Nous vivons dans un pays où beaucoup de personnes aiment critiquer le travail des autres mais où peu s’engagent à changer les choses. Après 50 ans d’indépendance, n’est-il pas temps pour la jeunesse de se réveiller et de prendre ses responsabilités envers sa mère patrie ?
En tant que jeune enseignant dans un collège d’État, je côtoie au quotidien des jeunes avec une nouvelle vision des choses mais ce qui m’effraie et, en même temps m’affole, c’est le désintéressement total vis-à-vis de tout ce qui concerne la politique, le social et le spirituel. Aujourd’hui, le jeune est plus intéressé par les concerts, la mode et les drogues de synthèse, qui lui permettent de s’évader et de fuir la pression que lui impose la société (bons résultats à l’école, avoir la meilleure carrière possible, se trouver un bon parti pour faire un mariage heureux) pendant quelques heures, du moins. Malheureusement, plusieurs institutions ont failli et les jeunes sont comme un navire sans capitaine. Ils n’ont que très peu de “role model” et, aujourd’hui, il est important que chaque Mauricien se remette en question car c’est grâce à notre effort que nous pourrons façonner un meilleur avenir pour nos jeunes.
Pour cette génération, qui a comme credo “YOLO” (You Live Only Once), les affaires courantes du pays ne sont d’aucun intérêt ou presque; le débat sur la dépénalisation du cannabis l’intéresse car elle trouve en cette drogue douce, un moyen « sain » de voyager et de fuir ses responsabilités de jeune. Par ailleurs, elle est accro à la technologie et n’a plus de “critical thinking”, passant la plupart de son temps dans le monde virtuel et n’ayant que très peu d’expérience de la vie. Le jeune de 2018 est celui qui devra cependant diriger ce pays dans les décennies à venir, d’où le besoin d’un réveil ! Sommes-nous une société vouée à l’échec ? Serons-nous toujours reconnus, dans les 10 prochaines années, comme un peuple qui travaille dur ou sommes-nous une nation de fêtards en devenir ?
La jeunesse est aussi malade que l’est notre pays ! Les jeunes Mauriciens sont convaincus que, pour être employés dans ce pays, il est impératif d’avoir les bons contacts. Ils pensent aussi que « tous les hommes sont égaux mais que d’autres le sont plus que les autres ». Ils sont persuadés que ceux qui font leur travail en toute honnêteté sont souvent récompensés avec des transferts punitifs. Comment leur prouver le contraire quand ils ont accès aux sites d’informations et qu’ils sont au courant de tout ce qui se passe dans le pays, étant en permanence connectés sur les réseaux sociaux? Changer la perception des jeunes, leur redonner de l’espoir et leur donner les moyens de réaliser leurs rêves: ces trois choses doivent être la priorité des parents, des enseignants, des chefs religieux et de nos chers politiciens.
Pour conclure, je demanderai à mes jeunes amis de ne pas se conformer au siècle présent mais plutôt d’être braves, de sortir du lot et de se construire un avenir rempli de paix et d’espérance pour les générations futures.