À peine la réponse arrogante du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, au sujet du variant Omicron, bouclée, que Paris a administré une claque à Port-Louis, sous la forme d’un coup de massue par extension à l’industrie du tourisme. En l’absence du Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, parti lundi en mission officielle pour participer au sommet de la United Nations World Tourism Organisation à Madrid, rares étaient les sources à vouloir s’aventurer pour commenter les conséquences du classement depuis hier de Maurice en tant que destination classée dans la liste « rouge écarlate ».
Cette liste « rouge écarlate » vise à permettre aux Français de distinguer les pays où l’épidémie est particulièrement active et les variants présents. En l’occurrence, elle comptera sept pays d’Afrique australe, l’Île Maurice, la Zambie, et le Malawi, soit au total dix pour l’instant. À Maurice, l’autre appréhension demeure l’effet domino de cette décision du gouvernement français au sein de l’Union européenne et de la Grande-Bretagne vu le potentiel en matière de marchés pour le tourisme.
Ainsi, après les délibérations du conseil des ministres en France, le porte-parole du gouvernement Castex, Gabriel Attal a annoncé un durcissement prochain des restrictions de voyage hors Europe et dans l’Europe, y compris pour les 90 % de Français vaccinés. Ainsi, au terme de ce classement dans la catégorie « rouge écarlate », les Français sont jusqu’à nouvel ordre interdits d’effectuer des voyages à Maurice.
« Nous avons des alertes sérieuses sur la circulation du variant Omicron […] Seules les personnes de nationalité française, ressortissants européens, les personnels diplomatiques et navigants pourront rejoindre la France depuis ses dix pays », a annoncé, hier, le secrétaire d’État auprès du Premier ministre français, Gabriel Attal.
« Nous créons une nouvelle catégorie de pays, rouge écarlate, pour les pays plus à risque, notamment avec la présence du variant Omicron. Cette catégorie intégrera les sept pays d’Afrique australe, mais aussi l’Île Maurice, la Zambie, et le Malawi. Pour ces pays et les déplacements, un cadre strict et drastique est mis en place. Seules les personnes qui sont de nationalité française, ressortissant européen, les personnels diplomatiques et navigants pourront rejoindre la France », a-t-il précisé.
Avec cette annonce, la France suspend provisoirement les départs d’avion vers Maurice. Le porte-parole du gouvernement français l’a d’ailleurs indiqué qu’« il n’y aura pas de déplacements autorisés à des fins professionnelles, touristiques, familiales, d’études ou même de recherche ». Cette déclaration met un terme brusque aux velléités de relance de l’industrie du tourisme mauricien avec la réouverture des frontières du 1 er octobre dernier. Et pourtant, pas plus tard que la semaine dernière, le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, dans un anglais plus que parfait, donnait la garantie à la presse internationale que Maurice était un Safe Country sur le front du Covid-19.
De ce fait, les ressortissants français bloqués dans les dix pays concernés, dont Maurice, pourront regagner la France en montrant un test négatif au départ, avec également un test à l’arrivée ainsi qu’un isolement entre 7 et 10 jours. « Ces personnes qui regagneront la France seront assez peu nombreuses et feront toutes, l’objet d’un test à l’arrivée, en plus de l’obligation de test au départ. Si le test est négatif, elles feront alors l’objet d’un arrêté préfectoral d’obligation d’isolement, dans le lieu de leur choix, pendant 7 jours. Si le test est positif, elles feront l’objet d’un arrêté préfectoral d’isolement dans un hôtel désigné pendant 10 jours », explique Gabriel Attal, qui ajoute que cette mesure sera appliquée à titre conservatoire, le temps d’en savoir plus sur le variant Omicron.
Parallèlement à Maurice, le ministère de la Santé a tenté de se rattraper hier sur l’itinéraire de voyage du passager réunionnais positif au variant Omicron dépisté à son arrivée dans l’île sœur après son transit à Maurice. Le passager en question aurait voyagé du Mozambique où il a séjourné entre le 14 et le 19 novembre, et a regagné La Réunion en passant par l’Afrique du Sud et Maurice.
Le ministère s’évertue à faire comprendre que le passager du vol MK852 qui est arrivé à Maurice le 19 novembre au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport avait un test PCR négatif à son départ du Mozambique. Le test Covid du passager à son arrivée à Maurice aurait également été négatif. Le transit aura duré moins de 24 heures à Maurice. Le passager n’a quitté l’aéroport que pour séjourner dans une Quarantine Facility. Il a quitté Maurice le lendemain et était, selon la Santé, négatif à sa descente d’avion à l’île de la Réunion.
La chronologie de la Santé indique que c’est le 21 novembre que le passager a ressenti des symptômes du Covid-19 et a été testé positif. Le séquençage de son échantillon a révélé qu’il avait contracté le variant Omicron.
Réunion d’urgence de la MTPA
sur l’interdiction de la France
La Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) se réunit d’urgence à la mi-journée d’aujourd’hui afin de passer en revue la situation après la décision de la France, le principal marché, touristique de placer Maurice sur la liste rouge écarlate avec interdiction de voyages.
En l’absence du Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, actuellement à Madrid pour la réunion de l’organisation internationale du tourisme et du directeur de la MTPA, Arvind Bundhun, en mission de promotion en Italie, personne n’a, à ce stade, voulu commenter la décision du gouvernement français.
« Nous préférons attendre la réunion du High-Powered Committee avant de faire toute déclaration », fait-on comprendre dans les milieux du gouvernement.
Si le communiqué publié sur le site de l’ambassade de France indiquait hier soir que Maurice se trouvait sur la liste rouge depuis le 30 novembre dernier, le porte-parole du gouvernement français, M. Attal a indiqué qu’une nouvelle catégorie rouge écarlate a été créée et comprend les pays de l’Afrique australe auxquels ont été ajoutés Maurice, la Zambie et le Malawi.
Las des mensonges
Les Mauriciens ne peuvent plus supporter les mensonges quotidiens du gouvernement sur le Covid.
Ils nous cachent la vraie étendue des cas détectés en ne publiant jamais les résultats des Rapid Antigen Tests, même ceux effectués dans les hôpitaux publics.
Et maintenant, à travers les chiffres du Civil Status Office révélés mardi lors de ma PNQ, nous savons que le vrai nombre de décès en novembre est presque trois fois plus que les statistiques officielles du Ministère de la Santé.
Ils prétendent que le variant Omicron n’est pas encore présent sur notre territoire, alors qu’en vérité, nous n’avons pas encore reçu tous les résultats des tests de séquençage.
Notre crédibilité est aussi sérieusement mise à mal auprès des pays amis après les mensonges répétés de Steve Obeegadoo dans la presse internationale.
Tour à tour, les pays amis protègent leurs citoyens en nous plaçant sur la liste rouge et même pire.
J’avais tout au long demandé de la prudence avant l’ouverture de nos frontières, justement pour éviter ce genre de revers. Mais comme d’habitude, les incompétents au sein de notre gouvernement n’ont rien voulu entendre.
À leur place j’aurai eu honte!
Xavier-Luc Duval
Leader de l’Opposition