La réouverture des frontières semble s’éloigner de plus en plus avec les ravages de la pandémie dans le monde et les nouvelles variantes qui font leur apparition. Hier, lors d’une réunion avec les opérateurs touristiques, Steven Obeegadoo, Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, a lancé une phrase lourde de sens, ,soit : « Pas de réouverture des frontières sans vaccin ! »
Interrogé à l’issue de la réunion sur ce qu’il voulait dire précisément, le Deputy Prime Minister n’a pas vraiment explicité, disant simplement qu’aujourd’hui, « Maurice est une référence dans le monde, et les hôteliers ont reconnu que le gouvernement a eu raison de résister aux pressions pour rouvrir le pays rapidement, diminuer la quarantaine, etc. ». Il a expliqué que « le danger est toujours là » et que « la bataille est loin d’être gagnée ». Il joue la carte de la prudence : « Une personne a fait le vaccin en janvier et en février, et vient à Maurice en mars. Les médecins disent que cette personne s’est protégée elle-même, mais on ne sait pas encore si cette personne peut transmettre ou non le virus. Non seulement un passager qui viendra à Maurice dans le futur devra être vacciné pour sa propre protection, mais ce sera important que nous aussi notre population soit vaccinée. »
Le DPM a poursuivi que 2021 sera l’année de la vaccination, ajoutant qu’il est nécessaire de vacciner la population pour assurer son immunité et pour que l’industrie touristique puisse se relever et garantir la sécurité d’emploi et aider à relancer l’économie du pays. Il a indiqué que « ce sera une lutte de longue haleine contre la COVID-19 » et que « la bataille contre le virus ne sera pas gagnée cette année ».
Précédemment, lors de sa rencontre avec les opérateurs, dont des représentants de Business Mauritius, l’AHRIM, l’ATO, l’AIOM, l’Association des hôtels de charme et des agences de voyages, le ministre a expliqué que « la situation est sérieuse », car la pandémie a mis le secteur touristique « à genou ». Il a rappelé les efforts du gouvernement envers les opérateurs touristiques, incluant les facilités sous le WAS, à hauteur de Rs 5 milliards. Et de souligner que la Mauritius Investment Corporation a approuvé 27 demandes sur les 34 qui avaient été soumises.
Concernant la quarantaine, il concède qu’il y a eu « quelques couacs », mais dit aussi que « nous travaillons à améliorer les choses ». Par ailleurs, le ministre a annoncé la tenue des Assises nationales du tourisme de l’après-Covid, qui devraient avoir lieu d’ici un à deux mois.
À l’issue de la rencontre, le président de l’AHRIM, Jean-Michel Pitot, a déclaré que « c’est une bonne chose de ne pas ouvrir les frontières plus tôt », car aujourd’hui, Maurice a « un “goodwill” extraordinaire », qui va beaucoup nous aider à promouvoir le pays. « C’est assez rare d’avoir un pays qui vit quasi normalement au milieu de ce désastre sanitaire mondial. » Interrogé sur les perspectives de l’année, il dira que « plus tôt on pourra immuniser la population, plus tôt ou pourra procéder à une ouverture générale du pays ». Entre-temps, il y aura sûrement des « situations intermédiaires où, certainement, on pourra rouvrir partiellement, car tout dépendra du programme de vaccinal du pays ».
De son côté, François Eynaud, CEO de Sun Resorts, a déclaré que « le gouvernement est à l’écoute ».
Il dit souhaiter une planification provisoire de façon à ce que l’aviation, les opérateurs et les partenaires étrangers du secteur touristique « puissent s’organiser autour d’un objectif de réouverture et un rythme de vaccination ». La seule clé de sortie, selon lui, « c’est de vacciner beaucoup et vite la population pour atteindre l’immunité, et qu’on puisse graduellement rouvrir nos frontières ». Il a mis l’accent sur la nécessité de « sécuriser l’approvisionnement des doses de vaccin ».