Une nouvelle séance de l’enquête judiciaire sur la mort de Jacquelin Juliette s’est tenue en Cour de Pamplemousses ce jeudi 17 avril. C’était devant la magistrate Neelah Ramdewor-Naugah. Aujourd’hui, c’est l’ASP Jhurry (AJ) qui a été entendu à titre de témoin. En janvier 2022, le policier était posté à la Brigade anti-drogue de la Northern Division. Lors de son audition, le haut-gradé est resté droit dans ses bottes en affirmant que Jacquelin Juliette n’a nullement été agressé pendant l’opération menée le 5 janvier 2023.
Répondant aux interrogations de Me Nataraj Muneesamy (NM), représentant du DPP, l’ASP Jhurry a expliqué qu’une opération a été montée suivant des suspicions entourant la vente de drogue par Jean Daniel Juliette et un autre suspect. Arrivant à Résidence St Clair, Jacquelin Juliette a aperçu les policiers et a alors tenté de s’enfuir, selon les dires du témoin. Ce dernier a alors ajouté que les policiers l’ont vite appréhendé afin de le fouiller.
Cependant, la situation est devenue tendue avec l’arrivée des autres habitants de la région. La vidéo ayant circulé sur les réseaux sociaux, montrant l’interpellation de Jacquelin Juliette a alors été diffusée en cour.
NM : Vous avez visionné la vidéo. Êtes-vous d’avis que les policiers ont eu recours à la force ?
AJ : Nous avons utilisé le minimum de force pour l’immobiliser.
NM : Vous étiez présent pour superviser cette opération. Combien de policiers vous accompagnaient ?
AJ : Je ne sais pas exactement combien
NM : Vous aviez d’autres officiers à l’intérieur du véhicule ?
AJ : Oui. Je ne les regardais pas à ce moment
NM : Vous aviez entendu les cris de M.Juliette ?
AJ : Il ne criait pas
NM : Vos officiers ont utilisé des mots grossiers ?
AJ : Je ne m’en souviens pas
NM : Vous avez entendu l’un de vos officiers dire : Bour sa andan ?
AJ : Je ne m’en souviens pas
NM : Ni même un autre dire : Leve, met sa andan !
AJ : Je ne m’en souviens pas
NM : Vous avez vu l’un d’eux mettre sa main sur le cou de M.Juliette ?
AJ : Non. Je n’ai pas vu cela
Après la fouille, selon les propos de l’ASP Jhurry, rien d’incriminant n’a été retrouvé sur Jacquelin Juliette. Il a alors été autorisé à repartir.
NM : Pourquoi l’avoir autorisé à repartir ?
AJ : Car rien d’incriminant n’a été retrouvé en sa possession
NM : S’est-il plaint de quelque chose ?
AJ : Non. Ni pendant la fouille ni après
NM : Et après ?
AJ : Il est reparti en marchant et ne montrait aucun signe de détresse. Il allait bien
NM : Que s’est-il passé ensuite ?
AJ : Les autres policiers ont continué l’opération
NM : Et qu’en est-il du résultat ?
AJ : De la drogue a été retrouvée chez Jean Daniel Juliette (frère de Jacquelin Juliette) et chez Brian Mimi.
Le policier a aussi expliqué qu’on lui avait demandé de signer un mandat pour effectuer cette fouille au domicile de Jean Daniel Juliette. Cette opération a d’ailleurs duré environ une trentaine de minutes. Selon son témoignage, Jacquelin Juliette n’a nullement été agressé par les policiers se trouvant sur place lors de cette opération, tout en rappelant qu’il regardait ailleurs au moment des faits.
Par ailleurs, Me Nataraj Muneesamy a aussi expliqué qu’un expert a été identifié afin de pratiquer une contre-autopsie sur le cadavre de Jacquelin Juliette. Il s’agit du Dr Pierre Perich. La date du 24 avril a été proposée pour l’exhumation du corps de Jacquelin Juliette.
La prochaine séance de l’enquête judiciaire se tiendra le 30 avril.
Dans une déclaration à la presse, le représentant de la famille, Rama Valayden a, quant à lui salué la décision du bureau du DPP de faire appel à un médecin légiste de renom.