Le 28 février, Air Mauritius a publié un mémorandum au sujet des procédures de gestion des bagages de l’équipage à l’aéroport de Londres-Gatwick (LGW). À première vue, la teneur de ce communiqué pourrait sembler anodine, mais ce dernier intervient alors qu’un incident troublant vient de se produire : un bagage appartenant à un passager voyageant en classe affaires aurait été retrouvé parmi ceux du personnel navigant… Et d’après les informations provenant de l’aéroport de Plaisance, ce n’est pas un cas unique, et ce n’est pas du hasard !
D’ailleurs, le nom du propriétaire de la valise est connu des dirigeants de la compagnie aérienne nationale. Et pour cause… Un détail vient rendre cette affaire encore plus suspecte : le propriétaire de ce bagage n’est pas un simple passager, mais une personnalité ayant occupé des postes clés sous l’ancien régime au sein d’une institution financière et d’autres établissements où l’État a des intérêts majeurs.
Des questions soulevées
Plusieurs questions font surface, comme de savoir pourquoi un bagage d’un passager en Business Class s’est retrouvé avec ceux de l’équipage. Les bagages des membres du personnel navigant sont en effet soumis à un circuit spécifique distinct de celui des passagers. Cette confusion semble donc improbable sans une intervention délibérée.
S’agissait-il d’une tentative pour contourner des contrôles stricts ? En bénéficiant du canal réservé aux bagages d’équipage, cette valise aurait pu échapper aux inspections plus rigoureuses appliquées aux passagers ordinaires. Autre question : quel rôle joue l’identité du propriétaire du bagage dans cette affaire ? Le fait que la valise appartienne à un ancien proche du pouvoir précédent rend toute cette histoire politiquement sensible. A-t-on cherché à éviter une fouille qui aurait pu révéler un contenu compromettant ?
Pour une communication plus transparente
Par ailleurs, Air Mauritius a-t-elle publié ce rappel des procédures pour détourner l’attention ? Ce mémo, qui insiste sur l’identification rigoureuse des bagages et le respect des formalités douanières, semble en effet tomber à pic. Pourquoi en effet réaffirmer une procédure qui existe déjà si elle n’avait pas été contournée récemment ?
Si la compagnie voulait réellement dissiper tout doute, une communication plus transparente sur l’incident aurait été préférable. Or, l’absence de réponse claire pourrait renforcer l’idée que cette anomalie n’était pas une simple erreur, mais bien une tentative délibérée d’utiliser le circuit des équipages pour favoriser un passager particulier.
Reste à voir si Air Mauritius lancera une enquête officielle au sujet de cet incident ou si ce rappel des procédures suffira à clore le dossier. Quoi qu’il en soit, cet épisode soulève de sérieuses préoccupations sur la gestion des bagages et les possibles complicités permettant à certains privilégiés d’échapper aux contrôles habituels.