Nando Bodha estime que les pouvoirs octroyés au ministre des Utilités publiques sont énormes sous ce projet de loi. Il ajoute que « ce n’est pas une bonne chose qu’il se donne tous les pouvoirs, notamment dans l’octroi de permis pour l’utilisation d’eau ». Il a fait référence à la clause 32 qui rend caduc l’ensemble de la législation. Pour lui, « les pouvoirs du ministre sont énormes, et la loi ne devrait pas aller jusque-là ». Le leader du Ralliement Mauricien (RM) soutient que l’eau devrait être traitée comme un patrimoine et il se dit d’accord avec les clauses donnant le pouvoir au ministre de tutelle sur cet item.
D’autre part, Nando Bodha s’est demandé si cette loi fera baisser le niveau de Non-Revenue Water, qui est de 60%. « Beaucoup de choses pourraient être faites sans la loi, car c’est une question de planification. Il s’agit de mettre les bonnes personnes à la bonne place », dit-il. De même, il ne croit pas qu’une commission sous la responsabilité du ministre soit nécessaire, et estime qu’elle devrait plutôt être indépendante.
« Il faut un vrai comité technique avec l’expertise nécessaire », ajoute-t-il. Sur ce point, il lance un appel au gouvernement en vue de ne pas solliciter d’experts étrangers à chaque fois. « Il faut des Mauriciens spécialisés dans ce domaine technique particulier. Ce comité doit avoir la responsabilité de faire des designs et de piloter les projets », rajout-t-il.
Nando Bodha avance que « si l’accès à l’eau est une bonne chose dans la durée, il faut cependant que la distribution soit faite de la manière la plus démocratique possible ». Il se demande « si, avec cette législation, l’accès à l’eau sur une base 24/7 restera est un mythe ou un défi qu’on peut relever ».
Concernant les constructions sur les cours d’eau et autres rivières, il se demande comment le ministre appliquera la clause 38. « Est-ce qu’on va démolir ces structures ? Il y en a énormément à travers le pays. Il faut une Squad pour s’assurer que les cours d’eau soient propres et veiller à ces constructions. »
Finalement, Nando Bodha estime que le responsable de la commission de l’eau, qu’il a qualifié de « superman misie dilo », va tout gérer. « C’est une seule personne qui gérera l’ensemble de ce patrimoine », déplore-t-il. Il estime ainsi que le pays n’a pas besoin de cette commission et qu’il faut plutôt avoir une bonne planification et mettre « the right people at the right place ».