Qu’est-ce que la Santé Financière !?

YOHANN LANFRAY, CFA®

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Coach en Finance Personnelle

yocoach.mu@gmail.com

En notre société capitaliste l’avancée économique individuelle et commune occupe une place de grande importance. Bien que nous soyons de chanceux citoyens d’une petite île paradisiaque, l’inflation, la dette, le pouvoir d’achat… restent après tout, tous des thèmes qui ne cessent d’être abordés par nos médias, nos dirigeants, et les gens qui nous entourent. Si on prend le temps de procéder à une analyse interne honnête, on pourrait constater que ces thèmes occupent dans une certaine mesure nos pensées au quotidien. Et cela ne serait pas sans raison !

L’avancée économique constitue le moteur ayant généré la présente qualité de vie à l’individu et à notre société d’aujourd’hui, qualité de vie qui par toutes mesures objectives est meilleure que celle des décennies précédentes. De plus, c’est sur cette même avancée économique que repose l’espoir d’améliorations futures ; que ce soit dans la qualité de vie de l’individu ou le confort de notre société.

Malheureusement, il est triste de noter qu’en dépit de la noblesse de son objectif, c’est rarement sous une étiquette positive que l’avancée économique est abordée. « Augmentation du coût de la vie, baisse du pouvoir d’achat, pression salariale, soutenabilité de la dette, et crainte de récession économique » ne sont pas des termes associés à un sentiment plaisant quand on les lit ou les entend. Ce sont pourtant des termes cités à une très grande fréquence par nos médias, nos dirigeants, et notre entourage dans le but de concrétiser l’espoir de l’avancée économique.

En tant que coach en finance personnelle, il est de mon devoir de m’arrêter sur de telles observations, d’analyser nos approches à nos quêtes respectives vers l’avancée économique ; qu’elle soit individuelle ou collective, pour ensuite questionner l’efficacité avec laquelle elles nous mènent réellement vers le Bien-être. Ce dernier terme n’est-il pas après tout le but ultime de ces quêtes ? Le souhait de chaque individu pour lui-même et ses générations futures ? La promesse de l’état providence qui vise à gouverner dans l’objectif d’améliorer le bien-être de la société et de chacun de ses membres ?

Je vous ferai noter que les trois dernières phrases du précédent paragraphe ne se terminent pas par des points d’exclamation mais bien par des points d’interrogation. La raison étant que des observations que j’ai faites, la majorité de nos approches à nos quêtes respectives n’accordent pas une réelle considération à cette promesse, ces souhaits, voire ce but ultime. Mon expérience d’écoute attentive de ces thèmes, quand les acteurs concernés ont le courage de les aborder, me laisse beaucoup plus souvent avec le sentiment que cette promesse, ces souhaits, et ce but ultime sont des mirages sur lesquels on aime bien rêver plutôt que de réels chantiers sur lesquels on désire s’attarder et voir progresser. J’ai longtemps cru que le motif premier était dû à un environnement social trop restreint, mais mes lectures et recherches sur le domaine du Bien-être ont apporté beaucoup d’évidence et de crédibilité à ce sentiment-là. Si je devais ici mettre l’accent sur une seule évidence, ce serait les statistiques des études de ces dernières décennies sur le bonheur. Si en général les statistiques laissent souvent un certain espace à diverses interprétations des sujets qu’elles décrivent, celles sur l’avancée du bonheur peinent beaucoup à nous donner quelque chose de positif*. Et les chiffres montrent que c’est d’autant valable pour le monde que pour notre petite île paradisiaque.

Mais l’avancée du bonheur devrait-elle être associée au progrès économique !? L’évaluation de cette première est-elle vraiment fiable !? Après tout, le bonheur de l’individu n’est-il pas en lui-même quelque chose d’insaisissable !? Ces questions sont de véritables thèmes potentiels à débats intenses, parce qu’on a tout un chacun une expérience « intime » des réponses à celles-ci. C’est d’ailleurs une raison majeure pour laquelle ces thèmes ont du mal à être abordés ouvertement et honnêtement ; le fait que nous ayons chacun notre expérience nous rend plus difficilement ouverts aux réponses des autres, de même que l’intimité de ces thèmes rend le partage de ces expériences plus complexe.

Cependant, ces manques d’ouvertures et de partages créent des angles morts dans la perspective de l’individu ainsi que la société. Sur le thème de l’avancée économique, je fais le constat de ces angles morts quand j’observe nos médias, nos dirigeants, et les gens qui m’entourent aborder le thème sans aucune positivité, sans association avec le bien-être de l’individu ou de la société, et par extension, sans conscience pour le coût de ces manquements. D’autant plus que ces coûts ne sont pas seulement cumulés par le manque à gagner du potentiel d’une approche nouvelle, mais surtout par les pertes associées à l’obsolescence de ne pas faire évoluer l’approche actuelle.

En référence à la question de savoir si davantage de bonheur devrait être associé à l’avancée économique, je voudrai vous dire que rare sont les heureux qui découvrent à temps que la véritable erreur est de ne pas faire l’effort de lier les deux ; cependant, nombreux sont les malheureux qui s’en rendent compte après s’être acquittés d’une note très salée. Encore plus nombreux sont ceux qui continuent de payer la note aveuglément. Cela est d’autant plus malheureux vu le fait que la science du Bien-être ainsi que l’industrie de la gestion de patrimoine ont fait cette découverte il y a déjà plusieurs années de cela, et ont toutes deux déjà beaucoup progressé en ce qu’il s’agit de la mise en œuvre.
J’aurais souhaité vous énoncer la raison pour laquelle les pratiques de ces deux filières n’illuminent pas nos commentaires économiques d’aujourd’hui – selon laquelle elles sont égoïstes et ne veulent pas partager – mais ce serait vous mentir. Il est un fait qu’elles sont des sources généreuses d’informations. Les contraintes se situent plutôt dans nos capacités à prendre avantage de ces informations, capacités construites par plusieurs de nos standards de société dépassés, et capacités qui alimentent nos approches individuelles et collectives au progrès économique.

À la question de savoir si l’évaluation du bonheur est vraiment fiable, je vous renverrai à une réponse générique des statisticiens qui remplissent des départements entiers de la science du Bien-être et de l’industrie de la gestion de patrimoine : l’évaluation de toute chose dépend de la solidité du modèle que vous utilisez et de la qualité des données que vous recueillez. J’ajouterai à cela mon admiration pour de nombreux scientifiques qui ont créé plusieurs modèles solides qui évaluent le bonheur et pour ceux qui ont le courage, l’ouverture, et l’honnêteté nécessaires de les mettre en pratique de la bonne manière, et de les améliorer. Je les tiens en admiration car ce sont ces personnes qui ont inspiré ma découverte pratique de la Santé Financière – cette dernière a par ailleurs pour moi non pas une, mais de multiples définitions. La Santé Financière, c’est d’abord le concept qui se trouve au centre de ma pratique de Coaching, sur lequel je me base pour m’assurer que l’avancée économique de chacun de mes clients le mène réellement à une amélioration de son bien-être. Son autre définition dans ce contexte, sur un plan opérationnel, est une condition subjective : un mélange de sentiment que chaque individu entretient à l’égard de certaines des caractéristiques matérielles qui le définissent et d’actions qu’elle/il pratique au quotidien. Bien entendu, vu que l’objectif de ma pratique est l’évolution de mes clients, la Santé Financière n’est pas une condition constante ; une fois évaluée, elle devient un plan de travail sur lequel on s’efforce ensemble de progresser.

Je vais conclure par une dernière définition, celle-ci se rapporte à un contexte beaucoup plus large, et vous l’avez peut-être déjà deviné, la Santé Financière est aussi pour moi la réponse à une approche plus positive, plus large, et plus évoluée ; à nos quêtes, individuelles et communes, de l’avancée économique. Plus positive parce qu’elle met en avant l’individu ; l’individu avant la compagnie, l’individu avant l’économie, mais surtout l’individu au centre de son progrès ainsi que celui de la société. Plus large parce qu’elle reconnait aussi le poids réel que la quête de l’avancée économique représente sur nos vies d’êtres humains et nos relations en société ; poids qui, de toutes mesures objectives, semble très lourd, et parfois même intenable à porter malgré les progrès économiques. Plus évoluée, cette « nouvelle » approche demande l’adoption de nouveaux standards et de nouvelles perspectives, ainsi qu’un nouvel engagement sur de vieux objectifs qu’on a longtemps délaissés.

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