La firme Le Cerisier Ltd réclame des dommages de Rs 9 M au ministre Vishnu Lutchmeenaraidoo et à son épouse, Suzanne, tous deux anciens actionnaires majoritaires de la firme. En 2006, Le Cerisier Ltd avait décidé de démolir deux appartements à Mont-Choisy en vue d’un autre projet. Le couple Lutchmeenaraidoo devait alors prendre l’engagement de les faire partir, mais ces derniers ne sont finalement partis qu’après trois mois.
Le Cerisier Ltd tient le ministre et son épouse responsable de ce retard et des pertes financières qu’elle a subies. Le couple Lutchmeenaraidoo, lui, évoque l’absence d’un contrat. Quinze ans après, la bataille légale se poursuit en Cour suprême, alors que les deux parties en sont toujours au stade de l’échange de documents, les Lutchmeenaraidoo souhaitant apporter de nouveaux éléments à leur défense.
À l’appel de l’affaire devant le juge David Chan Kan Choeng, le couple Lutchmeenaraidoo, par le biais de son homme de loi, Me Risgi Pursem, SC, a fait savoir qu’il souhaite maintenant apporter de nouveaux éléments à la défense, déjà soumise par voie d’affidavit. Me Gavin Glover, SC, qui représente le plaignant n’a pas objecté à cette démarche.
L’avocat de Lutchmeenaraidoo devra soumettre un nouveau plea le 17 mars. Il a fait savoir que ce nouveau document comporte une nouvelle objection qui devra être débattue.
Auparavant, le juge David Chan Kan Choeng avait tranché en faveur de la compagnie immobilière, concluant que le couple était bel et bien au courant du contrat qui les liait. Le procès a ainsi été maintenu. Leur homme de loi a logé une objection préliminaire quand à la plainte pour dire que l’action entamée contre le couple Lutchmeenaraidoo a une base contractuelle, alors qu’il n’y a aucun contrat entre le ministre et la compagnie plaignante.
Cette affaire remonte à novembre 2006, alors que les Lutchmeenaraidoo étaient actionnaires majoritaires de Le Cerisier Ltd, qui possède des appartements à Mont-Choisy. La même année, la firme débute un projet de construction et Le Cerisier Holdings, gestionnaire du Cerisier, qui occupe un terrain d’une superficie de 96 perches à Mon-Choisy, décide de démolir deux bungalows qui s’y trouvent. L’un d’eux était déjà occupé par la famille Ferret.
Selon le plaignant, le ministre Lutchmeenaraidoo avait pris l’engagement de faire partir le locataire en question avant septembre 2006, mais ce n’est qu’en novembre que ce dernier devait recevoir l’ordre d’éviction. La famille Ferret avait alors porté l’affaire en cour pour réclamer des dommages, et la Cour suprême avait sommé à Cerisier Ltd de leur verser la somme de Rs 1,3 M pour qu’il libère l’appartement avant, le bail du terrain n’arrivant à expiration qu’en 2009.
Le Cerisier Ltd, de son côté, reproche d’avoir fait subir d’énormes pertes en raison de ce retard. Sauf qu’à cette époque, en novembre, Vishnu Lutchmeenaraidoo avait déjà vendu ses actions à une autre compagnie.