Bruneau Laurette (48 ans) a été interrogé Under Camera hier dans les locaux de la CID de Port-Louis Sud, qui dispose d’une Video Recording Room, sur les pièces à conviction saisies dans la BMW immatriculée JR 12 lors d’un raid de la PHQ Special Striking Team (SST) vendredi dernier. Le premier objet qui intéresse l’équipe du surintendant Ghoora concerne le téléphone satellitaire retrouvé dans le coffre du véhicule.
Les enquêteurs ont ainsi souhaité savoir où le suspect s’était procuré cet appareil et quel en était son usage.
Bruneau Laurette a expliqué qu’il est un instructeur certifié en “Self Defense” et qu’il a loué ses services à plusieurs institutions locales et internationales, où il dispense des cours. Aussi dit-il utiliser le téléphone satellitaire retrouvé dans le cadre de son travail, tout en ajoutant avoir acquis cet équipement de manière légale. L’activiste a en outre précisé qu’il a également travaillé sur des bateaux, où il assurait la sécurité à bord. Après plus de deux heures d’interrogatoire, en présence de Mes Neelkanth Dulloo et Anoup Goodary, le suspect a été reconduit en cellule, à l’Alcatraz Detention Centre. Ses hommes de loi ont déclaré que « Bruneau Laurette est très serein » et garde un bon moral.
Ils se disent également « satisfaits » de la manière dont l’enquête est menée jusqu’ici, remerciant au passage l’équipe du SP Ghoora. Aucune séance d’interrogatoire n’est prévue pour demain, mais l’activiste sera questionné sur d’autres objets saisis dans sa voiture ultérieurement.
Ses avocats ont mis au point un calendrier de travail dans le cadre de l’affaire de drogue et des plaintes des membres de la PHQ SST pour infraction à l’Information & Communication Technology Act (ICTA). A ce sujet, la police souhaite établir si Bruneau Laurette est l’auteur de certains “Posts” sur les réseaux sociaux. Dans l’un d’entre eux, l’activiste social avait en effet mentionné les noms de deux policiers qui, selon lui, seraient derrière la fuite d’une vidéo intime retrouvée sur le cellulaire de Me Akil Bissessur, lequel appareil était en possession de la police depuis l’arrestation de ce dernier à Palma le 19 août.
Les deux policiers et l’ASP Jagai avaient porté plainte contre Bruneau Laurette il y a quelques semaines pour infraction à l’ICTA. Le quadragénaire a fait valoir son droit au silence aux questions des enquêteurs. Par ailleurs, il sera également interrogé sur la publication d’une partie de l’Occurrence Book du Shelter L’Oiseau du Paradis de Cap-Malheureux, où des séquences où l’on voyait un nourrisson malade avaient été rendues publiques.Une équipe de la CID de Grand-Baie, menée par l’inspecteur Thakoor, sous la supervision du surintendant Hossenbocus, s’est rendue dans les locaux de la MCIT pour recueillir la version de Bruneau Laurette.
Les enquêteurs lui ont expliqué les « facts and circumstances » du délit allégué en présence de Me Dulloo. Le principal concerné a dit qu’il donnera sa version plus tard, car il fait actuellement face aux plaintes de la Striking Team et à cette affaire de saisie de drogue. Me Rouben Mooroongapillay a rejoint le panel d’avocats assurant la défense de Bruneau Laurette.