Depuis le début de cette semaine, le COP27, soit le sommet de Charm-el-Cheik, a pris son envol. Devant l’envergure des conséquences du dérèglement climatique que subit Planète Terre, les locataires auraient attendu un engagement plus décisif pour défendre et assurer la pérennité de ce qu’il existe des plus précieux pour l’Homme. Son environnement.
Une fois de plus encore, des intérêts à court terme, des préoccupations de bas étage et des problématiques mal-discernées, ont failli laisser un arrière-goût de déception à ce rendez-vous africain pour assurer un avenir moins compromis pour les générations à venir. Même s’ils ont fait le déplacement pour se retrouver entre le désert de la péninsule du Sinaï et la mer Rouge.
Certes, le ton et la teneur des interventions risquent davantage de se pencher sur le noir même si des nuances de gris seront de mise. Les plus cyniques trouveront à redire, croyant pouvoir balayer d’un revers de la main la psychose, s’apparentant aux prévisions alarmistes à la manière de la Population Bomb de Paul Ehrlich de 1968.
Bientôt 55 ans que ce professeur d’université de Stanford aux États-Unis et son épouse avaient alerté l’opinion en termes de famine et de catastrophe pour subvenir aux besoins élémentaires, soit la nourriture, d’une population mondiale, qui était alors de 3,5 milliards.
Aujourd’hui, le monde est sur le point de passer la barre de huit milliards habitants. Les hypothèses catastrophistes du couple Ehrlich sont loin encore de se matérialiser. Au début du XXIe siècle, dressant le constat de son travail, le professeur de Stanford trouvait que « my book alerted people to the importance of environmental issues and brought human numbers into the debate on the human future ».
Au-delà de l’urgence climatique, archi-rappelée que ce soit dans des études ou des actions, les unes aussi spectaculaires que les autres, des militants pro-environnement, le COP27 de Charm-el-Cheikh met l’accent sur un enjeu de taille, à savoir que la transition écologique a un prix des plus astronomiques que le monde a besoin de consentir de payer.
Mais sur le plan planétaire, le slogan Polluters Pay se présente dépouillé de son essence. L’exemple flagrant demeure le sort qui est réservé aux Petits États Insulaires en Développement (PEID), dont l’île Maurice, avec le taux de pollution très faible comparativement aux nations industrialisées. Mais ces îles ne sont nullement épargnées des répercussions des phénomènes climatiques de plus en plus dévastateurs. Le coût de reconstruction est des plus onéreux.
Ces PEID sont déterminés à assurer la transition nécessaire et ont déjà prévu des objectifs encore plus ambitieux. Dans le cas de Maurice, la note de ces engagements se monte à 6,6 milliards de dollars américains (Rs 300 milliards). De cette somme, quelque Rs 200 milliards devront être sous forme de soutien financier de la communauté internationale.
Mais les indications de ces sources de financement – l’on ne parle pas de confirmation des bailleurs de fonds – se font toujours attendre. Ce n’est pas seulement le cas de Maurice. Et encore moins un hasard qu’une économie du calibre de l’Afrique du Sud dénonce les promesses non tenues des pays riches.
À la veille de l’ouverture de ce COP27, le président sud-africain dénonce : « Nous avons besoin de financements beaucoup plus importants que ce qui a été mis sur la table ». Le bilan de Met Lame Dan Pos est des plus pauvres du côté des riches.
Mais pire est la sourde oreille de ces plus grands pollueurs à la demande des pays les plus exposés aux vicissitudes climatiques pour des financements au titre des « pertes et dommages ». Même le président français, Emmanuel Macron, est réfractaire à cette initiative susceptible de soulager les quelque trois milliards d’habitants vivotant dans ces pays vulnérables.
Pourtant, pour garantir le Business des marchands d’armes, qui font de très bonnes affaires avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les cordons de la bourse sont déliés avec une facilité déconcertante. Des 105 milliards d’euros d’aide promise à l’Ukraine, quelque 41 milliards sont consacrés aux dépenses militaires, pour la période allant du 24 janvier au 3 octobre dernier.
Ces obus d’artillerie, ces mines anti-blindés opérées à distance, ces armes anti-chars ou encore ces véhicules Humvees de transport militaire ne serviront qu’à détruire, défigurer, voire même raser l’environnement. Alors que pour lutter contre le dérèglement climatique, l’on est sourd, aveugle et muet…