Elle a brillé à la télé en 2005, au cours de la deuxième édition de Ti Mambo. Neuf ans plus tard, Yvette Dantier est une artiste accomplie maîtrisant à la fois le chant et la guitare comme une grande. Mais sa recherche de la perfection la pousse encore plus loin : après un grade huit en guitare classique à la Royal School of Music, elle apprend le jazz, devenu sa nouvelle inspiration. Parallèlement, elle complète ses études en Production Management à l’Université de Maurice et accompagne l’ex-chanteur de Blackmenbluz Zulu sur scène.
Son interprétation de Quand on n’a que l’amour de Jacques Brel dévoilait déjà son talent pour la chanson. Le jury de Ti Mambo avait alors sacré Yvette Dantier lauréate de l’édition 2005 du concours pour enfant organisé par la MBC. Depuis, la Ti Mambo a bien grandi. Tout comme son talent. Ceux qui l’ont vu lors des concerts de Zulu récemment sont étonnés de voir une jeune fille jonglant sans complexe avec les notes de guitare. Ce n’est pas rare en effet, d’entendre des commentaires du genre : « Li pe zwe mem la ? » ou encore « Enn tifi sa ? »
Yvette Dantier surprend. Mais pas seulement. Elle est une passionnée. Quand on la regarde jouer, on sent à quel point elle vit à fond et prend du plaisir dans ce qu’elle fait. Pourtant, pour la principale concernée, tout n’est pas si simple. « A chaque fois que je monte sur scène j’ai envie de vomir. Je ne sais pas pourquoi. Mais une fois la première chanson passée, je ne veux plus m’arrêter », confie-t-elle avec un grand sourire.
Benjamine d’une famille de quatre enfants, elle est encouragée très tôt à développer son talent de chanteuse. « J’avais interprété Quand on a que l’amour la première fois lorsque j’étais en maternelle. Un peu plus tard, j’avais repris My Heart Will Go On de Céline Dion et Belle de la comédie musicale Notre Dame de Paris. C’est comme cela que j’ai été encouragée à participer à Ti Mambo. »
Les années suivant le concours, la jeune fille se consacre à ses études au Collège Lorette de Curepipe, tout en profitant de la présence d’Armand Landinaff dans cette institution pour perfectionner sa maîtrise de la guitare. « C’est grâce à lui que j’ai découvert le classique. Armand était très sévère, il appliquait la discipline et la rigueur et plaçait la barre haute. Malheureusement, il est décédé une semaine avant mes résultats de grade 5 de la Royal School of Music. J’ai interprété Quand on a que l’amour à son enterrement. »
Compositions
Yvette Dantier poursuit son apprentissage auprès de Gérard François, tout en profitant de la fin des études secondaires pour retrouver les concours. L’année dernière, elle a remporté haut la main le concours Star 2012 organisé par la MBC. Cette année, elle s’est hissée au rang de finaliste au concours Nu pei nu lamizik, organisé par Phoenix Beverages. « C’était la première fois que je chantais avec ma guitare et c’est là que beaucoup de personnes ont découvert mes aptitudes. »
Parmi les spectateurs, se trouve un homme particulièrement intéressé en la personne du producteur Richard Hein. « Il m’a proposé de rejoindre la tribu de Zulu et c’est une nouvelle aventure qui a commencé. » Fan de Brel, de Jacques Dutronc et de Charles Aznavour, Yvette Dantier se retrouve subitement propulsée dans l’univers de la musique locale. « Je ne connaissais rien de Zulu, sauf le morceau Gabriella des Blackmenbluz. Mais j’ai été rassurée en apprenant qu’il avait presque les mêmes goûts que moi : Brel, Aznavour… »
Mise en confiance par les autres membres du groupe, Yvette Dantier enchaîne les concerts de Zulu : Caudan Waterfront, Mahébourg, Amnezia… Autant d’expérience qui la font grandir et l’aident à avancer. En même temps, ses goûts artistiques évoluent. « En ce moment j’écoute beaucoup de blues, de soul et de jazz. Après la guitare classique j’apprends le jazz. J’ai aussi quelques compositions que je ne suis pas prête à dévoiler. J’attendrai encore un peu pour cela. »
Tout ce tourbillon dans la vie de cette petite bonne femme se passe en même temps que ses études universitaires. Elle est actuellement en troisième année d’études de Management à l’Université de Maurice. Elle se prépare actuellement pour ses examens et la musique ne semble lui poser aucun problème. « La musique a toujours fait partie de ma vie. Quand je joue, cela m’aide en même temps pour mes études. D’ailleurs, je suis souvent sur le campus avec ma guitare. Dès que j’ai un moment libre, je me rends sous un arbre pour égrener quelques notes. »
Mais la passion seule n’aurait pas suffi à porter Yvette Dantier aussi loin. Le soutien indéfectible de sa famille la pousse à viser toujours plus haut. « Mes parents et mes soeurs sont toujours là pour m’encourager. Même quand je veux tout abandonner ils trouvent les bons mots pour me faire avancer. »
De même, participer à des concours est pour elle un prétexte pour se donner envie de travailler. Autrement elle craint de tomber dans la routine.
Yvette Dantier n’est pas pressée de se lancer dans une carrière solo. Pour le moment, elle se contente des moments partagés avec la tribu de Zulu, tout en perfectionnant sa maîtrise de la guitare. « Je vais d’abord terminer mes études et après on verra », conclut-elle.
PORTRAIT : Yvette Dantier, une “Ti Mambo” devenue grande
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