Ce bâtiment historique, qui faisait autrefois la fierté du village, est tombé en décrépitude au fil des années. Au grand dam des habitants du village, qui rêvaient de voir cette ancienne maison coloniale, ayant appartenu à sir Virgil Naz, être inscrite comme patrimoine national. Dans le dernier budget, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui représente la circonscription de Rivière-des-Anguilles/Souillac (No 13), a annoncé que le Château Bénarès serait rénové en partenariat avec le privé, pour un développement commercial.
Il est parfois bon d’avoir un ministre des Finances comme député de sa circonscription. Les habitants de Bénarès viennent d’en faire l’expérience. Après de nombreuses années à crier dans le désert pour sauver la maison coloniale, qui faisait la fierté du village, ils ont enfin été entendus. En effet, Renganaden Padayachy, a annoncé que le Château Bénarès serait enfin rénové, et ce, en collaboration avec un partenaire du privé, dans un but commercial.
Tamadiron Anamalay, le président du village, est aux anges. Il se réjouit que l’appel des habitants de Bénarès ait enfin été entendu. « J’étais déjà président du village en 2001 et, à maintes reprises, j’ai demandé que le château soit rénové et placé sur la liste du patrimoine national. Mais il n’y a rien eu. Je peux vous dire que cette fois, tous les habitants sont ravis de la décision du ministre des Finances. »
Quant au type de projet qui pourrait être appliqué, Tamadiron Anamalay indique qu’une salle de fêtes aurait été utile pour les habitants, tout en reconnaissant qu’un projet touristique serait aussi adapté avec la belle plage de Bénarès à proximité. Pour comprendre la joie des résidents de ce village du sud, il faut revenir sur l’histoire du château et de sa dégradation au fil des années. Cette maison coloniale, avec ses marches en pierres impressionnantes, avait été construite en 1863. Elle avait été la résidence secondaire de sir Virgil Naz, grand propriétaire sucrier de l’époque.
De par son imposante structure au milieu des champs de cannes et du camp sucrier, les habitants du village lui avaient donné l’appellation de « château ». Malheureusement, cette résidence, passée sous la responsabilité de l’État, est tombée en décrépitude au fil des années. La toiture en bardeaux avait fini par céder, les portes et fenêtres en bois massifs par tomber et… les plantes filantes, par envahir la structure.
Pourtant, à un certain moment, vers 2010, le gouvernement avait bien un projet en vue de réhabiliter la maison coloniale. L’idée était d’y abriter un centre du MITD. Mais en dépit d’un panneau annonçant les travaux, le projet ne s’est jamais concrétisé.
Le village est cependant chargé d’histoire et mérite d’être revalorisé. Outre le château, on y retrouve ainsi une ancienne sucrerie, dont il ne reste que la cheminée, inscrite comme patrimoine national. Celle-ci avait été construite par des colons français, qui l’avaient baptisée Bénarès, en l’honneur du village indien où ils avaient travaillé. Et si on continue la route passant devant l’ancienne sucrerie et entre les champs de cannes, on arrive à la belle plage de Bénarès, témoignage de la beauté du sud sauvage.
Autant d’atouts autour du château que le gouvernement, avec l’aide de son partenaire privé et des collectivités locales, pourra sans doute exploiter.