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Pomponette : Les partisans enlèvent les barrières érigées par les promoteurs de l’hôtel

Défendre les droits des travailleurs aux loisirs ainsi que « l’héritage en commun » que constituent nos plages publiques. Tel était le principal sujet du rassemblement du 1er mai des mouvements Rezistans ek Alternativ (R&A) et Aret Kokin Nou Laplaz (AKNL), en collaboration avec plusieurs syndicats, notamment la General Workers Federation (GWF), à Pomponette. Yan Hookoomsing d’AKNL et Ashok Subron de R&A estiment que l’un des principaux endroits de loisir de la classe des travailleurs « est la plage, d’où l’importance de la protéger ». Après un vote à l’unanimité à l’issue du rassemblement, les activistes d’AKNL et de R&A ont démoli toutes les barrières en tôle érigées par les promoteurs du projet hôtelier à Pomponette. Des arrestations sont prévues aujourd’hui.

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Le rassemblement marquant les 80 ans de la fête du Travail à Pomponette s’est déroulé hier dans la convivialité. Toutefois, à la fin des discours, Stéphane Gua, de R&A, a déclaré que l’installation des barrières à Pomponette par les promoteurs du projet de l’hôtel Sheraton est « illégale », vu que leur bail n’est plus valide depuis novembre dernier. Les pique-niqueurs présents ont voté à l’unanimité pour démolir les barrières sous le regard impuissant de quelques policiers présents. Ces derniers ont dû solliciter du renfort ainsi que la Special Support Unit. Les activistes ont ensuite procédé à un “sit-in” dans la rue. Selon une source policière, Yan Hookoomsing pourrait être arrêté aujourd’hui. « La police n’a procédé à aucune arrestation hier. J’ai appris qu’elle voulait arrêter deux personnes qui participaient au “sit-in” mais qu’elle n’a pas réussi. Je suis chez une copine à Souillac en ce moment et deux véhicules de police sont garés devant la maison. J’ai appris que les policiers comptent m’arrêter aujourd’hui », affirme Yan Hookoomsing.
AKNL et R&A, ainsi que les syndicats présents sur les lieux, ont levé leur voix contre la privatisation des plages publiques. Ils estiment que les travailleurs « ont droit » aux loisirs et soulignent que les plages publiques « sont les principaux loisirs » des travailleurs. « Nous avons rassemblé des Mauriciens sur la plage de Pomponette pour dire haut et fort que les travailleurs sont avant tout des êtres humains. Ils ont droit à un style de vie décent et, pour cela, il faut qu’ils aient un salaire décent et qu’ils aient accès à leur héritage, c’est-à-dire les plages. Si les promoteurs sud-africains pensent pouvoir ériger des barrières pour séparer les Mauriciens de leurs plages, nous ne le permettrons pas. Ni Emmanuel Anquetil, ni Pandit Sahadeo, ni le Dr Maurice Curé, ni Anjalay Coopen n’ont enseigné cela », a affirmé Ashok Subron, estimant que les zones côtières, les plages et l’océan sont « les plus grandes richesses » de Maurice.

D’emblée, Ashok Subron soutient que les activistes ont adopté une déclaration baptisée « déclaration Pomponette », similaire à la déclaration 38 adoptée par la classe des travailleurs. « Nous demandons l’arrêt des projets de construction des hôtels, des Smart Cities et des villas pour des capitalistes comme Alvaro Sobrinho. Nous réclamons la mise sur pied d’une Coastal Land and Tourism Audit Commission pour revoir l’industrie touristique ainsi que les conditions de travail des employés d’hôtel », réclame-t-il.
Pour sa part, Yan Hookoomsing, d’AKNL, réclame entre autres « la reproclamation de la plage de Pomponette comme plage publique » et que le projet prévu sur cette plage « soit gelé ». Il poursuit : « 50 ans après l’indépendance de Maurice, il est temps pour le gouvernement de traiter les Mauriciens comme des humains et d’arrêter de soutenir les élites, les capitalistes et les milliardaires étrangers. Le pays n’appartient ni à Pravind Jugnauth, ni à Ivan Collendavelloo, ni à aucun autre politicien. Tous les gouvernements au pouvoir depuis 2000 ne font qu’offrir nos plages pour des constructions hôtelières. »
Concernant Pomponette, Yan Hookoomsing indique que le bail de la compagnie Clear Ocean « n’est plus valide » depuis le 7 novembre 2017. « Les promoteurs avaient jusqu’au 7 novembre 2017 pour démarrer les travaux de construction. Mais à ce jour, rien n’a été fait. Les promoteurs n’ont pas d’argent pour réaliser le projet. Nous soupçonnons même un blanchiment d’argent. Donc, selon la loi, le “lease agreement” a été annulé. Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas repris le terrain ? » se demande-t-il.


Subron met en garde le PM

Ashok Subron, de R&A, met en garde le chef du gouvernement à la suite des incidents survenus sur la plage de Pomponette hier. « Au lieu de mener une enquête sur les promoteurs du projet hôtelier à Pomponette, qui sont dans l’illégalité, il persiste et place nos activistes “Under house arrest”. Je lance un appel aux Mauriciens, les invitant à se lever et à venir soutenir les activités qui sont en train de défendre nos biens communs » , a déclaré Ashok Subron. Ce dernier indique que les activistes d’AKNL et de R&A ne font que mener « une action de désobéissance civile » inspirée de Mahatma Gandhi, Rosa Louise McCauley Parks et des femmes ayant brisé l’apartheid.

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