Cas de torture : Valayden dit vouloir rafraîchir la mémoire de Pravind Jugnauth

Rama Valayden est très remonté contre les propos tenus par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, mercredi au Parlement, à la suite d’une Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Xavier -Luc Duval, portant sur les allégations de torture. « Le PM a utilisé le Parlement pour m’attaquer, non pas sur le terrain politique, mais comme avocat. C’est un poltron », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à la Sterling House hier.

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Rama Valayden dit vouloir rafraîchir la mémoire du chef du gouvernement sur les nombreuses correspondances qu’il a envoyées à son bureau depuis plus de deux ans sur des cas de torture, des décès suspects et des allégations de corruption. « Il utilise le communalisme pour m’attaquer », déplore-t-il avec des propos très forts à l’encontre de Pravind Jugnauth. « Que la police vienne m’arrêter ! Je n’ai pas peur, car je suis dans la vérité. » Il ajoute : « je travaille pour le peuple et avec le peuple. Je ne travaille pas pour devenir député, Premier ministre ou président de la République. »

Rama Valayden dit en avoir marre des accusations portées contre lui selon lesquelles il serait derrière les émeutes ayant affecté le pays fin avril. « Ki sannla ti al kalme dimounn dan Camp-Levieux, Trèfles ek Port-Louis ? Pravind Jugnauth ti pe vwayaze. Mwa mo ti prezan lor terin », dit-il. Il avance que l’équipe d’avocats des Avengers et lui travaillent sans relâche depuis l’affaire Kistnen et rappelle que le 29 décembre 2020, « alors que les parlementaires s’amusaient », les Avengers avaient rencontré l’ancien commissaire de police, Khemraj Servansing, sur les affaires de torture alléguée.

« J’avais dit au commissaire de police en aparté que mon confrère, Shazaad Mungroo, et moi allions lui remettre une clé USB dans laquelle se trouvaient des images dégradantes pour la police. Nous avons agi d’après les codes d’éthique, comme avocats, et nous n’avons pas dévoilé notre source d’information pour protéger certaines personnes », avance-t-il.
Profitant de l’occasion, Rama Valayden a lancé un appel à la population pour « ne pas communaliser cette affaire », réaffirmant que : « les victimes et les tortionnaires sont issus de toutes les communautés. » Il dit par ailleurs avoir écrit plusieurs lettres au Premier ministre pour évoquer des cas de torture, notamment dans l’affaire Kistnen, celle du cadavre découvert sur un terrain en friche à Jinfei, la mort de la sœur de Marcelin Humbert en prison, et que les autorités avaient attribué au Covid, et les brutalités commises sur Cael Permes à La-Bastille. « Comment le Premier ministre peut-il venir dire qu’il n’est pas au courant ? » se demande-t-il.

Il poursuit à titre d’exemple, son équipe et lui ont travaillé sur un rapport portant sur les circonstances du meurtre de Cael Permes, dont il a envoyé une copie au bureau du Premier ministre ainsi qu’à des parlementaires. « Le bureau du Premier ministre a Acknowledged Receipt de nos correspondances » , fait-il ressortir.

Concernant justement l’affaire Permes, il dit avoir reçu des informations selon lesquelles le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) poursuivra les tortionnaires pour meurtre. Il dit également avoir été contacté par le bureau du commissaire de police suite à la lettre qu’il a envoyée au cours de la semaine faisant état de pressions de la Major Crime Investigation Team (MCIT) pour que des détenus témoins dans l’affaire reviennent sur leur déposition. « Le bureau du commissaire de police m’a assuré que les policiers vont enquêter sur ce fait », dit-il.

Rama Valayden dit aussi avoir envoyé une lettre à Pravind Jugnauth évoquant l’érosion d’un îlot au lac de Grand-Bassin. « Mais rien n’a été fait jusqu’à présent. » Enfin, il réclame un face-à-face avec Pravind Jugnauth « pour débattre sur n’importe quel thème qui affecte la vie des Mauriciens ».

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