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PÉAGE : Allégations de pots-de-vin à l’ICAC

Le contrat de Rs 30 milliards du Road Decongestion Programme, comprenant la mise en place et la gestion du Toll Road Network (péage) et la construction du Harbour Bridge enjambant la rade de Port-Louis, continue à susciter des controverses. De graves allégations de pots-de-vin formulées dans une correspondance adressée au directeur général de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) sont venues se greffer sur le litige au sujet des procédures adoptées pour le choix de Most Preferred Bidder porté devant l’Independent Review Panel, instance émanant de la Public Procurement Act. Des copies de ces allégations ont également été adressées au président de la république, Kailash Purryag, au Premier ministre, Navin Ramgoolam, au vice-Premier ministre et ministre de l’Infrastructure publique, Anil Bachoo, et au commissaire de police, Dhun Iswur Rampersad.
L’auteur de ces allégations se présente comme étant le confident d’un haut responsable, dont la mutation avait été décidée et mise à exécution à la fin de l’année dernière. « C’est avec beaucoup d’amertume et de rancoeur qu’il a accepté sa mutation en décembre et il était très fâché sur les gratuités prévues pour le gros chantier de décongestion des routes », écrit le Whistleblower avant de s’attaquer aux allégations de bribery.
A ce titre, la lettre de dénonciations évoque trois présumées promesses de pots-de-vin en citant des noms des bénéficiaires, soit 650 000 euros chacun à deux des cadres mauriciens impliqués dans les procédures initiées pour le Request For Proposal (RFP) pour le projet de péage et de Harbour Bridge, piloté par la Road Development Authority sous le Public Private Partnership (PPP). La troisième promesse porte sur le versement d’un pot-de-vin de deux millions d’euros à un ressortissant étranger. Les dénonciations portent sur une somme de 3,3 millions d’euros, soit autour de Rs 120 millions
Dans un des deux cas concernant les cadres mauriciens, la lettre fait état d’un déplacement à l’étranger en début d’année d’un des deux en vue « de prendre une partie des gratuités totalisant 650 000 euros ». En conclusion, l’auteur de la lettre s’adresse au directeur de l’ICAC réclamant l’ouverture d’une « enquête sur ce cas très grave de corruption ».
A ce stade, très peu d’indications ont transpiré du côté de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) quant à la possibilité qu’un exercice préliminaire d’Intelligence Gathering a été initié en vue de procéder à la vérification du bien-fondé de la teneur de la lettre anonyme dénonçant les dessous d’un des plus importants contrats d’infrastructure alloués par le gouvernement.
Ces allégations viennent s’ajouter au malaise, qui a surgi depuis novembre de l’année dernière et entourant les procédures pour le choix de Most Preferred Bidder pour l’allocation du Road Decongestion Programme. Une première tentative d’émettre la lettre de Most Preferred Bidder avant la fin de novembre avait rencontré une forte opposition d’une aile à l’hôtel du gouvernement.
Finalement, cette étape n’avait été franchie que pendant la période des fêtes de fin d’année. Le consortium GroupFive/Strabag, qui a été écarté de l’exercice au profit de celui de Colas/Bouygues a eu recours à un premier Challenge aux termes des dispositions de la Public Procurement Act avant de saisir l’Independent Review Panel pour contester le choix de la Road Development Authority et du Central Procurement Board.
Pour sa part, la Road Development Authority soutient que la démarche de GroupFive/Strabag avec le gel des procédures ordonnées par l’IRP est prématurée car « at this point in time, there has been no award of contract ».

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