La BoM procède à l’incorporation de la MIC pour traduire dans la réalité l’un des aspects majeurs de la COVID-19 Omnibus Act votée vendredi dernier
À fin mars, les Assets de la BoM étaient de Rs 283,8 milliards, dont Rs 276,6 Mds sous forme de Foreign Assets et des réserves de Rs 7,8 Mds
La décision a été entérinée à la Bank of Mauritius Tower en vue de procéder à l’incorporation de la Mauritius Investment Corporation (MIC) dans le cadre de l’opération d’Helicopter Money avec la pandémie de COVID-19. Cette nouvelle corporation, susceptible d’échapper à la Close Scrutiny de l’Assemblée nationale, se présente comme l’un des « most powerful investment arm » du gouvernement pour le sauvetage des entreprises stratégiques en situation de détresse au vu des répercussions sur le plan économique et des affaires du Lockdown de ces 60 derniers jours et des conséquences de la crise économique. À ce jour, l’une des rares indications officielles de cette initiative découlant des amendements apportés à la Bank of Mauritius Act sous la COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Act, consiste en une Request for Proposal pour la conception d’un logo de la Mauritius Investment Corporation, une filiale de la Banque centrale.
Force est de constater que cet appel de Request For Proposal n’a été posté sur le site web de la Banque de Maurice que l’espace d’un après-midi. En effet, dès le début de la soirée il n’y avait plus de trace de ce Notice en date du 21 mai. Difficile à identifier les raisons derrière ce « mete-tire » du côté de la Banque de Maurice même si les indications sont que de laborieuses tractations sont en cours en vue de définir le mandat et les paramètres d’opérations de la Mauritius Investment Corporation au regard des avoirs des plus importants conglomérats paralysés financièrement, avec « zéro revenu » ces derniers mois.
La Request for Proposal du logo de la Mauritius Investment Corporation à l’intention des concepteurs artistiques stipule que « the Mauritius Investment Corporation (MIC) will support and accelerate the economic development of Mauritius; assist systemically large, important and viable corporations or companies incorporated in Mauritius which are financially distressed as a result of COVID-19 pandemic; conduct effective management of assets under its administration; and invest the assets under its management to support higher long-term growth, amongst others ».
Tout en soulignant que « the customised logo should convey the essence of the Mauritius Investment Corporation », la Banque de Maurice a fixé au lundi 8 juin à 15 heures la date limite de la soumission des propositions, devant rester valides pour une période de 120 jours à partir de cette dernière date. Mais compte tenu de la décision de la Banque de Maurice d’enlever en début de soirée ce Notice de la rubrique des Latest News sur son Website, il est difficile à dire si le projet de logo tient toujours la route.
À ce stade, très peu d’informations ont transpiré officiellement de la BoM Tower au sujet de la mise en place de la Mauritius Investment Corporation. Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes indiquent que des séances de travail se sont succédé à un rythme accéléré ces derniers jours pour arrêter le Modus Operandi de cette opération de sauvetage, notamment l’opération Helicopter Money post-COVID-19.
En contrepartie à une assistance financière, allant des fois au milliard, en faveur des entités stratégiques dans le privé, la Banque de Maurice prévoit au moins une participation au capital sous forme d’Equity avec ou sans contrôle du Board. Ce Warehousing participatif de la Banque centrale arrivera à terme une fois que la société aura remboursé les avances consenties par la Mauritius Investment Corporation.
À l’hôtel du gouvernement, et surtout du côté de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, ce volet est une condition Sine Qua Non pour éviter une répétition des épisodes de Ram Mardemootoo ou de Jean Suzanne sous les Stimulus Packages de la crise financière de 2008. Mais dans le privé, les avis sont partagés par rapport à ces « Conditionalities even if beggars can’t be choosers », comme va l’expression.
Ce volet d’Helicopter Money, qui a suscité des débats passionnés au début de la pandémie de coronavirus, fait partie des trois missions confiées à la Banque de Maurice par la COVID-19 Omnibus Act. Outre le pouvoir attribué à la Banque centrale « to invest, with the approval of the Board, such amount of the official foreign reserves as the Board may determine in any corporation or company set up for the purpose of facilitating economic development », les deux autres portent principalement sur un soutien sans limites « to grant such amount to Government as the Board may approve to assist it in its fiscal measures to stabilise the economy of Mauritius” et aussi que “the Board may, on account of the COVID-19 virus having a negative impact on the economy of Mauritius, approve such grant from the Special Reserve Fund to assist Government in its fiscal measures to stabilise the economy of Mauritius ».
Lors des débats à l’Assemblée nationale en fin de semaine dernière, ces nouvelles attributions sont contestées par l’opposition, qui y voit une mise sous tutelle de l’indépendance de la Banque centrale. Avec la promulgation dès le week-end de cette loi, pilotée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, le COVID-19 War Chest à la Banque de Maurice pour juguler les effets de l’ECO-VID-20 se décline comme suit à fin mars :
Foreign Assets : Rs 276,6 milliards sur un montant total de Rs 283,8 milliards
Gold Deposits de Rs 25,4 milliards
Cash and Cash Equivalent de Rs 70,8 milliards et
des réserves de Rs 7,8 milliards.