La Parliamentary Question de la Deputy Chief Whip, Joanne Tour, au sujet de la présence illégale du député Eshan Juman dans l’enceinte portuaire en janvier 2021, a ouvert la voie à une attaque préliminaire à l’encontre du Directeur des poursuites publiques, Rashid Ahmine. Ce dernier avait décidé, suite à l’enquête de la police dans cette affaire, de ne pas instruire de procès au criminel à l’encontre du député de l’opposition. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a, semble-t-il, pris ombrage de cette démarche et ne s’est pas épargné pour cibler directement le DPP.
D’ailleurs, c’était la seule interpellation du Prime Minister’s Question Time, avec une réponse liminaire, lue par le Leader of the House pendant 22 minutes. L’on notera que les tentatives des députés travaillistes pour placer une interpellation supplémentaire, notamment de Patrick Assirvaden, ont été vaines. Le Speaker, Sooroojdev Phokeer, a fait la sourde oreille, comme ce fut le cas lors de la remarque d’Eshan Juman à l’effet « mo dakor mo ti laba. Mo pa ti ena permi ; me mwa mo pa’nn kokin sak Louis Vuitton ». Une pique qui aurait fait mouche.
Pravind Jugnauth s’est demandé pourquoi dans le cas d’Eshan Juman, le DPP a, le 23 juin dernier, choisi de ne pas aller de l’avant avec des poursuites alors que selon les informations qui lui ont été communiquées par la police, il y avait pas moins de deux délits selon les dispositions découlant des Regulations 226(1)(a) et (b) et aussi 252(1) de 2005 de Port (Operations and Safety).
« Given that the Port Area is a security restricted area, entering such a restricted area without a valid authorisation is considered as a very serious offence which warrants exemplary sanction. Nobody has the right to go against the laws of the land. That is the sacrosanct principle that should govern our actions at all times », s’insurge le Premier ministre en brandissant un volumineux dossier en faisant état de Case File.
. Pravind Jugnauth a fait état aussi d’un commentaire publié sur Facebook à l’époque dans lequel Eshan Juman reconnaissait d’avoir pris le risque de poursuites en ayant accès illégalement dans une Restricted Area du port. « Such confessions are in defiance of the relevant laws of Mauritius. It is also in defiance of the authorities and institutions of this country. Yet it has been decided that there would be no prosecution against him », a-t-il ajouté le PM, en laissant cela au bon jugement de la population.
Le Leader of the House estime que toutes les preuves étaient « damning » contre le député de l’opposition. Il a mis l’accent sur le fait que tous les cas semblables à celui de Juman avaient été déférés en Cour « except for only one ». « I am stating the facts. Where is the aspersion ? », a répliqué Pravind Jugnauth au chef de file du PTr, Arvin Boolell, qui insinuait que le chef du gouvernement était en train de « cast aspersions » sur le bureau du DPP. Pravind Jugnauth dit croire que tous les citoyens du pays sont égaux en face de la loi. Il dit avoir noté que dans des cas précédents, surtout des affaires High Profile et politisées, le DPP avait émis des communiqués pour expliquer ses décisions notamment dans les cas de Medpoint, Betamax ou encore de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam. « The advice that was tendered on the 23rd of June 2023, more than a year later, was a mere no further action. That’s it », a-t-il dit.