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PROPOS DISCRIMINATOIRES : Incompréhensions sur les « excuses » de Michael Sik Yuen

Le ministre du Tourisme Michael Sik Yuen a signé un accord avec l’Equal Opportunities Commission (EOC) mercredi, où il s’engage à faire une déclaration publique sur les propos discriminatoires tenus à Curepipe en décembre 2012. Il affirme qu’il n’était « nullement dans son intention de traiter un électorat moins favorablement qu’un autre » et regrette que ses propos « ont pu être interprétés autrement. » Cependant, la démarche de l’EOC suscite son lot de commentaires.
Michael Sik Yuen ne s’excuse pas directement, mais ne nie pas les faits non plus. Il préfère exprimer ses regrets pour une « mauvaise interprétation » de ses propos. L’EOC réunie mercredi après-midi a accepté cette déclaration publique du ministre du Tourisme. Les deux parties ont signé un accord en ce sens. Le dossier Michael Sik Yuen ne sera donc pas transféré au tribunal.
Toutefois, cette démarche de l’EOC est diversement commentée. D’aucuns se demandent comment le ministre a pu s’en tirer aussi facilement pour une affaire qui a fait autant de bruit. Sollicité par Le Mauricien sur la question, le président de cette instance, Brian Glover, affirme avoir agi dans les paramètres de l’Equal Opportunities Act (EOA).
Celle-ci stipule qu’il faut d’abord chercher une conciliation avant d’envoyer un cas à l’Equal Opportunities Tribunal (EOT). « Le tribunal a deux pouvoirs : soit demander à celui incriminé de verser une compensation à la personne victime de discrimination, soit lui donner une directive pour ne plus commettre les choses qui lui sont reprochées. » Dans le cas de Michael Sik Yuen, fait-on comprendre, c’est la deuxième option qui s’appliquait car les propos étaient dirigés vers des électeurs de Curepipe et non une personne en particulier.
Brian Glover ajoute que dans un tel contexte, « nous avons jugé plus utile de trouver un accord à notre niveau au lieu d’aller au tribunal pour cela. Qui plus est, les témoins dans cette affaire étaient frileux à venir témoigner contre un ministre au tribunal ». Rappelons que l’avocat du ministre, Me Rama Valayden, avait demandé, au cours de l’enquête, à connaître l’identité des témoins. Ce qu’a refusé la commission.
En dépit des critiques, Brian Glover estime, lui, que la commission a pleinement joué son rôle : « Ce n’est pas tous les jours qu’une institution enquête sur un ministre et arrive à le contraindre à faire une déclaration publique. » Il ajoute que l’EOC s’est assurée que « les valeurs républicaines soient respectées » et estime avoir « donné un message clair à ceux qui ne réfléchissent pas avant de parler ».
Cette affaire était devant l’EOC depuis sept mois. Il était reproché au ministre d’avoir menacé les Curepipiens de discrimination s’ils votaient pour l’opposition. Michael Sik Yuen avait dans un premier temps laissé entendre qu’il ne se souvenait pas avoir tenu de tels propos. Il a ensuite fait valoir son droit au silence avant de finalement opter pour la conciliation.

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