Opération Somey Kase – décision de la FCC : Enquête sur la SST de Jagai, la police politique de Jugnauth

  • Des agissements du tandem Jagai/Gangadin dénoncés au Central CID par une ancienne policière de cette escouade sous la supervision de l’ex-CP Dip
  • Le sergent Arnasala : « Inn bizin trouv enn mwayen pou fer sa (detansion) avek mwa »

L’opération Somey Kase attribuée à la Financial Crimes Commission (FCC) s’intéresse aux agissements de l’ancienne équipe de la Special Striking Team (SST), la Political Executing Arm de l’ancien gouvernement Jugnauth au sein de la police, dans deux cas en particulier. Dans l’immédiat, le premier concerne les avoirs de l’ACP Dunraz Gangadin et du surintendant Ashik Jagai. Cela fait suite à des documents déposés par Me Akil Bissessur au Réduit Triangle en début de semaine. Il a aussi soumis des informations qui, d’après lui, pourraient être des prête-noms de ces deux hauts gradés, mais aussi de l’ancien commissaire de police Anil Kumar Dip.

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Les recoupements d’informations effectués auprès des sources bien renseignées indiquent que ces documents font mention des propriétés évaluées à des millions de roupies dans les Plaines-Wilhems et à Port-Louis, ainsi que de commerces. Des proches de ces policiers pourraient être concernés comme prête-noms. Akil Bissessur estime que les policiers en question n’auraient pu acquérir ces biens avec leur salaire.

Du côté de la FCC, une Preliminary Enquiry a été ouverte pour déterminer si ces allégations sont fondées. Parallèlement, les anciens membres de la Divisional Crime Intelligence Unit du Nord pourraient eux aussi être concernés par cette décision suite à la plainte du planteur Iqbal Ramchurn. Ce dernier accuse l’équipe du sergent Arnasala d’avoir volé Rs 1,6 million chez lui lors d’une descente en juillet 2024. Les enquêteurs souhaitent établir si les officiers concernés auraient agi comme une Extorsion Team. Ainsi, leurs avoirs pourraient apporter des réponses à ces allégations dans le cadre d’un exercice d’Audit Trail.
Toujours concernant la Special Striking Team, une ex-policière et membre de cette équipe a fait des révélations accablantes à la Central CID mercredi. Elle avance que Vimen Sabapati, entraîneur de muay thaï et ancien garde du corps privé de Navin Ramgoolam, a été piégé. Elle soutient que ce sont ses collègues qui avaient manipulé de l’héroïne et qu’il y avait un plan monté à l’avance pour arrêter le suspect.

L’ex-policière G. a affirmé ne pas savoir la provenance de cette drogue, car elle n’était pas présente lors de cette opération. C’est à travers les déclarations faites par ses collègues au bureau qu’elle en a déduit qu’il y aurait eu une opération de Drug Planting ciblant Vimen Sabapati le 3 mai 2023. Ce dernier avait été arrêté dans son véhicule rue La Poudrière ce jour-là après la saisie de 10 kg d’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 150 millions. Dans sa déposition, la policière dit qu’elle n’a pas dévoilé ces informations auparavant par crainte de représailles. Et ce, avant de confirmer que les responsables de la SST étaient très proches de l’ex-commissaire de police Anil Kumar Dip.

Par ailleurs, le sergent Paramasiven Arnasala a retrouvé la liberté après sa comparution au tribunal de Pamplemousses jeudi, où il fait l’objet d’une accusation provisoire de “Public official using office for gratification”. La FCC n’a pas objecté à sa motion de remise en liberté sous caution. Il s’est acquitté d’une caution de Rs 100 000 et a signé une reconnaissance de dette de Rs 500 000.

L’ancien responsable de la Divisional Crime Intelligence Unit rejette les accusations portées contre lui. « Kouma lapolis pou travay si kan al fer enn lafouy kot enn dimounn, apre 10 zour li reve li perdi kas ek li al fer enn deklarasyon. » Il poursuit : « Ki kalite voler sa ! Li pran lamwatie kas, li kit lamwatie. Zame mo’nn trouve dan mo karyer sa. » Le sergent estime qu’il y aurait un objectif derrière son arrestation et sa détention. « Inn bizin trouv enn mwayen pou fer sa avek mwa. »

D’autre part, le sergent Paramasiven Arnasala a démenti qu’il avait pris la fuite lorsque ses collègues ont été arrêtés par la FCC le 5 février. « Le bureau du commissaire de police avait approuvé mon Vacation Leave depuis décembre 2024. C’était prévu bien avant que je quitte le pays à cette date. »

D’après les renseignements disponibles, le policier avait accompagné un proche malade en Inde en vue de subir une intervention chirurgicale.

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