La publication des données concernant les réserves officielles du pays en devises étrangères (Gross Official International Reserves) par la Banque de Maurice cette semaine donne lieu à une vive polémique, voire confrontation, entre le MSM et le ministère des Finances.
En effet, selon les statistiques publiées par la Banque Centrale, les réserves officielles internationales brutes (GOIR) du pays s’élevaient à Rs 402,7 milliards (soit 8 512,2 millions de dollars) à la fin du mois de décembre 2024. Sur la base des importations de biens et de services pour l’année 2023, ces réserves représentaient 13,3 mois d’importations. En décembre 2023 les réserves s’élevaient à Rs 321,3 milliards (7,254 millions de dollars), l’équivalent de 10,6 mois d’importation.
Le secrétariat du MSM a, dans un communiqué, diffusé hier, exprimé sa satisfaction que « les chiffres officiels de la Banque de Maurice indiquent clairement que l’économie du pays est en bonne santé ». Le MSM dit accueillir positivement les derniers chiffres publiés par la Banque de Maurice pour l’année 2024. Il constate que les réserves en devises étrangères ont enregistré une hausse de plus de Rs 81 milliards de décembre 2023 à décembre 2024. Le MSM arrive à la conclusion que « les chiffres officiels de la BOM indiquent clairement que l’économie du pays est en bonne santé »
Au ministère des Finances, la réaction contre les commentaires du MSM a été vive hier soir. Un porte-parole du ministère a souligné que l’ancien gouvernement, qui a été désavoué par la population, entretient une vision biaisée de la situation monétaire et financière du pays.
À cet effet, le ministère cite le Statement of the Economy présenté par le Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, au Parlement. Ce dernier avait souligné à cette occasion que « the margin of manoeuvre of the Bank of Mauritius with regard to international reserves is limited” .
Le document indique que les chiffres officiels des réserves en devises étrangères publiés par la Banque de Maurice (8,4 milliards de dollars à la fin de novembre de l’année dernière) incluent des éléments qui n’appartiennent directement à la BOM dont la balance en devises étrangères des banques commerciales ainsi que les prêts contractés par la Banque de Maurice auprès des banques commerciales internationales.
« Il est faux de dire sur la base du montant des réserves en devises étrangères que l’économie du pays est en bonne santé », maintient-on du côté du gouvernement.