- Le tourisme de masse perturbe le système économique
L’objectif d’un million de touristes, annoncé par le gouvernement pour l’année, fait tiquer nombre d’observateurs, mais pour diverses raisons. À en croire le directeur de l’agence réceptive Coquille Bonheur, Christian Lefèvre, dans un post sur les réseaux sociaux, il semble que le gouvernement n’a pas retenu la leçon de la pandémie et se contente, encore une fois, d’un objectif chiffré avec un nombre de visiteurs précis sur une période donnée, et ce, alors que les priorités sont ailleurs, selon lui, notamment dans la construction d’une industrie touristique durable. Christian Lefèvre n’est pas un profane dans le domaine touristique et compte une longue et riche carrière à Maurice et dans la région. Aussi, il sait de quoi il parle.
« Le problème, je pense, est que nous ne savons pas ce que nous voulons », dit l’opérateur, pour qui le gouvernement n’a pas retenu les leçons livrées par la pandémie et la nécessité de revoir le Business Model pour les prochaines années, tout en assurant notre compétitivité face à d’autres destinations, notamment régionales, qui sont en train d’émerger rapidement et de gagner en popularité.
« Le Covid-19 nous donne la possibilité de revoir notre concept, la façon de travailler pour être plus armé pour le futur, focaliser davantage sur la qualité et non la quantité », explique Christian Lefèvre. Et d’insister : « Ce n’est pas en brassant du volume qu’on va donner de la qualité. On ne peut desservir à la fois le tourisme de masse et le tourisme haut de gamme », dit-il.
Pour lui, la seule et unique solution réside dans la promotion, « une fois pour toutes », d’un tourisme responsable. Il plaide pour laisser les touristes « décider de leur choix » en les incitant notamment « à sortir pour aider nos artisans, nos locaux simplement, vers des rencontres les plus inédites avec les habitants ».
Le directeur de Coquille Bonheur maintient que la vitrine touristique du pays demande à être repensée et réinventée dans le respect de l’environnement, tout en ajoutant : « le tourisme de masse perturbe le système économique et, en fin de compte, diminue la qualité de vie des habitants. Notre approche est largement dépassée. »
Pour se réinventer, il rappelle que le pays peut s’appuyer sur de nombreux atouts : « Une île merveilleuse, pleine de charme et de beauté (…) une terre d’ethnicité et de pluralité, se livrant à des activités communautaires gratifiantes, aux nombreuses aventures authentiques dans la nature, au cœur même de l’île ». Pour lui, Maurice est une véritable destination de vacances, « connue pour son hospitalité légendaire et tout ce qui la rend unique ».