Reprise post-Covid : la filière du bâtiment face à la tendance haussière des coûts

Les coûts des matériaux de construction continuent de flamber et ne sont pas prêts de se stabiliser. Le secteur du bâtiment est pris dans un étau entre une hausse généralisée du coût des matières premières, du fret, du diesel et des salaires, sans oublier les perturbations maritimes se greffant à l’équation. L’indice des prix à la construction, qui était de 115,6 au troisième trimestre 2021, a augmenté de 3,4% pour atteindre 119,5 au quatrième trimestre.

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Si les sous-indices Labour et Transport sont demeurés inchangés, par contre, d’autres pôles de dépenses sont en hausse, dont le Hire of Plant (+4%) et les Materials, qui affichent une majoration de 4,6% d’un trimestre à l’autre. Le prix du béton prémélangé a été majoré de 1,3% en octobre dernier avec le coût des charpentes en bois de 2,3%, et celui des ouvertures en aluminium de 3,2%. Le prix du carrelage et du granit grimpe en flèche (+9,8%), alors que celui des sols stratifiés connaît une majoration de 2,9%. Les frais de plomberie progressent de 2,4% et ceux des installations sanitaires, de 4,7%. Les installations électriques ne sont pas en reste, puisque leur prix augmente de 4%.

Et ce n’est pas fini. Les augmentations se sont poursuivies pendant le mois de novembre. Le coût du Hardcore (remplissage) était en hausse de 2,8%, celui des agrégats (+3%), des parpaings (+4,1%), des barres d’acier (+0,4%), de la charpente en bois (+4,8%), de la menuiserie en bois (+1,8%), des carreaux et du granit (+6,6%), des sols stratifiés (+4,6%) et de la plomberie (+1,9%).

En décembre, de nouvelles augmentations de prix sont intervenues, comme celles des barres d’acier (+0,8%), des carreaux et du granit (+1,2%) et des revêtements de sol stratifiés (+4,1%).

Cette tendance haussière va malheureusement se poursuivre dans les prochaines semaines, selon des constructeurs de la place. « Les prix vont continuer d’augmenter, notamment pour les barres de fer. Il y a aussi les salaires qui augmentent dans le secteur, et tout cela provoque une inflation dans le milieu du bâtiment », dit-on. Pour tenter de stabiliser la situation, certains suggèrent que le gouvernement exempte certains produits de Taxe à la Valeur Ajoutée (TVA) ou accorde des subsides sur les matériaux. Cela d’autant que la construction résidentielle connaît une régression avec la crise économique engendrée par la pandémie. « Il faut relancer le secteur et trouver des solutions pour mitiger la forte hausse de prix, car la construction est un des seuls secteurs qui tiennent l’économie actuellement », souligne un opérateur.

Plusieurs facteurs provoquent cette flambée des prix, à commencer par le fait que l’offre n’est pas suffisante pour combler la demande. « Beaucoup d’usines ont cessé de fonctionner avec le Covid-19. Des entreprises ont dû fermer, notamment en Chine, en Malaisie et en Turquie. Et quand l’offre n’est pas suffisante, les prix grimpent », affirme-t-on dans ce secteur crucial pour la reprise de l’économie post-Covid-10.

Il faut également conjuguer avec une hausse de prix des matières premières, dont le ciment, et les perturbations maritimes. Sans oublier les tarifs de fret, qui ont triplé, voire quadruplé. Sur le plan local, les fabricants d’agrégats doivent également faire face à la hausse de prix du diesel, qui est utilisé pour faire tourner les machines.

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