L’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, a indiqué, samedi, au cours d’une conférence de presse de l’Alliance PTr-MMM-ND, que le gouvernement travailliste avait alloué un terrain d’une superficie de deux arpents à la fédération tamoule en bordure de rivière dans la région de Réduit. Il a ainsi réfuté l’accusation de ses adversaires politiques selon laquelle le gouvernement travailliste avait également arraché des terres accordées à la fédération mauricienne des temples tamouls. D’autre part, les dirigeants de l’Alliance de l’opposition ont annoncé que le prochain meeting régional est prévu pour le 22 septembre à Triolet.
Navin Ramgoolam a affirmé sa volonté de dire toute la vérité sur l’affaire des terres initialement allouées à la MTTF. Il a expliqué que son gouvernement voulait une clinique moderne afin que les Mauriciens ne soient pas obligés – avec tous les frais que cela comporte – de se rendre en Inde pour obtenir des traitements non disponibles à Maurice. « J’avais évoqué ce projet avec le Premier ministre indien Manmohan Singh lors d’une rencontre en marge de l’assemblée générale des Nations Unies à New York après l’élection de 2005 et j’avais présenté ce projet comme une priorité », dit-il en ajoutant : « je voulais avoir un hôpital disposant de la haute technologie et de tous les équipements appropriés. Le PM indien n’était pas contre l’idée et m’avait fait comprendre son intention d’en discuter avec le directeur de l’hôpital Apollo en Inde, M. Reddy. Par la suite, le PM indien avait délégué son représentant, le haut-commissaire Sharan Singh, pour me rencontrer à New York afin de m’assurer que l’hôpital sera construit. »
Par ailleurs, devait-il mettre en exergue, « au cours de ma visite prévue en Inde pour signer le protocole d’accord, Dawood Rawat m’a demandé de faire partie de la délégation mauricienne. Ce que j’ai refusé. Il m’a alors montré une lettre de Manmohan Singh, qui l’avait invité à venir en Inde. En fait, le PM indien avait parlé au Dr Reddy et ce dernier lui avait fait comprendre que Dawood Rawat était déjà son partenaire à Maurice ».
Ainsi, Navin Ramgoolam a expliqué que la fédération des temples tamouls avait déjà bénéficié d’un terrain de 40 perches du Premier ministre d’alors, Paul Bérenger – qui avait également mis à la disposition de plusieurs groupes socioculturels une superficie de terre pour la construction d’un centre. La MTTF avait souhaité avoir un terrain plus près de la rivière qui serait utilisée pour certains rituels, devait faire ressortir Navin Ramgoolam, qui précise que « le terrain de 40 perches a été remplacé par un terrain de 2 arpents ».
L’ancien Premier ministre met en exergue en substance que ce qui s’est passé jadis n’est pas comparable avec ce qui s’est produit sous le gouvernement MSM, « qui a arraché le terrain alloué à la fédération des temples tamouls et d’autres fédérations pour le donner à un financier du MSM. Ce dernier a bénéficié de ce terrain pour la construction d’un Home à proximité de l’hôpital Apollo. Bondie kone ki sannla ena pretnom… ». La démarche du gouvernement relève, d’après lui, du copinage, condamnant par là même la brutalité policière à Côte-d’Or ainsi que le traitement infligé à Rajen Narsinghen, qui est un avocat des droits humains. Auparavant, le leader de l’Alliance de l’opposition avait affirmé que les élections arrivent à grands pas. Il a accusé le MSM d’utiliser à fond l’appareil d’État et les fonds publics pour mener sa campagne électorale. Il a dénoncé la « money politics et le rôle de propagandiste joué par la MBC plus que jamais. »
Pour lui, toutes les promesses faites par le gouvernement n’empêcheront pas « le Titanic nommé MSM de couler ». Navin Ramgoolam estime que dans la panique, des promesses sont faites pour après les élections générales. Lesquelles promesses, à son avis, ne donnent pas des résultats escomptés. D’autre part, il a déploré le fait que le nouvel hôpital de Flacq ne porte plus le nom de Bruno-Cheong – qui avait été un héros durant le Covid, tout en soulignant que les occasions pour donner le nom de SAJ ne manquent pas. Il a aussi indiqué que l’alliance de l’opposition avait déjà promis d’accorder l’internet gratuit à toute la population. Par la suite, Navin Ramgoolam a aussi félicité tous les athlètes mauriciens aux jeux Paralympiques à Paris.
Pour sa part, Richard Duval a déploré la violence prévalant dans le pays. Il a cité plusieurs cas dramatiques, avec souvent pour origine la drogue. Le dirigeant des Nouveaux démocrates a rendu hommage à un maulana – qui avait dénoncé l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Il a évoqué la nécessité de ne pas mélanger religion et politique. Cela, avant de s’élever contre ce qui se passe au niveau de la politique « où des promotions sont accordées sans aucune méritocratie ».
Richard Duval s’est engagé que sous le prochain gouvernement, la méritocratie primera sur la discrimination. De plus, il a réclamé la baisse du prix des produits pétroliers maintenant et non pas à la veille des élections.
Paul Bérenger a, pour sa part, affirmé que le gouvernement prend des décisions sous le coup de la panique, sachant « ki zot pe al tase ». Les mesures et les promesses donnent lieu, d’après lui, au chaos et le pays s’achemine vers une « catastrophe ». Il a lui aussi parlé de l’internet gratuit – qui sera accordé à tout le monde et pas uniquement à ceux âgés entre 18 et 25 ans. Le dirigeant de l’Alliance de l’opposition a évoqué la possibilité que des mesures légales soient engagées contre la MBC.
Commentant les négociations en cours entre la Grande-Bretagne et Maurice quant à l’exercice de la souveraineté mauricienne et la nomination de Jonathan Powell par le gouvernement britannique, Paul Bérenger a exprimé des réserves. Il a affirmé que tout le monde sera heureux dans l’éventualité où un accord raisonnable est conclu. Toutefois, il a lancé une mise en garde contre les autorités mauriciennes pour leur demander « de ne pas dire oui aux Britanniques sur des conditions inacceptables et de ne pas brader la souveraineté mauricienne ». Il dit que ces négociations seront suivies de près.
Par ailleurs, Paul Bérenger a déploré le refus du gouvernement de communiquer l’accord conclu par les Security Advisers récemment dans le cadre du « Colombo Security Conclave ». Cet accord a été signé par les National Security Advisers de l’Inde, des Maldives, du Sri Lanka alors que le haut-commissaire mauricien Haymandoyal Dillum a signé pour Maurice.
Il a finalement demandé au gouvernement de venir en aide aux enfants d’Agaléga qui doivent prendre part à leurs examens de School Certificate à Maurice.