Organisme d’État : SBM et MIC se disputent la palme des dérives de gestion

Audit des secrets de la boîte de Pandore de la filiale de la BoM, soit Rs 56,8 milliards à 60 entités sous le couvert de Covid-19
SBM : Main-mise du PMO sous Jugnauth, avec des Retainer and Legal Fees variant de Rs 500 000 à Rs 800 000 mensuellement par conseil légal attitré sans compter des salaires pouvant atteindre jusqu’à Rs 3 millions par mois

- Publicité -

Avec l’entrée en fonctions du nouveau gouverneur de la Banque de Maurice, Rama Sithanen, depuis samedi dernier, l’attention demeure braquée sur les dessous des opérations de la Mauritius Investment Corporation Limited (MIC), la filiale de la Banque de Maurice, qui n’a jamais bénéficié des faveurs du Fonds monétaire international (FMI).

Sur une enveloppe d’un peu plus de Rs 82 milliards en devises étrangères, la MIC avait déjà au 30 septembre dernier déboursé la somme de Rs 56,8 milliards en faveur de 60 entités. Des premières analyses indiquent que le feuilleton de cet audit ne se déclinera pas sans surprise. Toutefois, avec une série de dénonciations de la mainmise du Prime Minister’s Office sous Pravind Jugnauth à différents niveaux, la State Bank of Mauritius est en mesure de rivaliser avec la MIC pour la palme de dérives en matière de gestion des affaires avec des rebondissements en tous genres.

Du côté de la Bank of Mauritius Tower, l’exercice d’état des lieux a déjà été enclenché sous le Stewardship de Rama Sithanen avec pour principal souci d’éviter des écarts ou infractions sous les dispositions de la Bank of Mauritius Act. Toutefois, ce qui est du domaine public est plus qu’évident. La MIC a déjà déboursé la somme de Rs 56,8 milliards sous les Rs 82 milliards en faveur de 60 entités économiques, présentées comme étant stratégiques pour l’économie.

Les Term Sheets établis lors des procédures préliminaires devront déboucher sur une classification des bénéficiaires dans les colonnes chatwa et non-chatwa. Puis interviendra la question du servicing de ces soutiens financiers accordés sous Covid-19 à ces sociétés d’affaires. Parmi se trouvent de grosses, voire de très grosses pointures, brassant des chiffres d’affaires par dizaines de milliards et réalisant des profits par centaines de millions.

La répartition officielle indique que le secteur du tourisme s’est approprié d’une somme de Rs 17,8 milliards, représentant 31% ou encore Rs 26 milliards à des Miscellaneous, dont Rs 25 milliards à la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, sans compter Rs 3,2 milliards pour la manufacture, Rs 8,3 milliards à l’Agriculture et Rs 1 milliard au secteur foncier. Le choix des compagnies et les critères adoptés pour identifier des opérateurs économiques revêtiront un attrait particulier. « Nous ne devrons nullement anticiper les conclusions de cet audit, même si elles sautent déjà aux yeux. D’ailleurs, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a annoncé que les rapports seront rendus publics », fait-on comprendre en ce début de semaine avec le Chief Executive Officer, de la Mauritius Investment Corporation, Jitendra Bissessur déjà Out of Bounds.

Par contre, du côté de la State Bank of Mauritius, les révélations et dénonciations, qui circulent sur les réseaux sociaux, sont autant inquiétantes quant aux pratiques en vigueur. « Massive high pay recruits from MCB following Raoul Gufflet joining SBM Group as CEO. These recruits hold high level positions in the SBM Group », dénonce-t-on à la manière des Missie Moustass Leaks, toutes proportions gardées. Des noms de ces recrues sont jetés en pâture alors que les salaires au Top Management varient dans la fourchette de Rs 1 million à Rs 3 millions par mois.

« All recruitments are vetted at PMO before onboarding. Several recruitments have been effected without any advert (neither internal nor external ) since 2021 », ajoute-t-on en affichant des Retainer and Legal Fees variant de Rs 800 000 à Rs 500 000 par mois en faveur des conseils légaux, dont il n’est pas difficile à deviner les noms, identités ou encore les sphères d’influence politique.

Depuis 2021, la State Bank of Mauritius a consacré une enveloppe d’un peu plus de Rs 1 milliard pour l’exécution de travaux de rénovation dans 41 succursales, y compris celles de Rodrigues. So far so good. Mais les Insiders s’interrogent sur les consultants pour ces travaux, qui avaient également assuré ceux dans une résidence à Angus Road, avec pour conclusion que « both Stephen and Kala are in inner circle or orange. »

Le traitement de faveur accordé au groupe Maradiva est également bien catalogué dans la liste. Les Whistleblowers prennent le soin de ne pas enfreindre le secret bancaire en évitant de révéler des chiffres des transactions opérées mais en affirmant tout simplement « restructuring after restructruring… Endless times and debts increasing year on year, no ground at justifying increase year-on-year and additional funding but yet there is no salvage plan except disposal of the hotel. »

Et dans tout cela, comment oublier la dernière vague de promotions, survenue à la veille des dernières élections générales, soit le mois dernier, tous des proches du MSM, avec l’ombre de Raj Rampertab, Chairman du Nomination and Promotion Sub Commiittee, planant sur l’exercice.

Se signale également l’ancien Top Chef de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, Rakesh Gooljaury, de son sobriquet Missie Aste Vande ou Marsan Mervey avec des facilités bancaires allant jusqu’à Rs 400 millions pour les Labels de luxe qu’opère la main droite du beau-frère de l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -