- Le General Manager de Beaufort Management Services Ltd mêle deux anciens « High Profiles » de la banque d’Etat dans le modus operandi de cette société offshore
Des rebondissements sont à prévoir dans l’opération Picasso initiée par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC).
La fin de l’interrogatoire “Under Warning” d’Arvinsingh Canaye, alias Vinesh, le Mauricien déporté après 13 mois d’emprisonnement des États-Unis pour une fraude de Rs 1,7 milliard, à l’ICAC sur le fonctionnement de la compagnie offshore, Beaufort Management Services Ltd – détenant une licence de Management Company de la Financial Services Commission (FSC) depuis 2010 – ouvre la voie à la convocation de deux anciens “High Profiles” de la State Bank of Mauritius.
Le principal concerné a expliqué aux enquêteurs de l’ICAC comment un prête-nom était utilisé alors que l’un de ces deux anciens ténors de cette banque d’État était celui qui gérait les affaires de la compagnie en question.
L’autre, ancien “Top Guy” de la banque, assurait les suivis bancaires des roulements de Beaufort Management Services Ltd. « Beaufort Management Services Ltd was very well-connected… », a indiqué Vinesh Canaye aux hommes de Navin Beekarry. Ces derniers devraient contre-vérifier à partir de maintenant les informations révélées pour déterminer si l’immunité pourrait éventuellement être octroyée à Canaye car il a déjà purgé 13 mois de prison à Brooklyn.
Vinesh Canaye, qui a été renvoyé à Maurice après 13 mois d’emprisonnement, soit depuis mars 2018, et ce après s’être retrouvé impliqué dans une fraude de Rs 1,7 milliard, a vidé son sac à l’ICAC concernant le modus operandi de cette Management Company.
Le principal concerné a, selon nos recoupements d’informations, balancé « un ancien duo puissant » de la SBM qui, selon ses dires, gérait cette compagnie du Global Business.
Les hommes de l’ICAC ont enregistré les dépositions de Vinesh Canaye en plusieurs volets, et ce en présence de son homme de loi, Me Yash Bhadain, en vue de le coincer sous une charge de « conspiracy to commit money laundering ».
Il a ainsi expliqué à l’ICAC comment l’un de ces deux ténors de la SBM était en fait celui qui roulait Beaufort Management Services Ltd et que les autres employés « n’étaient que des prête-noms ».
Le GM de Beaufort a aussi relaté comment cet ancien cadre de la banque d’État animait des réunions de travail au siège de la Management Company « en catimini ».
Il a aussi impliqué un autre ancien “Top Guy” de cette banque, qui n’est d’ailleurs pas à sa première controverse et qui tirait les ficelles derrière les roulements financiers de cette Management Company.
Vinesh Canaye a fourni des détails sur comment cet ancien “Boss” de la SBM s’ingérait dans les affaires monétaires de cette compagnie régie par la FSC. Il a aussi étalé des événements qui font pencher les enquêteurs de l’ICAC du côté des délits “d’insider dealings”.
À la lumière des informations fournies par Vinesh Canaye, l’ICAC aurait demandé un délai pour les contre-vérifier. En attendant, le principal concerné reste dans l’attente d’une décision de la commission anti-corruption quant à son sort éventuel.
L’ICAC devrait, selon nos sources, mesurer la véracité des détails fournis et ainsi décider si l’immunité établie sous la Prevention of Corruption Act pourrait être accordée à Vinesh Canaye.
Pour rappel, cet habitant de Curepipe s’est retrouvé en position de courtier dans les négociations d’achat d’une œuvre mythique de Picasso pour un montant de Rs 300 millions (USD 6,7 millions), un “deal” soupçonné de servir comme paravent pour une opération de “money laundering”.
Il avait été arrêté aux États-Unis par le FBI. Déporté à Maurice, l’ICAC épluche le modus operandi de Beaufort Management Services Ltd car Vinesh Canaye ne semblait pas avoir agi seul lors de l’Opération Picasso.