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OCÉAN INDIEN: Diego Garcia au coeur des tractations US/UK sur l’Iran

Washington tente actuellement une opération de charme auprès de Londres en vue d’utiliser la base nucléaire de Diego Garcia comme tremplin de première ligne pour des « pre-emptive attacks » contre l’Iran dans le cadre du « stand-off » nucléaire. Il semblerait cependant que Londres aurait fait preuve de réticence face aux approches américaines dans la conjoncture. C’est du moins ce qu’annonce l’édition du jour du quotidien britannique The Guardian.
Le ministre des Affaires étrangères Arvin Boolell soutient que Maurice demeure « on course » dans ses initiatives légales, politiques et diplomatiques pour la reconnaissance de la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos. Dans un autre ordre d’idées, des Chagossiens ont été écartés au profit des ressortissants des Philippines lors d’un exercice de recrutement de la main-d’oeuvre étrangère pour la base de Diego-Garcia.
En prévision d’une escalade militaire au Proche-Orient avec le bras de fer nucléaire impliquant l’Iran, les autorités américaines auraient déjà élaboré une stratégie d’attaque à partir des bases militaires offshore. « US diplomats have lobbied for the use of British bases in Cyprus, and for permission to fly from US bases on Ascension Island in the Atlantic and Diego Garcia in the Indian Ocean, both of which are British territories », souligne le quotidien britannique.
Commentant la reaction du gouvernement britannique, mention est faite que « the US approaches are part of contingency planning over the nuclear standoff with Tehran, but British ministers have so far reacted coolly. They have pointed US officials to legal advice drafted by the attorney general’s office which has been circulated to Downing Street, the Foreign Office and the Ministry of Defence ».
Après l’épisode de la Guerre du Golfe où le gouvernement de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair s’était retrouvé en première ligne, cette fois Londres affiche une extrême prudence face à l’absence de « clear and present threat » venant de l’Iran. The Guardian ajoute que « providing assistance to forces that could be involved in a pre-emptive strike would be a clear breach of international law. The United Kingdom would be in breach of international law if it facilitated what amounted to a pre-emptive strike on Iran. It is explicit. The government has been using this to push back against the Americans ».
L’éventualité visant à engager la base de Diego Garcia dans un conflit armé avec l’Iran avait été évoquée lors d’une récente séance du Question Time à la Chambre des Communes. Lord Howell, ministre d’État au Foreign and Commonwealth Office, a eu recours à la rhétorique face à une demande de précision de la baronne Falkner sur la « legal position on the use by the United States of America of the British Indian Ocean Territory of Diego Garcia in the case of military action by Israel or the United States against Iran ».
« I do not wish to speculate on hypothetical scenarios. The UK’s policy on the use of Diego Garcia by the United States (US) is based on the 1966 exchange of notes (updated in 1976 and with subsequent amendments and additions). The notes allow the US to use the base as a forward operating location for aircraft and ships and require the US to seek prior approval for any operations that they wish to undertake from Diego Garcia », soutient tout simplement le représentant du Foreign and Commonwealth Office dans une réponse écrite déposée à la Bibliothèque de la Chambre des Communes.
Interrogé au sujet de ces développements en gestation par rapport à la base militaire de Diego Garcia et l’Iran, le ministre des Affaires étrangères trouve que « selon les échéances de 2014 et 2016 au sujet du bail des Chagos, nous constatons que Londres et Washington s’engagent dans un exercice de Posturing. Pour sa part, Maurice poursuivra avec son lobbying à trois niveaux, soit légal, diplomatique et politique, pour la revendication de sa souveraineté sur l’archipel des Chagos ».
D’autre part, des ressortissants des Chagos sont exclus de toute possibilité de se faire embaucher par des sociétés opérant sur la militaire de Diego Garcia. Ces recrutements ne sont adressés qu’à des Philippins car l’appel à candidatures pour une série de postes à la portée des Chagossiens n’a pas été publié à Maurice, aux Seychelles ou en Angleterre. Ils ont été néanmoins encouragés à soumettre leurs candidatures.
« We would encourage any interested Chagossians to apply for the roles if they are interested. Should their applications be declined, we believe we would have grounds to challenge the decision under the Race Relations Act as the policy would be in breach of a number of discrimination laws », note le site web de la UK Chagos Support Association à ce sujet.

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