Deux anciens hauts responsables du gouvernement ont comparu mercredi devant la Cour suprême des Seychelles dans le cadre de l’enquête en cours sur la disparition de 50 millions de dollars. Cet argent a été donné au gouvernement des Seychelles par les Émirats arabes unis en 2002. Les fonds ont été transférés sur un compte bancaire du Seychelles Marketing Board (SMB), maintenant la Seychelles Trading Company (STC), à travers la banque Baroda en Angleterre.
L’un des suspects a été placé en détention provisoire, tandis que l’autre, une femme, a été libérée sous caution avec conditions. Les deux suspects doivent comparaître à nouveau devant le tribunal le 3 décembre avec trois autres, dont Mukesh Valabhji, un ancien bras droit d’Albert René, qui ont également été mis en détention provisoire par la Cour suprême.
Le dernier suspect en détention était l’un des directeurs de la Compagnie Seychelloise de Promotion Hôtelière (COSPROH), une entité créée pour gérer des hôtels et des propriétés touristiques appartenant à l’État par le biais d’accords à long et à court termes.
Il est accusé d’avoir facilité le retrait des fonds détournés vers COSPROH. Rony Govinden, le juge, qui préside cette enquête, a souligné qu’en tant que codirecteur de COSPROH, il aurait dû être en mesure de savoir que les transactions entreprises à cet égard n’étaient pas légitimes.
Développement du pays
Le juge Govinden a rejeté la demande de libération sous caution présentée par l’avocat de la défense en déclarant que la nature et les faits de l’infraction sont graves, considérant que les fonds détournés auraient pu contribuer au développement de l’archipel.
Au moment de l’infraction présumée, la femme suspectée était directrice générale au ministère des Finances. Il a été indiqué devant le tribunal que le suspect avait reçu des instructions du principal suspect, le chef de SMB à l’époque, Mukesh Valabhji, d’effectuer des transferts de fonds sur le compte SMB au Royaume-Uni. Cette instruction avait été suivie d’un mémo avec les coordonnées bancaires.
L’accusation a souligné qu’il s’agissait d’un nouveau compte créé par le principal suspect et que ce n’était pas le même compte sur lequel les transactions de la SMB étaient habituellement effectuées. Les documents produits au tribunal indiquent que l’ancien directeur général a demandé les approbations nécessaires du ministre des Finances de l’époque par l’intermédiaire du secrétaire principal de l’époque avant de débloquer le fonds.
Aucun avantage matériel
Le juge Govinden a déclaré que les faits et les circonstances indiquent qu’elle exécutait les instructions de quelqu’un d’autre et qu’elle n’avait tiré aucun avantage matériel de l’acte présumé, mais elle reste une personne d’intérêt dans l’affaire.
On lui a demandé de signer une caution, de remettre son passeport et d’autres documents de voyage au tribunal, de s’abstenir d’interférer avec les témoins et de se présenter chaque semaine au commissariat de Beau-Vallon.
L’affaire a été portée devant les tribunaux par la Commission anti-corruption des Seychelles (ACCS).
Après l’audience de mercredi, la directrice générale de l’ACCS, May De Silva, a fait une déclaration disant que l’ACCS enquêtait sur cette affaire depuis un certain temps maintenant. « Notre institution est soutenue par des spécialistes britanniques qui ont une expérience de travail dans les affaires de corruption. Nous sommes une institution indépendante et non partisane et nous aimerions que les gens soient patients avec nous. Toutes les affaires portées devant les tribunaux sont basées sur des faits, ce qui est présenté au tribunal sont des faits », a-t-elle déclaré.
(Source/ Seychelles News Agency)