Réseau de drogue inter-îles : un Réunionnais arrêté avec 7 075 euros à Grand-Baie

La police est sur le point de démanteler un réseau de drogue qui opère sur Maurice et La Réunion pour l’importation de zamal pour le marché local. Après l’arrestation de quatre Mauriciens mardi à Pointe-aux-Sables, diverses unités de la police ont monté une opération jeudi dans la région de Grand-Baie, laquelle a abouti à l’arrestation d’un Réunionnais. Jean-Luc Taritas (44 ans), un habitant de Saint-Paul, est soupçonné d’être un facilitateur au sein de ce réseau.

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C’est sur la base des informations reçues que la National Coast Guard, la Maritime Intelligence Cell, la Customs Anti Narcotics Section, la Criminal Investigation Division de Metro sud et la Crime Intelligence Unit ont perquisitionné un appartement sur la route principale à Grand-Baie. Les officiers ont montré au Français un mandat de perquisition signé par un magistrat de la cour de district de Rivière-du-Rempart. Le quadragénaire ne s’est pas opposé à cette fouille.

C’est dans sa chambre qu’un policier a trouvé des billets en euros et en roupies mauriciennes. Interrogé sur la provenance de tout cet argent, Jean-Luc Taritas a déclaré : « Il y a environ 7 000 euros au total. J’ai reçu cette somme de deux individus que je ne connais pas, pour l’achat de drogue destinée au marché mauricien. » Plus loin, il a avoué qu’il devait remettre cet argent à un trafiquant réunionnais dont il a cité le nom. « C’est un trafiquant d’héroïne et de zamal qui habite à Sainte-Marie à La Réunion. » En retour, Jean-Luc Taritas devait recevoir une commission de 5 000 euros (Rs 260 000).

Le suspect n’était pas en mesure de dire comment une somme totalisant 7 075 euros était en sa possession. La police soupçonne que des Mauriciens lui ont donné cet argent qu’il devait remettre au trafiquant réunionnais. Cette somme ne représenterait qu’une partie de l’investissement du ou des commanditaire(s). Les enquêteurs estiment que le montant de Rs 1 M en devises saisi sur les Mauriciens à Pointe-aux-Sables serait une autre partie. Et qu’il y a peut-être d’autres sommes avec des protagonistes qui ne sont pas encore connus. « Ban komanditer pa met tou dizef dan enn sel panie », a affirmé un enquêteur.

Entre-temps, la police a informé Jean-Luc Taritas qu’il peut contacter l’ambassade de France pour l’assister car il était en état d’arrestation. Cependant, il a décliné toute assistance légale à ce stade en disant : « Je donnerai une déposition volontairement par moi-même. » Cependant, il souhaitait que cet exercice se déroule plus tard car il se sentait fatigué. Il a été conduit à la police de Grand-Baie et, par la suite, placé en cellule au centre de détention de Piton. Il fait l’objet d’une accusation provisoire de “Conspiracy to import dangerous drugs”.

La police soupçonne qu’il serait de mèche avec les quatre Mauriciens arrêtés à Pointe-aux-Sables, mardi. Andy Toolsee (42 ans), son fils Louis Megan Toolsee (21 ans) et Louis Stephano Marjolin (45 ans) devaient rallier La Réunion illégalement mardi à bord du bateau Brothers Fishing. La police les a interceptés avant leur départ. Le dernier nommé était en possession de 19 345 euros (près Rs 1 M) et il a confirmé que cet argent était destiné à l’achat de zamal à l’île sœur. Le quatrième suspect, Louis Ricardo Mars (47 ans), accompagnait Stephano Marjolin dans une voiture et devait le déposer à Montagne Jacquot pour qu’il prenne le bateau. Le groupe était prêt pour le voyage car il y avait à bord environ 1 000 litres de carburant, des aliments et de l’eau.

Parallèlement, la police compte travailler avec les autorités réunionnaises pour démanteler ce réseau de trafic de drogue. Les enquêteurs mauriciens s’attendent à ce qu’une investigation démarre à l’île sœur et, surtout, qu’ils mettent la main sur le fournisseur de zamal de Sainte-Marie. D’autres développements sont attendus dans cette enquête dans les prochains jours.

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