Le leader du Mouvement socialiste militant (MSM), Pravind Jugnauth, a insisté samedi lors de sa conférence de presse hebdomadaire que l’Eastern Institute and Integrated Learning Management (EIILM) University de la famille Jeetah « constitue un gros scandale dans le secteur de l’éducation tertiaire à Maurice ». Selon lui, le ministre responsable de ce secteur, Rajesh Jeetah, doit démissionner. « Et s’il reste accroché à son fauteuil ministériel, le Premier ministre devrait le révoquer. Parallèlement, la TEC aurait dû deregister l’EIILM », a-t-il dit.
« Depuis 2007, le MSM dénonce le secteur de l’enseignement supérieur par l’implantation de cette université qui opère avec la bénédiction de Navin Ramgoolam », a lancé Pravind Jugnauth. À l’époque, Nando Bodha, leader de l’Opposition d’alors, a-t-il rappelé, avait fait certaines révélations sur l’existence de l’EIILM University à Ébène. « Documents à l’appui, nous avions démontré que l’EIILM n’avait pas sa raison d’être à Maurice », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous avions attiré l’attention de la population et du gouvernement d’alors que les lois existantes en Inde stipulent qu’une université d’État doit a priori obtenir son accréditation au niveau national. Et si cette université souhaite s’implanter dans un pays étranger elle doit avoir un minimum de cinq années d’existence en Inde. »
Selon Pravind Jugnauth, le MSM a démontré que l’EIILM est créée dans l’État de Sikkim en avril 2006. « Elle n’était pas reconnue par l’University Grants Commission, une institution suprême en Inde responsable de donner la reconnaissance à toute université indienne. Nous avions aussi établi que cette institution n’avait pas le droit de porter l’appellation Université. Dès cette dénonciation, la famille Jeetah avait fait remplacer l’appellation université par campus sur son enseigne », a-t-il dit.
Poursuivant, Pravind Jugnauth a dit que l’article 12 (b) (II) de la TEC Act stipule que « no centre or branch campus of an overseas institution shall include the name of that institution as part of its name unless the centre or branch campus is established and operated by that overseas institution ». « Il n’y a rien plus explicite que ça ! », avant d’estimer que « la TEC Act n’a pas été respectée ». Malgré l’existence de nos lois, a-t-il avancé, le gouvernement a cédé aux pressions politiques de la famille Jeetah.
Le leader du MSM a rappelé que Dharam Gokhool, l’ancien ministre de l’Éducation, avait déclaré que les Jeetah avaient fixé la date pour l’inauguration de ce campus par le PM. Pravind Jugnauth a condamné le PM qui, selon lui, aurait dû s’assurer que tout a été fait dans le respect de la loi concernant cette université avant de procéder à son inauguration. « Pour nous, Ramgoolam est également complice ! Dharam Gokhool a bien fait comprendre à la population la pression politique exercée par les Jeetah », a déclaré le député du MSM. D’où sa demande pour la démission du ministre Rajesh Jeetah, voire sa révocation. Pravind Jugnauth a par ailleurs commenté l’augmentation du coût de la vie et la méfiance entre les membres du gouvernement.
MSM : « À défaut de démission, le PM aurait dû révoquer Jeetah » selon Pravind Jugnauth
- Publicité -
EN CONTINU ↻
- Publicité -