sa nouvelle aventure, Annabelle a ainsi choisi de se tourner vers les macarons, pour une petite pause de pure gourmandise, et pour ses expériences de pâtissière en devenir.
Le résultat est bluffant : son cercle d’amis, sa famille, ses proches… Tous en redemandent, et avec leurs encouragements, elle a choisi de se lancer. « J’ai eu un temps de réflexion, car Oriya prend déjà une très grande place, mais l’envie de me lancer dans une deuxième et nouvelle entreprise a été plus forte », dit-elle. « Aujourd’hui, c’est un grand challenge que de gérer à la fois Oriya et Rêve sucré. »
Avec sa déclinaison de huit saveurs de macaron – menthe chocolat, orange, fraise, banane, citron, pistache, vanille et Red Velvet –, Annabelle se surpasse. Et elle découvre même les coups de cœur de sa clientèle, dont le choix semble se tourner davantage vers les saveurs menthe chocolat, citron, pistache et Red Velvet. Avec en prime un coffret stylé idéal pour un plaisir gourmand comme cadeau.
En tant que femme entrepreneure, Annabelle Fleury admet se heurter à de nombreux problèmes, tout en reconnaissant que la pandémie aura été la période la plus dure. Avec l’augmentation du fret, cela a forcément eu un impact sur les entreprises, dit-elle, « car elles doivent redoubler de force pour chercher la perle rare en termes de matières premières pour la réalisation de leurs projets ».
Une fois de plus, Annabelle a réussi son pari, à savoir d’insuffler un voyage sensoriel à travers ses macarons, qui offrent dès lors bien plus que des délices à savourer. Avec ce petit charme qui la caractérise, Annabelle aura su garder jusqu’au bout le style… même en cuisine.