Les travaux de la Court of Investigation pour faire la lumière sur les circonstances de l’échouage du MV Wakashio, l’an dernier, se sont poursuivis hier avec l’audition de plusieurs autres témoins. L’inspecteur Rameshwarnath Ramdhony, un des enquêteurs dans cette affaire, a révélé en cour que certains documents, notamment les “shearing forces and bending moments” – en d’autres termes des calculs du capitaine –, n’ont pu être récupérés du navire. Il a indiqué que les enquêteurs ne connaissaient pas l’existence de ces documents et que ce n’est que cette année, lors de l’interrogatoire du capitaine, qu’ils en ont pris connaissance. Et donc malheureusement trop tard, car le bateau s’était déjà en partie brisé.
Les “shearing forces and bending moments” sont les calculs de navigation que le capitaine avait faits pour le trajet. Sauvegardées sur un ordinateur à bord du navire, ces données auraient pu être utilisées comme pièces à conviction. Ce qui n’aura donc pas été le cas, et ce, malgré que la Court of Investigation avait ordonné que tous les documents, indices et preuves pertinents à l’enquête soient retirés du navire avant qu’il ne coule.
Or, l’inspecteur a admis que le CCID n’a pris connaissance de l’existence de ces documents que cette année. « When we started to investigate we came to know. The calculations are kept on a computer and were left on the vessel. They already removed by the salvage team. Only this year we came to know. We were taking about aspects of navigations which are new to us. There are no records. Only prints outs and they were left on the ship », a-t-il indiqué. L’inspecteur ajoute qu’il n’y avait « aucun moyen » de récupérer ces documents, car la police n’était tout simplement pas au courant de leur existence.
Le président de la Court of Investigation, l’ancien juge Abdurafeek Hamuth, lui a alors demandé pourquoi la police n’avait pas pris la peine de récupérer tous les documents et autres pièces à conviction. « Police did not take care to remove the files. Wasn’t there anybody who conferred with the captain to secure all files ? » a lancé l’ancien juge. Ce à quoi l’inspecteur a déclaré que la Shipping Division ainsi que la National Coast Guard les avaient assistés durant l’enquête. L’ancien juge a alors fait ressortir que la Court of Investigation avait fait une demande auprès du commissaire de police pour récupérer tous les dossiers qui se trouvaient à bord du navire avant qu’il ne se brise. L’inspecteur Ramdhony a également souligné que la plupart des documents avaient été retirés par le capitaine en personne et qu’il n’avait pas fait mention de ces documents.
« Foreign language only »
Auparavant, le Detective Yoganaden Veerasamy, du CCID, qui avait fait la transcription des conversations sur le système satellitaire, a indiqué n’avoir entendu que des échanges en langue étrangère. Il a fait ressortir que la National Coast Guard communique en principe en anglais mais que, ce jour-là, les échanges étaient uniquement entre le capitaine, son second et les autres membres d’équipage, et ce, dans une langue étrangère. Avant le “grounding”, dit-il, il n’y a eu « aucune communication » entre les autres navires et la National Coast Guard à travers le réseau satellitaire. Et d’ajouter qu’il a pris cinq mois pour retranscrire ces conversations.
L’ASP Reza Joorawon, des National Coast Guard Headquarters, a lui aussi déposé. Il s’est pour sa part attardé sur l’Action Operations Plan de la National Coast Guard pour les années 2015 et 2016, expliquant qu’un autre plus récent existe, et qui a été publié en janvier de cette année. Ce document énumère les objectifs et activités de la National Coast Guard.
Il a souligné que l’un des objectifs principaux était d’augmenter la surveillance de nos côtes, tant à travers la voie aérienne que la voie maritime. Cet objectif avait ainsi pu être atteint pendant plusieurs années consécutives.