Océan Indien – Diego : escalade militaire US ou résistance rétrograde à Londres

  • Une demi-heure d’échanges intenses aux Communes, mercredi, avec la garantie d’une Buffer Zone imperméable autour de la base nucléaire US
  • Le Pentagon déploie six bombardiers furtifs, soit le tiers de sa flotte, dans l’archipel, en vue de dissuader tout Pre-Emptive Military Move de Téhéran

La situation, prévalant ces jours-ci au cœur de l’océan indien, notamment par rapport à l’escalade militaire sur la base américaine de Diego-Garcia, confirme la position d’une vingtaine d’organisations réclamant la fermeture de la base. Les militants concernés, qui participent ce matin à une marche pacifique dans les rues de la capitale, ne cessent de tirer la sonnette d’alarme au sujet des risques potentiels à la sécurité dans la région avec la montée des tensions au Moyen-Orient. Depuis la fin de la semaine dernière, les États-Unis ont donné un coup d’accélérateur à leur présence militaire à Diego-Garcia en guise de Deterrent Against any Pre-Emptive Military Move de l’Iran contre des intérêts américains dans cette partie du monde. En parallèle avec l’ultime étape menant à la signature du traité anglo-mauricien, confirmant le retour de l’archipel des Chagos, sauf Diego-Garcia, sous la souveraineté de la république de Maurice, la résistance rétrograde contre la fin du processus de décolonisation continue à se manifester de manière bruyante à la Chambre des Communes.

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Sur le plan militaire, les derniers développements indiquent une intensification du bras de fer entre Washington et Téhéran, avec la presse internationale faisant état d’un « message to Iran as tensions once again flare in the Middle East. » À ce stade, le Pentagon a stationné à la base de Diego Garcia, six B-2 Bombers, soit des bombardiers furtifs, représentant 30% de l’US Air Force’s Stealth Bomber Fleet. Cette information est confirmée par les dernières images de Planet Labs, une entité privée de Satellite Imaging. Des Tankers et des avions-cargo de ravitaillement sont également en Stand-By à Diego-Garcia.

Entre-temps, à Londres, le parti Conservateur britannique continue sur la voie de la guérilla parlementaire, que ce soit à la Chambre des Communes ou à la House of Lords, contre le traité anglo-mauricien, confirmant la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos, à l’exception de Diego-Garcia. Mercredi, pendant plus d’une demi-heure, le ministre Stephen Doughty, porte-parole du Foreign and Commonwealth Development Office, a été soumis à un feu roulant d’interpellations à répétition sur le coût du Chagos Deal. Un exercice similaire se déroulant également à la House of Lords.

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Pour ce qui est de la compensation financière devant être versée à Maurice par les autorités britanniques, le gang des Anti-Chagos Deal est resté sur sa faim. Aucun chiffre n’a été évoqué avec le ministre d’État britannique soutenant que « a financial element to this deal was crucial to protect operations. It is crucial for the security of the citizens of the United Kingdom and of the United States, and our interests overseas. Some of the figures that have been quoted in the media are simply inaccurate, and of course, this will happen over a 99-year period. We will not scrimp when it comes to our security. It is important that we invest in it, and that is exactly what this Government are doing. »

Le porte-parole du gouvernement Starmer est revenu avec la garantie qu’une fois les détails du traité sont agréés entre Londres et Port-Louis, tout, y compris l’aspect financier, sera déposé sur la table de la Chambre des Communes en vue des débats parlementaires.

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Face aux appréhensions exprimées par l’opposition britannique, Stephen Doughty s’est appesanti sur le fait que l’accord prévoit une Buffer Zone autour de Diego Garcia contre toute intrusion étrangère de nature militaire ou autre, littéralement un No-Go Area. « It has been at the core of the detail of this arrangement », maintient-il.

« We will retain full control over Diego Garcia and have robust provisions to keep adversaries out, including unrestricted access to and use of the base for the United Kingdom and the United States, the buffer zone I mentioned, the comprehensive mechanism to prevent activity on the other islands threatening the base operations, and a ban on the presence of foreign security forces.  Crucially, there will be a prohibition on the presence of foreign security forces on the outer islands, either civilian or military », a poursuivi le ministre d’Etat britannique à la Chambre des Communes, mercredi après-midi selon la version du Hansard.

Londres affirme formellement avoir eu l’agrément de Washington quant à ce dispositif de sécurité autour de la base militaire et nucléaire des Américains. « We are absolutely clear that the United States recognises the strength of this deal. We have had excellent co-operation with the US throughout. The full details will be provided in due course », affirme Stephen Doughty.

Londres a également réitéré les justificatifs devant l’urgence de ce traité avec Maurice sur les Chagos. « The (UK) Government inherited a situation where the effective operation of the base was under threat. Claims that we negotiated this deal simply because of the 2019 International Court of Justice advisory opinion are wrong. That is not the only challenge that we faced, as the previous Government knew. Without a deal, Mauritius would have inevitably pursued a legally binding judgment, and there would be huge implications from that. Not having a deal would affect the real-world operational functionality of the base, which is so crucial to our national security and that of our allies », avance le porte-parole du Foreign and Commonwealth Development Office en attendant une communication conjointe et simultané anglo-mauricienne sur le dénouement de ces consultations, initiée par Liz Truss, Première ministre des Conservateurs le jeudi 3 novembre 2022.

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