Opération Maradiva Lakaz Mama — Josian Deelawon: « Tou sa-la (Rs 113 M) pou Pravind Jugnauth sa »

– L’ancien Premier ministre et leader du MSM : « Je connais Josian Deelawon lors des Social Gatherings »

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La mairesse adjointe de Vc/Ph, Devianee Ramchurn, en cour pour avoir assuré le transfert d’une partie du magot le 24 novembre 2024

L’opération Maradiva Lakaz Mama de samedi est venue ébranler l’empire des Jugnauth d’Angus Road. Après une journée de samedi riche en rebondissements, dont l’arrestation de l’ancien Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, la saisie de trois valises et d’un sac contenant Rs 113 millions en devises étrangères, la Financial Crimes Commission (FCC), qui a pris le relais de la Major Crime Investigation Team (MCIT), affirme avoir établi de manière formelle la connexion entre Josian Alain Deelawon, un homme d’affaires engagé dans l’immobilier de luxe, aussi bien que très proche de son beau-frère, Sanjiv Kailash Ramdenee, et l’ancien Premier ministre et leader du MSM, Pravind Kumar Jugnauth, dans cette sinistre affaire de blanchiment de fonds pour un montant de Rs 113 millions.

Au titre de la First-Hand Evidence, le dénommé Josian Laval Deelawon affirme que l’ex-Premier ministre, Pravind Jugnauth, lui aurait remis Rs 13 829 621 devant être « illegally concealed ». Cette démarche est intervenue après la cinglante défaite électorale de L’Alliance Lepep où le Mouvement Socialiste Militant (MSM) avait été la locomotive. Ce Prime Suspect fait aussi état d’une rencontre qui se serait tenue à l’hôtel Maradiva, à Wolmar, le 21 novembre 2024 au cours de laquelle il se serait entretenu avec le leader du MSM. Selon lui, Pravind Jugnauth lui avait dit qu’il enverrait une femme avec des valises à garder dans un lieu sécurisé.

Ainsi, Devianee Ramchurn, ancienne Deputy Mayor de la mairie de Vacoas, avait remis au même Josian Laval Deelawon une première valise trois jours plus tard. « Tou sa-la pou Pravind Jugnauth sa », a affirmé Josian Laval Deelawon lors de son interrogatoire Under Warning au QG de la FCC samedi soir. Il a même positivement identifié Devianee Ramchurn comme étant l’intermédiaire des valises lors d’une parade au Reduit Triangle dans la nuit de samedi à dimanche.

Cet épisode de confrontation entre protagonistes de l’opération Maradiva Lakaz Mama devait justifier l’arrestation dans la nuit de samedi à dimanche de Pravind Jugnauth. Auparavant, soit en fin de journée, une escouade de la Financial Crimes Commission avait mené une perquisition en règle en la résidence de l’ancien Premier ministre à Angus Road, Floréal.

Ensuite, Pravind Jugnauth et son épouse Kobita avaient été transférés sous forte escorte au siège de la Financial Crimes Commission pour des séances d’interrogatoire. Les enquêteurs de la FCC ont posé 12 questions à l’ancien Premier ministre.

« Je connais Josian Deelawon lors des Social Gatherings, comme je rencontre aussi des milliers de personnes de par ma position », fait-il ressortir. Pravind Jugnauth dernier a nié être un ami de longue date de l’homme d’affaires et il a rejeté en bloc les allégations que les Rs 113 millions lui appartiennent.

« I don’t have any long relation with Josian Deelawon », affirme-t-il. Lors de cet exercice, il a aussi nié avoir eu une rencontre avec cette personne au Maradiva le 21 novembre 2024, tout en rejetant de manière catégorique les allégations relatives aux valises, contenant des devises étrangères remises à Devianee Ramchurn.

Entre-temps, Pravind Jugnauth a précisé qu’à sa connaissance, il ne connaît pas Chandradeo (Nitish) Oomah, l’autre suspect arrêté dans cette affaire et Chief Financial Officer (CEO) de The Group dont le Chief Executive Officer (CEO) est Josian Laval Deelawon.

« I don’t know Oomah », soutient le leader du MSM, en ajoutant ne pas comprendre comment certains documents portant le nom de la famille Jugnauth ont été retrouvés dans une valise saisie chez cette personne. Confronté aux reçus saisis mentionnant Hotel Cafe Royal en date du 25 septembre 2023, il affirme qu’il a déjà logé dans cet établissement dans le passé, mais il ne se rappelle pas la date exacte.

Après une partie de la nuit passée en cellule au Moka Detention Centre, Pravind Jugnauth a comparu devant la Bail and Remand Court (BRC) hier où une accusation provisoire de blanchiment d’argent a été retenue contre lui. La Financial Crimes Commission a objecté à sa remise en liberté conditionnelle en évoquant les risques de Tampering with Witness et Tampering with Evidence. Face à cette situation, Me Raouf Gulbul a logé un Bail Motion et il a demandé au magistrat Rishan Chineah que les débats se tiennent dans la journée. C’est finalement vers 14h que Me Damodarsingh Bissessur, Senior State Counsel, a indiqué que le Parquet s’aligne sur la position de la FCC.

Le Chief Investigator de la FCC, Khemraj Jokhoo, a été appelé à la barre. Il a expliqué que c’est la Major Crime Investigation Team (MCIT) qui avait arrêté Chandradeo Oomah à Terre-Rouge dans la nuit du 14 février où une valise a été saisie.

Ce suspect a affirmé que c’est son patron Josian Deelawon qui le lui avait remis pour garder. Il maintient qu’il n’est pas le propriétaire du contenu de la valise. Se basant sur cette information, la police a débarqué au domicile de Josian Laval Deelawon tôt samedi matin pour l’arrêter. Deux valises et un sac contenant de l’argent, dont des devises, ont été saisis.

« Josian Deelawon stated that those bags were given to him by Devianee Ramchurn », a affirmé l’enquêteur en Cour. Il a ensuite expliqué comment la FCC est arrivée à la somme de Rs 113 millions en se basant sur le taux de change en vigueur. Il a aussi fait comprendre que dans la valise saisie chez Chandradeo Oomah, « there was an important sum of money with documents, some related to hotel receipts. »

Khemraj Jokhoo a indiqué que Pravind Jugnauth pourrait « interfere wih witness » s’il est relâché sous caution. Invité par Me Gulbul à donner les noms de ces témoins en question, le représentant de la FCC n’a pu fournir cette information. L’avocat s’est aussi demandé comment son client pourrait Tamper with Evidence alors que les pièces à conviction sont en possession de la FCC.

Par ailleurs, Pravind Jugnauth a déposé en Cour disant qu’il a collaboré avec les enquêteurs que ce soit lors de la perquisition en sa résidence ou lors de son interrogatoire. « The FCC search every part of my home and room areas, examine documents », fait-il comprendre à la Cour en poursuivant, « they even search my private office. I didn’t obstruct their work when they did ask to search my private office ». Il a indiqué que les officiers ont saisi son téléphone portable, une tablette et un appareil DVR pour les images des caméras de surveillance de sa résidence « I gave them the password of the DVR », ajoute-t-il.

Le leader du MSM affirme qu’à cet instant de la perquisition de sa résidence, il n’était pas en état d’arrestation. « I volunteer to accompany the officers to the FCC to give my statement », dit-il, tout en indiquant que « I’ve tried to answer to each and every question put to me. I was confronted with evidence consisting of documents found at Oomah’s place. I don’t know any Oomah and I didn’t recognise any of these documents ».

Pravind Jugnauth a aussi indiqué qu’il n’a aucune objection que l’Information & Technology Unit (IT) de la police examine son cellulaire, sa tablette et les images des caméras de surveillance de sa résidence. Il a donné l’assurance en Cour qu’il ne va pas interférer avec aucun témoin ou de preuves.

À cet instant, hier, la Cour avait mis le jugement en délibéré avec la décision devant être annoncée dans la soirée.

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