- Le Leader of the House confirme le rétablissement de la relativité des salaires pour bientôt
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, affirme que c’est avec un sentiment de devoir accompli qu’il s’adresse à l’Assemblée nationale à la conclusion des débats sur le budget. Il s’est ainsi dit satisfait que son gouvernement ait démontré son sérieux et sa capacité à gérer le pays dans les pires situations. « En dépit de tout ce qu’on a pu subir, nous avons présenté ce dernier budget de notre présent mandat la tête haute vis-à-vis de nos concitoyens. Nous avons respecté nos engagements envers la nation et, dans bien des cas, nous sommes allés au-delà de nos promesses, comme pour les pensions de base », dit-il. Il considère que « le budget répond au défi du moment, lié au changement climatique, et trace la voie en vue d’un développement plus résilient, plus durable et plus inclusif ».
Au tout début, Pravind Jugnauth a rendu un vibrant hommage à l’ancien secrétaire financier Dev Manraj, décédé lundi. « Permettez-moi d’exprimer toute ma tristesse après avoir appris hier après-midi le décès de Dev Manraj, que nous tous, dans cette Chambre, avons connu et côtoyé. » Il poursuit : « j’ai eu l’occasion de bénéficier de ses services et conseils alors que j’étais ministre des Finances et depuis que j’assume les fonctions de Premier ministre. Pas plus tard que le 1er juin dernier, il était à mes côtés avec le ministre de Finances pour finaliser le budget 2024- 2025. »
Il qualifiera le secrétaire financier de fin intellectuel, de « professionnel hors pair ». « Dev Manraj était un visionnaire, un homme de confiance et un parfait gentleman. Il aura tout donné pour sa patrie en termes de temps, d’idées et de loyaux services. Le jour du discours du budget, il était tombé malade tout d’un coup, et sa situation s’est détériorée rapidement. C’est un monument qui nous a quittés. Son départ laissera un vide qui sera très difficile à combler. La nation perd un serviteur respecté », dit-il encore.
Abordant le volet du budget, Pravind Jugnauth réitère qu’il y a cinq ans, « nous avions pris des engagements envers la nation consistant à construire une société plus juste, durable et inclusive. La confiance de la population était de mise, car nous avions à partir de décembre 2014 remis l’économie sur des bases solides et ramené le sourire sur les lèvres de nos compatriotes après neuf ans de règne catastrophique du Parti travailliste. » Il s’est par ailleurs longuement appesanti sur les séquelles de la pandémie de Covid-19.
« Cependant, nous n’avons jamais abdiqué et avons assumé nos responsabilités avec courage et détermination. Nous avons sauvé de vies, des entreprises et des emplois, alors que l’opposition parlementaire et extraparlementaire agissait en pyromane et prophète de malheur. Elle voulait voir des cadavres par centaines et souhaitait des pertes d’emplois par milliers. Elle voulait que les entreprises ferment leurs portes. En fait, elle tablait sur un scénario apocalyptique pour faire un coup d’État politique », dénonce-t-il tout en s’appuyant sur les avis favorables de l’Organisation mondiale de la Santé, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, au sujet de la gestion de cette crise sanitaire majeure aussi bien que la guerre en Ukraine. « Nous sommes fiers d’avoir fait preuve d’une solidarité exemplaire pour rebondir avec confiance », dira-t-il.
Le Premier ministre soutient que son gouvernement a réussi haut la main à relancer l’économie et à poursuivre sa politique, visant à moderniser le pays et à améliorer le pouvoir d’achat et la qualité de vie des Mauriciens ». « Nous avons réussi parce que nous avons agi en humanistes et que l’on n’a jamais laissé qui que ce soit sur le bord de la route. En dépit de tout ce qu’on a pu subir, nous avons présenté ce dernier budget de ce mandat la tête haute vis-à-vis de nos concitoyens. Nous avons respecté nos engagements envers la nation et, dans bien des cas, on est allé au-delà de nos promesses, comme pour les pensions de base. » Pour lui, le budget épouse la philosophie socio-économique mettant le peuple au centre du développement, soit en ligne avec l’idéologie de son gouvernement et son parti. « Ce dernier budget de notre mandat est un budget pour le peuple, comme l’ont été tous les budgets que le ministre Padayachy et moi avons présentés, en soutenant la population dans les moments les plus difficiles et afin de récompenser l’effort de nos compatriotes », fait-il comprendre en mettant l’accent sur le fait que le budget répond au défi climatique et trace la voie en vue d’un développement plus résilient, durable et inclusif. Pravind Jugnauth est ensuite revenu sur « les grandes avancées sociales » accomplies sous son gouvernement, et qui « seront gravées dans l’histoire », en citant que chaque enfant est désormais pris en change « depuis sa conception jusqu’au moment où il atteint l’âge adulte, et lorsqu’il effectue ses études tertiaires ». Il est aussi revenu sur le soutien accordé aux futures mères de famille à partir de leur 28e semaine de grossesse ainsi que sur les congés de maternité et de paternité, l’allocation accordée aux jeunes atteignant 18 ans ainsi que le paiement des frais d’examen.
Le chef du gouvernement a passé en revue les principales mesures budgétaires, soit
l’aide accordée aux jeunes (jusqu’à 25 ans) atteints de cancer,
le revenu minimum, porté à Rs 20 000,
la hausse de différentes allocations CSG,
l’augmentation de la pension de base, qui passera à Rs 14 000 à partir de juillet, sans manquer de marteler que la pension était de Rs 3 623 en 2014 et passera à Rs 15 000 à partir de janvier prochain.
Il est d’avis que le budget favorise l’emploi des femmes à travers la Prime à l’Emploi, sans compter l’aide accordée aux religions et aux organisations socioculturelles.
Il considère en outre que les réactions « objectives et sincères » de la rue « constituent un véritable désaveu pour l’opposition, pour ne pas dire une claque magistrale ». Pour lui, il s’agit donc d’un budget « qui donne satisfaction à l’ensemble de la population et inspire confiance dans l’avenir ». Il met en exergue que « malgré toutes ces mesures, il n’y a eu aucune augmentation de la taxe ». En ce qui concerne le réalignement des salaires, il a donné la garantie que l’exercice est en cours et qu’il sera bientôt une réalité. Par ailleurs, l’introduction du Corporate Climate Responsibility Levy devrait permettre de mobiliser les moyens pour mieux protéger l’écosystème terrestre et marin, dit-il. Évoquant le dossier des courses hippiques, Pravind Jugnauth a souligné qu’il était essentiel d’apporter des réformes basées sur les recommandations de la Commission d’enquête. « Depuis la réforme, il y a eu des avancées. Mais je constate que certaines pratiques controversées subsistent. Les mafias ont été mises au pas. Mais certaines résistent et nuisent encore. Nous agissons en conséquence. »
Il s’évertue à déclarer n’avoir jamais voulu exclure le Mauritius Turf Club (MTC) des courses. Il a exprimé le souhait que la nouvelle filiale du MTC soumette sa demande le moment venu aux autorités concernées. « Le message que je veux faire passer aujourd’hui est que tout organisateur de courses, quel qu’il soit, devra respecter les lois et les institutions concernées, ainsi que les professionnels qui sont au service de ces institutions. Aucun écart ne sera toléré », a-t-il dit à ce chapitre. Le Premier ministre a ensuite passé en revue le budget des différents départements tombant sous sa responsabilité. Il a ainsi annoncé l’élaboration d’un Master Plan pour le développement d’Agalega et sa volonté de maintenir la pression sur la Grande-Bretagne concernant les Chagos. « I will refrain from making further comments on this issue because there is a now a general election in the United Kingdom. So let us see. »
Quant à la lutte contre le trafic de drogue, il annonce que « the National Drug Secret Area under my ministry is currently planning the formulation of the forthcoming National Drug Control Master Plan with the collaboration of the United Nations Office on Drugs and Crimes ». Il a aussi évoqué les projets de développement dans le port et à l’aéroport. Le Premier ministre a conclu sur une note politique en affirmant : « Nous avons fait la preuve de notre sérieux et de notre capacité à gérer le pays dans les pires situations. Je suis convaincu qu’aucun Mauricien responsable ne souhaiterait se lancer dans une aventure avec des politiciens démagogues de l’opposition qui ne proposent rien de nouveau, sinon des slogans creux, des promesses irréfléchies et un langage haineux. »