Le Guide - Législatives 2024

Quand le karma s’en mêle…

Pendant combien de temps encore le Dr Kailesh Jagutpal pourra-t-il compter sur « son » Premier ministre, qui « soutient le bon travail » qu’il dit accomplir, ainsi qu’il le fait ressortir dans ses prises de paroles ? La vidéo qui a fait le buzz, et qui est devenue virale, du ministre de la Santé faisant la fête, pèse lourd dans la balance ! Où sont déjà entassés moult scandales, de Pack & Blister au Molnupiravir.

- Publicité -

Du point de vue de toute personne lucide, Kailesh Jagutpal traîne une foule de casseroles ! Mais le principal concerné n’a jusqu’ici pas cru bon de présenter des excuses. Mieux encore : il a animé sa première rencontre de 2022 avec les médias sur la situation du Covid-19 ici, et a balayé d’un revers de main les interrogations à propos du clip… Plus culotté, tu meurs !
Sachant que Kailesh Jagutpal est déjà “red carded” dans l’opinion publique, jusqu’à quel point Pravind Jugnauth pourra-t-il le soutenir, alors qu’il est honni de beaucoup et qu’une frange de plus en plus large de la population, sans compter de nombreux “frontliners” et autres professionnels de la santé, est carrément outrée et révulsée, tant par son comportement que ses explications peu crédibles de son passage à la Santé ?

Alors que l’ensemble de la population mauricienne a opté pour une attitude réfléchie et responsable, dans le sillage du grand nombre de Mauriciens décédés du Covid-19 ces derniers mois de 2021, préférant sacrifier certains plaisirs en cette période de fêtes, celui-là même qui nous a imposé sanctions et mesures sévères fait fi de ces interdictions ! Il faut avouer qu’il y a de quoi là être franchement « amerde » ! Ces derniers temps, plusieurs “poulains” de l’écurie Jugnauth Jr n’en mènent pas large. Frasques, scandales, bourdes, incartades… La liste s’allonge de jour en jour. La faute au karma ?

En décembre 2014, quand Lalyans Lepep surfe sur la déferlante “Vire Mam” et conquiert l’électorat mauricien, les nouveaux dirigeants se targuent beaucoup d’être « plus propre que propre ». S’en prennent, avec une hargne difficilement oubliable, au Premier ministre déchu, Navin Ramgoolam : sa vie privée, ses relations. Bref, son style et son choix de vie sont étalés sur la place publique et présentés presque comme… des péchés capitaux. Le leader du PTr est littéralement descendu en flammes. Et portés par cette grosse vague pudibonde, les dirigeants de Lepep – excluant le PMSD, qui a préféré se retirer – poursuivent sur leur lancée durant le deuxième mandat, où Pravind Jugnauth se jette dans l’arène, après s’être vu remettre le pouvoir entre les mains, tel un bâton de relais. Sur cette trajectoire, les nouvelles et anciennes têtes de Lepep prennent un malin plaisir à rabaisser et dénigrer le régime Ramgoolam.

Qui, certes, avait des lacunes, certainement.
Mais dès l’épisode de passage de pouvoirs entre le père et le fils Jugnauth, l’ensemble de la population se rendait compte que tout cela n’était pas franchement décent et frisait l’escroquerie intellectuelle. Graduellement, ce qui devait arriver, arriva : les masques tombèrent. Au sein de la maison Orange, les Blancs d’Ivan Collendavelloo avaient compris qu’il était préférable de se taire et de se plier aux caprices des régents du jour que d’oser faire la différence.

Bien vite, une série d’affaires (l’Euro loan de Lutchmeenaraidoo, le pactole faramineux de Vijaya Samputh, « chère amie » du ministre Gayan, les liens intrigants de l’ancien Attorney General Yerrigadoo et le monde du “betting”, les contrats juteux durant le premier confinement, entre autres) avaient poussé vers la porte de sortie « protégés » et ministres. Mais pour certains, plus réalistes que pessimistes, ce n’était que le sommet de l’iceberg ! Les dernières frasques des “chéris” de Pravind Jugnauth en attestent d’ailleurs…

Aujourd’hui, avec encore deux ans à tirer, les hommes (et femmes, eh oui, elles aussi !) de Pravind Jugnauth offrent un visage très inélégant et peu ragoûtant de la politique. Si le pouvoir et l’argent corrompent à ce point des humains, mieux vaut rester pauvres ! Vivement un changement total et une refonte profonde de notre politique pour ne pas se noyer dans la mare de médiocrité !

Et pendant ce temps, des citoyens honnêtes, qui témoignent de leur colère parce que le robinet ne coule pas 24/7, tel que promis par ce même gouvernement, sont cavalièrement arrêtés. De pire en pire.

Husna Ramjanally

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -