La Major Crime Investigation Team (MCIT) se trouve en situation délicate après l’intention annoncée de Bruneau Laurette, âgé de 48 ans de ne plus participer aux séances d’interrogatoire. À condition qu’il soit confronté à des pièces à conviction comme la vidéo de l’opération policière à son domicile à Petit-Verger le 4 novembre dernier, les résultats des tests d’ADN et des substances saisies ou encore les relevés téléphoniques des membres de la PHQ Special Striking Team (SST).
Jusqu’ici, Bruneau Laurette n’a donné des détails que sur les sujets personnels comme sa famille, son lieu de résidence et ses relations avec certaines personnes. Or, ses avocats estiment que les enquêteurs de la police auraient dû entrer dans le vif du sujet au lieu d’initier une Fishing Expedition alors que le temps compte pour l’activiste. Passé le délai de 21 jours de détention, il sera transféré en prison alors qu’il est actuellement en détention policière à Alcatraz. Sauf si la Cour en décide autrement.
Des sources autorisées aux Casernes centrales laissent entendre que Bruneau Laurette voulait mettre dans son Statement des éléments liés à son engagement social et politique, aussi bien que des critiques formulées contre le pouvoir en place et ses répercussions.
Or, la MCIT soutient qu’il doit plutôt répondre aux questions préparées par les enquêteurs de la police. Sauf que Me Shakeel Mohamed a estimé en Cour de Moka lundi que cette pratique serait une violation des Judge’s Rules. Il ajoute qu’un accusé a le droit de mettre les détails qu’il souhaite dans son Statement.
Il a fait savoir en Cour que son client ne participera plus aux séances d’interrogatoire sauf s’il est confronté aux Exhibits. Les enquêteurs voulaient mener cette investigation de manière chronologique en évoquant, entre autres, la veille de l’arrestation de Bruneau Laurette avant d’aborder l’opération de la PHQ Special Striking Team et le confronter à ladite vidéo.
Pendant plus d’une semaine les avocats du quadragénaire ont demandé à le confronter à cet enregistrement de la perquisition et le surintendant Rajaram s’est même engagé à le faire vendredi dernier. Mais, il n’y a eu aucune séance d’interrogatoire durant le week-end car un des enquêteurs qui assiste à l’exercice était souffrant.
Lundi, Bruneau Laurette a pris de court la MCIT en faisant une déclaration en Cour où il a demandé que « video la montre mwa », plusieurs détails de l’opération jusqu’à son arrivée aux Casernes centrales dont le trajet Petit-Verger vers Port-Louis. La stratégie de l’activiste social vise à parier que la vidéo en question n’aurait enregistré qu’une partie de l’événement alors qu’il a déjà Put On Record en Cour plusieurs détails qui ne figurent peut-être pas sur la bande. Les enquêteurs sont dans l’impasse car eux-aussi n’ont pas encore visionné les images vu que la vidéo est sous scellés dans l’Exhibit room du Central CID.
« Je vais moi aussi découvrir la vidéo en même temps que l’accusé lorsqu’il sera confronté avec la bande », avait déclaré le SP Rajaram en Cour en fin de semaine dernière.
L’autre Exhibit qui intéresse à plus d’un titre la défense concerne un sac que la SST a saisi dans la chambre de Bruneau Laurette, renfermant, selon elle, de la drogue synthétique valant Rs 3milliobs. Or, les avocats de l’activiste social souhaitent être présence du rapport du Forensic Science Laboratory (FDL) au plus vite.
Me Shakeel Mohamed a voulu savoir en Cour le pourcentage de Chemical Components retrouvés dedans. Les avocats sont convaincus que le contenu dans ce sac est tout autre et que cela pourrait causer un gros développement pour la suite de l’enquête. Or à chaque séance en Cour de Moka, la police dit n’avoir pas encore reçu un rapport du FSL, même pas un Preliminary Report.
Me Shakeel Mohamed a alors présenté une motion pour rayer les charges provisoires contre son client à laquelle Me Manjula Boojharut, représentante du Parquet, a résisté. L’un des Grounds présentés par le Leading Counsel de Bruneau Laurette se rapporte à la failure by police to carry out several tests in order to show fairness to accused.
Par le truchement de cette motion, la défense compte bien contre-interroger un représentant du FSL sur les analyses du contenu de ce sac. Entre-temps, la MCIT n’a prévu aucune séance d’interrogatoire après la position adoptée par l’activiste social.
Affaire à rebondissements à suivre…