La police a arrêté deux Camerounais en situation illégale à Maurice, qui seraient derrière la fabrication de faux passeports et de fausses coupures en roupie mauricienne et en devises qu’ils vendaient à des clients. Depuis plusieurs semaines, la police était sur la piste d’un crime transnational car ayant eu vent que des suspects africains opèrent depuis Maurice. Ils ont escroqué plusieurs personnes dont des directeurs d’entreprise voulant faire fructifier leur argent. Jean Jeannot Tankeu (45 ans) et Guiffo Roland Tchudju (37 ans) leur promettaient de tripler leur capital, mais en devises. Or, le duo remettait aux clients de fausses coupures en euros et dollars fabriqués avec du papier Bristol. Dimanche, l’équipe de l’inspecteur Cowlessur de la Crime Intelligence de Curepipe, assistée de diverses unités, est descendue à l’avenue Pelican, Grand-Baie, avec l’intention de fouiller un appartement. Son propriétaire, résidant Rivière du Rempart, a confirmé qu’il loue le lieu à deux Camerounais.
Les policiers ont perquisitionné l’appartement où étaient présents les suspects alors qu’ils revenaient de La Croisette où la police les a suivis en douce. Les policiers ont mis au jour du papier Bristol découpé en forme de billets de banque, un sachet en plastique renfermant une poudre de couleur jaune utilisée dans la fabrication de faux billets, et trois faux passeports de la République du Cameroun. Alors que les policiers inspectaient les différentes pièces de l’appartement, l’un des Camerounais a balancé deux cellulaires à travers la fenêtre. Un policier l’a remarqué et devait sécuriser les téléphones. Il a demandé au suspect d’allumer les téléphones portables où les policiers ont trouvé des vidéos personnelles sur la fabrication des euros et des dollars. Les enquêteurs estiment que les activités du duo pourraient avoir des ramifications internationales vu que les fausses devises ont pu quitter Maurice dans le passé.
Jean Jeannot Tankeu et Guiffo Roland Tchudju sont à Maurice depuis l’année dernière. Le Passport & Immigration Office (PIO) a confirmé qu’ils sont en situation illégale car leur séjour dans l’île a expiré depuis longtemps. Ils ont été trahis par leur train de vie où ils visitent des restaurants et lieux chics à la recherche des victimes, et surtout des chefs d’entreprises. Les suspects leur vendaient des rêves en leur faisant accroire qu’ils pouvaient fructifier leur investissement grâce à des projets en cours dans leur pays natal. L’une des victimes leur avait remis Rs 100 000 contre un retour du triple en moins d’un mois. Le client a bien reçu l’argent, mais en devises. Ce n’est que plus tard qu’il a réalisé que c’étaient de fausses coupures. Il était trop tard car les deux Camerounais n’ont plus répondu à son appel. La police estime que ce genre d’arnaque leur a permis de vivre sans problème dans un lieu touristique comme Grand-Baie. Les suspects ont été remis au Central CID qui a démarré une enquête sur leurs activités. Le duo est actuellement en détention.