« Kreol ki to rol dan eleksion 2024 ? » Tel est le thème d’une conférence de presse tenue hier à l’hôtel Saint-Georges, à Port-Louis, par l’Alliance des descendants africains de Maurice (ADAM). Le fondateur d’ADAM, Jean Maurice Jean Pierre, prévient : « Si les différents blocs politiques présentent leurs listes de candidats et que celles-ci ne font pas mention de la candidature de 16 à 17 candidats issus de la communauté créole, ce mouvement n’aura d’autre choix que de déclencher une grève de la faim durant la campagne électorale pour que justice soit faite. »
Jean Maurice Jean Pierre a justifié sa demande par le fait que, sur presque un million d’électeurs inscrits, environ 400 000 sont constitués de la population générale, soit environ 32%. Avec un tel nombre de voix, a-t-il précisé, la population générale est déjà sous-représentée dans diverses circonscriptions, que ce soit à Curepipe/Midlands (No 17), Grand-Baie/Poudre-d’Or (No 6) ou à Beau-Bassin/Petite-Rivière (No 20). Si cette situation persiste aux prochaines élections, « on saisira l’Equal Opportunities Commission », a-t-il prévenu.
Le secrétaire du mouvement, Tony Evenor, a souligné qu’ADAM a pris naissance durant la période où prévalait le Covid-19. « La population générale continue à subir une discrimination », trouve-t-il. Alors que les différentes composantes de la population sont bien représentées dans la Constitution du pays, la communauté créole est qualifiée de population générale. « Se enn espes de four-tou, enn panie krab. Comment voulez-vous que nous profitions du système ? En politique, c’est encore la même chose : le nombre de candidats issus de la population générale diminue. Le quota du recensement de 1972 n’est pas respecté. »
Pour Georgie Tossé, autre dirigeant d’ADAM, il est temps pour la population de cesser de « met la krwa brit-brit ». Ajoutant : « Dan Moris, nou tou finn donn koutmin. Me kan vas-la donn dile, nou pa gagne », a-t-il martelé.
Pour sa part, Jean Laval Soopramanien, membre d’ADAM, a dit regretter que la population d’Agalega continue de subir une discrimination en termes de santé publique, d’éducation et de logement. « Le Dornier a atterri dans l’archipel récemment pour transporter à Maurice un enfant qui a subi des brûlures. On n’a même pas un bon système de santé; on n’a pas le droit de posséder un terrain pour construire une maison, alors que des abris sont construits pour des étrangers. Pourquoi ne pas construire des maisons pour nous à Agalega ? » s’est-il demandé.