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PNQ : Mireille Martin acculée par l’Opposition qui réclame sa démission

La ministre de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être familial, Mireille Martin, a passé un mauvais quart d’heure au Parlement ce matin, acculée par l’Opposition, dont le leader, Alan Ganoo, a réclamé sa démission. Les travaux parlementaires ont commencé avec une dizaine de minutes de retard aujourd’hui. La ministre Mireille Martin est arrivée dans l’hémicycle vers 11 h 41, en même temps que le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Dans sa réponse, la ministre a reconnu qu’elle avait été informée par une personne, voulant garder l’anonymat, de la situation au foyer Namasté depuis juin 2012, après avoir reçu une lettre anonyme. Elle a observé que la personne a confirmé toutes les accusations formulées dans la lettre anonyme, mais a toutefois refusé de faire une déposition à la police. Elle a affirmé que les enquêtes menées par son ministère et la police à la demande de l’Ombudsperson n’avaient rien donné. Elle devait par la suite affirmer qu’aussitôt que l’enfant concerné a accepté de faire une déposition à la police, son ministère a agi promptement en ordonnant la fermeture du centre et en transférant les enfants dans d’autres centres dans les plus brefs délais. Elle a aussi reconnu que le foyer Namasté opérait sans Residential Care Home Permit jusqu’à sa fermeture. À la suite d’autres questions du leader de l’Opposition, il ressort que l’enfant a été abusé pour la première fois en décembre 2010. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui assistait à la séance de PNQ, a répondu aux questions qui lui étaient adressées. Il a quitté le pays en début d’après-midi pour Londres en vue d’assister aux funérailles de Lady Margaret Thatcher prévues demain.
Dans sa question, le leader de l’Opposition avait demandé à la ministre Mireille Martin si concernant le Foyer Namasté elle peut dire si l’ancien directeur adjoint a été arrêté à la suite d’allégations d’abus sexuel sur un jeune résident et d’indiquer si elle a reçu des informations venant de différents quartiers à l’effet que l’enfant a été abusé bien avant et de donner les raisons pour lesquelles les mesures n’ont pas été prises en vue d’assurer la protection de l’enfant et des autres résidents.
Alan Ganoo a aussi demandé à la ministre de dire quelles sont les actions qui ont été prises à la suite des recommandations de l’Ombudsperson for Children dans son rapport annuel 2011-2012 concernant le manque d’aménités et de conditions hygiéniques dans le Foyer Namasté et d’indiquer les endroits où les résidents du foyer ont été transférés et les mesures additionnelles de protection qui ont été prises.
Dans sa réponse, Mireille Martin a dit qu’elle a été informée par la police que le cas allégué d’abus sexuel a été rapporté par un mineur âgé de 14 ans et qui réside actuellement au CEDEM et qu’un éducateur travaillant à temps partiel dans le Foyer Namasté a été arrêté à Eau-Coulée le 9 avril dernier. Elle a expliqué que le 5 juin 2012, son ministère a reçu une lettre anonyme concernant les cas allégués d’abus sexuels sur les enfants dans le Foyer Namasté. La lettre précisait qu’un mineur pouvait donner des informations à ce sujet. Malgré le fait que la lettre était anonyme, le ministère a agi promptement et a enlevé l’enfant du centre le 6 juin 2012 pour être placé au centre La Colombe à Quatre Bornes. Le traitement et le soutien appropriés lui ont été accordés de manière à ce qu’il puisse donner des détails sur n’importe quel incident ayant trait aux abus sexuels. Le psychologue qui s’occupait de l’enfant a indiqué que celui-ci ne donnait aucun signe pouvant révéler une forme d’abus. En septembre, l’enfant a été transféré au CEDEM afin de poursuivre sa thérapie par des sessions de traitement psychologique. Parallèlement, une enquête discrète a été initiée par les officiers du ministère. Mireille Martin a expliqué que depuis juin le foyer a été suivi systématiquement par la CDU, la police et la brigade pour la protection des mineurs.
Enquête
La ministre a aussi indiqué que le 12 juin 2012 elle a reçu en présence de son secrétaire permanent une femme qui a voulu garder l’anonymat pour l’informer qu’elle suspectait que le directeur du Foyer Namasté abusait sexuellement des enfants. « Je lui ai demandé de rapporter cette affaire à la police immédiatement afin de permettre à la CDU de mon ministère, avec l’aide de la police, d’initier une enquête aux termes de la Child Protection Act. Elle a refusé de le faire ». L’Ombudsperson for Children s’est également intéressé à cette affaire et a demandé à la police de faire une enquête à ce sujet. En septembre 2012 la police a informé l’Ombudsperson que tous les mineurs « are happy at the centre and have never been victims of any forms of abuse and no suspected behaviors of M.J.A. A and M.S. S were noticed. Nobody also came to report any case of sexual abuse by the Officer in Charge of Foyer Namasté ».
À la suite d’allégations publiées dans la presse en mars 2013, Mireille Martin affirmé qu’une enquête a été effectuée dans tous les foyers situés aux Plaines-Wilhems y compris Namasté qui était sous surveillance. En juin 2012, le directeur du foyer a été informé des allégations faites contre des employés de son centre. Il aurait affirmé être au courant des allégations faites contre lui mais les a démenties. À la suite de cette rencontre un des volontaires a été renvoyé. « The Director informed that he usually brings children on educational tours and on special occasions such as birthdays and Christmas, to his home with a view to facilitating the rehabilitation process », a dit la ministre. La HCDU lui a donné un avertissement contre de telles pratiques qui sont illégales et il a promis de suivre les instructions. La ministre a expliqué qu’à la suite des informations à l’effet que de telles pratiques étaient en cours dans d’autres centres, son ministère a dressé une liste de ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire pour tous les centres en novembre 2012.
Mireille Martin s’est également appesantie sur les mesures qui ont été prises par son ministère. Elle a aussi révélé que le 24 mars 2013, à la suite des recommandations d’un comité interministériel, trois pensionnaires de l’hôpital Brown-Séquard ont été envoyés au Foyer Namasté. « The rationale of committee being that the children had to go back to the respective institutions where they were originally committed. In the light that no formal accusation had been leveled on the Foyer and noticeable improvement done with respect to la “prise en charge” at the Foyer Namasté, our Ministry did not raise any objection thereto », a dit la ministre. Elle a aussi expliqué qu’à la suite des recommandations de l’Ombudsperson for Children des mesures correctives ont été prises.
Finalement, la ministre a affirmé qu’à la suite de la suspension du Foyer Namasté comme “Place of Safety” à partir du 11 avril dernier, des dispositions ont été prises pour le transfert de 30 enfants du foyer à d’autres endroits « to prevent tampering with evidence in connection with the investigation of the alleged sexual abuse case ». Les noms des foyers concernés n’ont pas été donnés pour des raisons de sécurité.
La ministre a expliqué que le transfert des enfants a été effectué par le personnel de la CDU avec l’aide de la police, du ministère de la Santé et de celui de la Sécurité sociale.
Alan Ganoo : La ministre a fait allusion à la lettre anonyme reçue en juin 2012 dans laquelle des allégations concernant des abus sexuels sont formulées. Est-ce que le nom de l’enfant qui a fait une déclaration à la police y figurait ?
Mireille Martin : Oui.
Alan Ganoo : La lettre avait donc mentionné le nom de l’enfant un an auparavant ?
Mireille Martin : Oui.
Alan Ganoo : À quelle date le délit a-t-il été commis ?
Mireille Martin : L’enfant n’a pas donné de date particulière.
Alan Ganoo : À ma connaissance il a été commis le 31 décembre 2010.
Mireille Martin : Aucune date n’a été communiquée à la police.
Allégations
Répondant à d’autres questions d’Alan Ganoo concernant le fait que l’enfant ait été abusé depuis décembre 2010 et que cela a été dénoncé dans la lettre anonyme, Mireille Martin a affirmé qu’elle ne pouvait se baser sur des allégations et que l’enfant n’a pas donné la date exacte à laquelle il a été abusé.
Alan Ganoo : le 31 mars dernier dans une déclaration à la presse vous avez nié catégoriquement qu’un enfant résidant au foyer Namasté ait été abusé sexuellement. Peut-on dire que votre ministère n’a pris aucune mesure pour protéger les enfants de ce foyer ?
Mireille Martin : J’ai donné cette réponse sur la base des enquêtes effectuées par l’Ombudsperson for Children, par rapport aux informations recueillies par le CEDEM et par rapport à la CDU.
La ministre a expliqué qu’il n’est pas juste de dire que l’enfant est resté “inattended” et qu’aussitôt que des informations concernant des allégations d’abus sexuels ont été obtenues, des mesures ont été prises.
Alan Ganoo : Rita Venkatasamy du CEDEM affirme que les révélations faites par l’enfant sont choquantes et ne peuvent pas avoir été inventées ?
Mireille Matin devait répondre que c’est la raison pour laquelle une déclaration a été faite immédiatement à la police.
Alan Ganoo a retracé le cours des événements pour accuser finalement la ministre d’avoir « failed to protect the children ». À quoi la ministre a répondu avoir tout fait pour que la personne anonyme qui était venue à sa rencontre fasse une déposition à la police. « Je ne pouvais rien faire face à des accusations qui étaient unsubstansiated ».
Alan Ganoo : Est-ce que la ministre ne sait pas qu’il est illégal que les enfants quittent le foyer même pour des educational purposes ?
Mireille Martin a expliqué qu’une fois que son ministère a été informé de la situation un avertissement a été donné au directeur du foyer, qui a affirmé qu’il n’était pas au courant de cela.
À la suite d’autres questions, la ministre a reconnu que le Foyer opérait sans Residential Home Care Permit.
Lysie Ribot, Arianne Navarre-Marie, Françoise Labelle et Pravind Jugnauth sont revenus sur les raisons pour lesquelles la ministre n’a rien fait malgré la lettre anonyme et la rencontre avec une personne qui a confirmé tout ce que contenait la lettre. La ministre a observé qu’elle ne pouvait rien faire sans preuves.
Finalement, Alan Ganoo a demandé que tenant en compte la façon dont ce dossier a été traité, la ministre devrait soumettre sa démission. Mireille Martin a donné une réponse inaudible en raison du bruit fait par l’opposition pour demander sa démission.

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