Rodrigues : Nathanielle Cabdor, enseignante au collège Maréchal et fermière émérite

Gentille, calme, serviable et débrouillarde… Nathanielle Cabdor est enseignante au collège Maréchal et, en même temps, élève avec ses parents plus d’une cinquantaine de bœufs. Malgré les difficultés auxquelles elle fait face, dont celles liées à la fourniture en eau, elle ne baisse pas les bras et entame de nombreuses démarches auprès de la commission de l’Agriculture afin de mieux nourrir ses bœufs. Le commissaire Louis Ange Perrine, accompagné du Dr Yousouf Ismaël, est allé visiter son troupeau à Montagne Cabris Est. Tous ont été impressionnés par son travail. La famille s’adonne également à l’élevage de cabris, poulets, pintades, porcs et canard. Elle cultive aussi des haricots et des pommes de terre.

- Publicité -

Chaque matin, son père ouvre la grande porte du parc. Il se charge de diriger le troupeau vers le pâturage et va aller le chercher à la mi-journée pour boire de l’eau dans les abreuvoirs et repartir manger. L’après-midi, Nathanielle, en rentrant de son travail, se charge de faire boire les bœufs à tour de rôle. Nathanielle confie : « Parfwa ena bef res dan bwa ek retourne landemin, ena ki perdi zot bebe ek nou kontinie sers zot krie ziska zot zwenn li, me leswar zot pa retourn dan park. »

Depuis février, il y a eu 15 naissances. Elle se réjouit que la commission de l’Agriculture ait appliqué le principe de la pesée alors qu’auparavant les acheteurs qui venaient sur place proposaient un prix dérisoire. Elle est d’avis que l’élevage des bœufs et des cabris est profitable à Rodrigues et elle encourage les jeunes à investir progressivement dans le domaine.

Pour ce business familial, plusieurs mètres cubes d’eau sont utilisés pour donner à boire aux bœufs et une citerne d’eau est achetée chaque semaine selon Nathanielle. Le commissaire de l’Agriculture a été agréablement surpris de voir cette exploitation. Il a déclaré que sa commission « fera tout pour aider les éleveurs de la région ». Il a fait état d’un projet pour aider des éleveurs et dit que des abreuvoirs seront installés dans la région qui sera desservie par des camions-citernes. Il a parlé de la sécurité alimentaire et a demandé aux éleveurs de contacter la commission de l’Agriculture afin d’avoir des informations sur une panoplie de facilités offertes. Il a déclaré que depuis le mois de janvier, « Rodrigues a exporté pour la somme de Rs 23 millions et jusqu’à la fin de l’année le chiffre va encore augmenter ». Avec les facilités mises en place, a-t-il dit, les exportations devraient atteindre Rs 100 millions. Pour lui, « il faut mettre de l’ordre dans l’achat des animaux car certains acheteurs exploitent les éleveurs et les prix proposés sont dérisoires ». Il a tenu à féliciter la famille pour les sacrifices et les efforts entrepris afin de favoriser la souveraineté alimentaire.

Pour sa part, M. Cabdor dira que le travail « n’est pas facile avec le problème de manque d’eau ». Il a demandé à la commission d’aider à résoudre le problème d’eau.

L’économiste Yousouf Ismaël a  tenu à féliciter  Nathanielle pour son dévouement. « Boukou bann zen panse met enn zoli linz al travay dan biro se lavnir, me lavnir se dan lelevaz. Ena boukou larzan afer ladan. » Pour lui, dans la politique du gouvernement, il n’y a pas seulement l’agriculture, mais aussi l’élevage du bétail. Et chaque année, environ 4 500 bêtes sont sacrifiées pour le s besoins des fêtes religieuses. Et Rodrigues, a-t-il déclaré, doit pouvoir satisfaire le marché, car les bœufs viennent du Mozambique.

« Pour la dernière fête à Maurice, environ 600 bœufs venaient de Rodrigues. Le marché d’exportation est bel et bien présent. Il y a la collaboration entre les fermiers. Mais beaucoup de terres agricoles sont actuellement abandonnées. Un laboratoire sera bientôt opérationnel afin d’apporter de la viande à Maurice. Et avec l’agrandissement de l’aéroport de Rodrigues, l’île doit pouvoir approvisionner les touristes en nourriture de qualité. » Pour lui, la souveraineté d’un pays dépend aussi de l’eau, l’énergie et l’alimentation. Et la production crée de l’emploi, a-t-il ajouté.

Ludmis Allas, membre de l’Assemblée régionale, et qui était aussi présente lors de la visite du parc, a déclaré qu’elle soutient Nathanielle Cabdor et toutes les familles « qui font du beau travail ». Selon le commissaire de l’Agriculture, Louis Ange Perrine, le Dr Ismaël est un agroéconomiste et donne un coup de main à Rodrigues. Il est d’avis que Rodrigues « sera autonome si la production augmente et que l’île redevient le grenier de Maurice ».

Sur 2 500 hectares de terrain, dit-il, seuls environ 200 sont sous culture. D’ici à trois ans, a-t-il dit, 1 000 autres hectares seront cultivés.

 M. Cabdor : « Je conseille aux jeunes de se lancer »

« Mo finn koumans lelevaz kan mo ti ena 15 zan ek mo fami pa ti met mwa kolez ek ti fer mwa al vey bef kot dimounn. Enn lane mo gagn enn ti bef de zan ek apre mo finn koumans gagn plis kan bolom-la finn aste ankor azoute ek gras asa zordi, mo finn ariv la. Elevaz bef pena okenn sekre pou mwa. Nou finn nouri zanimo, travay later, lapes. Mo al Moris al aprann mason ek retourn dan lelevaz. Mo tifi pe donn mwa kouraz. Mo konsey bann zen lans zot ek se ki anvi lanse mo dispoze pou ed zot. Zafer-la pa di zour o landemin. Bizin ena pasians. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -