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Port-Louis Ville verte : Tiny Forest de la Cathédrale pour se réconcilier avec la nature

Ce vendredi 1er septembre, le père Jean Maurice Labour, administrateur de la Cathédrale Saint-Louis, a voulu, à travers un repas, mettre en lumière le travail des citoyens d’honneur ayant travaillé pour la rénovation de la Cathédrale et tous ceux qui se sont investis dans le concept de Tiny Forest. Avec une dizaine de mini-forêts réparties autour de Maurice, la plus grande fierté repose sur cette Tiny Forest de la Cathédrale, qui symbolise son engagement de faire de Port-Louis une ville verte. Un autre projet, le Port-Louis by Bike, sera lancé le 22 octobre. Le père Labour invite de ce pas les Portlouisiens à faire le déplacement à vélo.

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Sous un soleil brûlant, nos pas nous mènent vers le parvis de la Cathédrale Saint-Louis, qui vient de faire l’objet d’une rénovation. L’endroit est accueillant et offre un paysage magnifique sur sa mini-forêt, lancée en mars de cette année, et qui a vu la participation de plusieurs écoles environnantes. Le projet de Tiny Forest, comme on l’appelle, comprend la mise en terre de 1 200 plantes endémiques sur 400 m2. Une initiative qui revient à l’organisation Action For Environment Protection, ONG du diocèse de Port-Louis. Le message que veut véhiculer la mise en place de cette Tiny Forest est de réconcilier l’homme avec la nature.

Le père Jean Maurice Labour est fier et ne cache pas son admiration devant ses petites mains d’enfants des écoles primaires et secondaires avoisinantes qui ont contribué à valoriser la terre de cette mini-forêt. « À l’avenir, ce coin deviendra un arboretum, une sorte de musée avec les caractéristiques de chaque plante. Il suffit d’avoir un téléphone et de scanner le QR Code d’une plante et de voir les caractéristiques avec des noms bien mauriciens sur Internet », dit-il.

Non loin de la Cathédrale Saint-Louis, une marquise avec des tables a été aménagée pour accueillir les citoyens d’honneur de la cité, dont des entreprises comme Manxer Saxon, Alpha Cleaning, Skill Roofing et Palco, les travailleurs de la municipalité de Port-Louis, les sacristains… Ces hommes et femmes qui ont travaillé d’arrache-pied pour l’entretien de la Cathédrale et l’embellissement de la Tiny Forest.

« Sanz nou manier deviv »

Dans tout événement, partager un repas, c’est partager une amitié. Et pour le père Labour, c’est une manière aussi de revoir nos habitudes et, surtout, de changer notre regard et notre comportement envers la terre nourricière. « Mama later pe mor e nou pou mor ar li si nou pa sanz nou manier deviv », fait-il comprendre en ajoutant qu’il est d’avis que nous allons vers une surconsommation qui détruit la nature. D’où la raison de repas partagé devant le parvis de la Cathédrale, pour démontrer que le but de la nature est de nous mettre au service de l’humanité. « Cela se fait en partageant un repas, pour renouveler notre manière d’être avec les autres », indique le père Labour. Racontant en aparté une petite anecdote : « En 2007, on avait un jardin à la française, avec gazon, qu’on a retiré pour créer une mini-forêt. Les gens nous ont dit : Ou pe gat travay. Aujourd’hui tous ont à cœur ce projet. »

En plein cœur de la ville, la Cathédrale a eu le privilège de créer sa mini-forêt avec ses plantations endémiques. Philosophe à sa manière, le père Labour parle de cette mini-forêt, qui a l’avantage de faire chuter la température. « C’est une mesure pour montrer notre combat en faveur de l’environnement », concède-t-il.

D’où, comme l’explique le nouvel évêque, Mgr Durhône, cette initiative de la place de la Cathédrale, qui coïncide avec la proclamation du pape François, ce 1er septembre, comme ouverture du temps de la création. Le pape François a signifié son intention de publier une exhortation, un second Laudato Si, le 4 octobre, et a invité les catholiques à l’action en faveur de la Maison commune, comparant la crise environnementale cruciale actuelle à une guerre mondiale.

Il y aura en ce sens un mois de rassemblement œcuménique pendant lequel les Églises sont invitées à célébrer la création et œuvrer à sa protection par des actions concrètes et la prière. Ce temps commence le 1er septembre et se termine le 4 octobre, jour de la fête de Saint François d’Assise.

Refleurir la culture et l’héritage mauricien

Jean Pierre Carosin parle d’une forêt en ville et se dit confiant que cela aidera grandement Port-Louis. « Trop d’arbres ont été abattus avec la construction de bureaux. C’est un peu un moyen pour lutter contre la chaleur, cette mini-forêt. Cela aidera à diminuer la chaleur par 4 à 5 °C. Nous sommes complètement étouffés à cause de l’asphalte et du béton. La Tiny Forest est un second souffle de vie », avance-t-il.

Jean-Marie Sauzier, pépiniériste, évoque la disparition de plusieurs plantes à la fois endémiques et indigènes, et, pour lui, l’occasion est donnée à travers cette mini-forêt de refleurir la culture et l’héritage mauriciens. «

De son côté, Steve Ng de Gaupems a mis en place des bicyclettes écologiques tout en se disant convaincu qu’on peut lutter pour une mobilité alternative. « La température augmente par 1 à 2 °C depuis 2019, et avec le nombre conséquent de voitures polluantes, l’idée de creuser pour une alternative de transport écologique serait la bienvenue », propose-t-il.

Le père Labour voit encore plus loin dans cette démarche en indiquant que le projet Port-Louis by Bike sera lancé le 22 octobre. Il invite les Portlouisiens à faire le déplacement à bicyclette ce jour-là, avec une virée sur deux parcours au sein d’une capitale « libérée de moteurs à combustion des véhicules ». Le premier parcours pour les plus téméraires, et le second pour une promenade dominicale.

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