Plus que de participer aux Jeux Olympiques, mon plus grand rêve c’est de voir les shelters se vider
Adoptée à l’âge de 4 ans, Malaika livre son témoignage sur sa vie de famille, ses joies d’enfant, ses ambitions… Et surtout elle revient sur son espoir que sa chance bénéficie à davantage d’enfants mauriciens, avec une future loi attendue depuis plusieurs années déjà. Du haut de ses 10 ans, elle a pris l’initiative d’écrire pour partager sur ce sujet qui lui tient particulièrement à cœur.
Je me sens sûrement bien mieux aujourd’hui que si j’étais restée au shelter. Je me sens aimée. J’ai deux parents. Un papa et une maman. Je me sens aimée non seulement par mes parents, mais aussi par mes frères, mes dadis, mes dadas, mes tatis, mes tontons, mes cousins, mes cousines… J’ai une vraie famille. Une grande famille. Et aussi deux chiens, et de nombreux amis à l’école, aux scouts, à la musique, au club de natation, au catéchisme…
Je vais dans une très bonne école avec beaucoup de gens qui m’aiment : mes institutrices, la directrice, les conseillers principaux d’éducation, la professeure de sport… Je me sens bien entourée et valorisée. J’ai aussi la chance de voyager. J’ai déjà visité La France et Rodrigues. Bientôt j’irai aux Jeux Olympiques à Paris, comme spectatrice. Et un jour, j’espère comme athlète. Natation, football, basket, tennis… tous les sports me passionnent !
Plus que de participer aux Jeux Olympiques, mon plus grand rêve c’est de voir les shelters se vider. Se vider de tous les enfants. Tous ceux qui ne pourront jamais retourner vivre dans leurs familles biologiques. J’attends une nouvelle loi. Une loi qui encourage des familles à accueillir et adopter des enfants même grands. Sinon tous ces enfants auront un jour 18 ans et se retrouveront à la rue… Je pense aussi aux enfants handicapés. Ils devraient avoir la chance d’être adoptés en priorité. Merci d’avoir lu mon texte jusqu’au bout et merci à Forum de porter ma voix jusqu’aux oreilles des personnes qui décident dans ce pays pour l’avenir des enfants.
Malaika, 10 ans.