Artiste réputé et apprécié, et militant de la première heure, Darma Mootien partage son point de vue sur la composition du prochain gouvernement. L’Alliance du Changement, explique-t-il, d’emblée, a été “plébiscitée nationalement. Cette volonté de renouveau doit pouvoir autoriser de l’audace dans la gestion des affaires de l’État par la nouvelle équipe, à commencer par les responsabilités ministérielles qui répondront aux exigences de Maurice 2024.”
Et comme la constitution de l’Exécutif semble prendre plus de temps que prévu, ajoute notre interlocuteur, “je me permets de proposer au nouveau Premier ministre une idée qui, j’en suis convaincu, fera l’unanimité chez les artistes. Le ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine culturel, ne s’est, à ce jour, consacré principalement qu’aux questions religieuses, soit organiser les festivals et autres cérémonies/fêtes religieuses et y consacrer un budget conséquent. Ce fut, entre autres, son rôle, reconnaissons-le. Mais là où le bât blesse, c’est que cette part des responsabilités de ce ministère a réduit en deuxième et troisième plan les autres fonctions qui auraient satisfait la communauté des artistes.”
Darma Mootien suggère ainsi : “La solution ne serait-elle pas de créer un ministère des Cultes, comme en France, qui, à un certain temps (aujourd’hui, sous le ministère de l’Intérieur et connu comme le Bureau Central des Cultes), aurait la responsabilité de toutes les questions et projets liés aux religions présentes à Maurice, et un vrai ministère de la Culture qui aura pour responsabilité, avec la collaboration des artistes de toutes les disciplines, de l’épanouissement d’une culture nationale mauricienne qui, naturellement, est le produit de ce vivre-ensemble que nous avons encore une fois témoigné ces dernières semaines ?”
L’artiste et chargé de cours au MCCI ajoute que “l’urgence est la création de ce ministère uniquement destiné aux affaires culturelles, au patrimoine, aux arts, à l’émergence de nouveaux talents, à la promotion internationale de notre culture nationale. Donc deux ministres : un ministre de la Culture nationale, et un autre, ministre des Cultes.”
Darma Mootien conclut : “au vu de la difficulté que rencontre le PM pour la constitution du Cabinet, avec le grand nombre de députés, cela est susceptible de l’aider, mais faut-il absolument que prévaut la compétence, avec ‘the right man/woman in the right ministry’ !”