Le premier Prix Ramoo Sooriamoorthy a été attribué à Ahmad Sulliman, directeur et fondateur des Editions Le Printemps. C’est son fils, Ramanujam Sooriamoorthy, qui a remis le prix au récipiendaire au nom de la Société des amis de Ramoo Sooriamoorthy lors d’une cérémonie à Vacoas la semaine dernière.
Ce prix, fondé cette année, a pour objectif de récompenser « une personne qui travaille à la pérennisation de son œuvre ». Et après délibération du jury, fait ressortir Ramanujam Sooriamoorthy, « le prix est attribué à Ahmad Sulliman ». Selon lui, « il ne pouvait pas y avoir de meilleure décision que celle-là ». Car, comme le souligne le certificat de reconnaissance, Ahmad Sulliman serait « la personne à avoir, à ce jour, le mieux contribuer à assurer la perpétuation de l’œuvre de Ramoo Sooriamoorthy, compte tenu du courage dont il a fait preuve en prenant l’initiative de faire donner une édition de Les Tamouls à l’île Maurice, alors que cet ouvrage, depuis bien des années, épuisé et pratiquement inaccessible, faisait l’objet d’une forte demande tant à Maurice qu’à l’étranger ».
Ramanujam Sooriamoorthy explique : « Ce prix annuel vise aussi à encourager un certain travail dont devrait pouvoir bénéficier la population mauricienne et des étrangers. » Il estime aussi qu’Ahmad Sulliman « est la personne à avoir le mieux contribué à la diffusion du livre dans tout l’océan Indien ».
Lors de cette cérémonie, Ramanujam Sooriamoorthy a évoqué « l’engagement de Ramoo Sooriamoorthy en politique auprès du Parti travailliste de l’époque à la Young Men’s Hindu Association et son association au temple Kaylasson, à Port-Louis ». Il était également, selon lui, en faveur de l’indépendance du pays. Ramoo Sooriamoorthy, dira-t-il, a aussi eu une riche carrière dans le domaine éducatif, notamment en tant qu’enseignant du primaire, et a contribué à la dissémination de la culture tamoule.
A cette occasion, Ahmad Sulliman a affirmé être « vraiment touché » par ce prix. L’éditeur qui est aussi président de la Booksellers and Stationery Owners Association, souligne avoir édité environ 500 livres, dont de nombreuses biographies, en 50 ans de carrière. Ahmad Sulliman, qui s’est lancé dans « la diffusion », du livre, mais d’une autre manière, assez jeune, indique en être « un passionné ».
Il découvre son premier livre, un Kiwi, enfant, à l’occasion d’une balade à Rose-Hill avec ses parents. Plus tard, il ouvre la « Librairie Le Faisan », à Vacoas, qui changera d’appellation et d’adresse un peu plus tard pour devenir « Au Printemps ». En ce temps-là, motivé par la démocratisation de la lecture, il loue des livres de différents genres pour une durée déterminée, comme les bibliothèques, à un prix très bas, et trouve preneurs chez plusieurs catégories de lecteurs, dont des étudiantes.
Ahmad Sulliman décide ensuite de faire carrière dans l’édition et ouvre Les Editions Le Printemps. Il est aussi libraire. « Nous avons 250 000 titres à gérer », affirme-t-il, en mettant en perspective « le marché restreint » que représenterait une île Maurice de 1,3 million de personnes dont « 70% ne lisent rien ».