Le taux directeur de la Banque de Maurice a été maintenu à l’unanimité à 4,5% par le Monetary Policy Committee, qui s’est réuni pour la deuxième fois cette année sous la présidence du gouverneur, Harvesh Seegolam
La Banque de Maurice a placé cette décision dans un contexte international en observant que les banques centrales à l’échelle mondiale se retrouvent souvent à la croisée des chemins, avec deux grandes voies pour l’élaboration de la politique monétaire, à savoir maintenir l’orientation monétaire actuelle en suspens jusqu’à ce que des signes plus concrets de ralentissement de l’activité soient évidents, mais courir le risque d’étouffer l’économie un peu plus longtemps que nécessaire ou réduire les taux d’intérêt, mais encore une fois au risque de laisser l’économie s’emballer plus tôt que nécessaire.
« C’est la pratique habituelle, avant de prendre sa décision, le MPC examine attentivement les développements qui se produisent sur les fronts national et international et évalue leurs vastes implications macroéconomiques, en particulier dans le contexte mauricien », déclare le gouverneur de la Banque de Maurice.
Il fait comprendre que les données récentes sur l’inflation indiquent que le processus de désinflation se poursuit et qu’il est très probable qu’il se poursuivra au second semestre de cette année. Certains facteurs intérieurs favorables permettent une décélération plus rapide de l’inflation, notamment : une normalisation plus rapide que prévu des prix des denrées alimentaires locales, une réduction annoncée des prix du gaz ménager et le prolongement des subventions sur les produits de première nécessité suite à la présentation du budget 2024-25.
En outre, l’évolution récente des prix des produits de base et les chiffres de l’inflation dans les principaux pays partenaires commerciaux sont favorables à une baisse des pressions sur les prix au niveau national. Il prévoit que l’orientation actuelle de la politique monétaire continuera d’exercer des effets restrictifs sur l’économie et qu’elle permettra de maîtriser les pressions sous-jacentes sur les prix, tout en maintenant les anticipations d’inflation bien ancrées.
D’autre part, Harvesh Seegolam se dit confiant que l’inflation s’enracinera fermement à l’intérieur de la fourchette cible d’inflation de la Banque, soit à 4,9 %.
En ce qui concerne les perspectives de croissance, la Banque Centrale s’attend à ce que l’économie nationale maintienne sa dynamique robuste. Le personnel de la Banque maintient la projection d’une croissance du PIB réel de 6,5 % en 2024. Les secteurs de la construction, de l’Hospitality et les activités financières et d’assurance devront être les principaux moteurs de la croissance.
Poursuivant son analyse, Harvesh Seegolam déclare qu’avec les grands projets d’infrastructure en cours, le secteur de la construction devrait maintenir une performance robuste, avec un taux de croissance à deux chiffres. « Comme nous l’avons déjà mentionné, le secteur du tourisme restera un moteur de croissance important, compte tenu des prévisions de 1,4 million de touristes cette année », dit-il.
La dynamique de croissance du secteur financier se maintiendra, avec des efforts concertés consacrés à consolider la réputation internationale du centre financier mauricien. La demande globale sera soutenue par l’augmentation de la consommation des ménages et le dynamisme des dépenses d’investissement, dans un contexte de soutien politique résolu, d’optimisme croissant quant aux perspectives économiques et de développement continu des infrastructures.